Dans la plus haute tour d’un château juché sur la plus grande colline d’un royaume merveilleux, vivait Barbie Turic avec son père Gareàtouscesrats, et son grand-père papy Jama. La jeune fille rêvait des journées entières de découvrir le monde, d’apporter tout son amour à l’humanité, et de croiser un beau prince charmant sur un cheval blanc. Mais son père la mettait en garde sur ce monde de loups, sans pour autant réussir à la convaincre complètement. Après tout, sa cousine, la princesse Raiponce, avait fait sa vie avec son chevalier, le beau prince Question. N’écoutant que son cœur, par une belle journée d’hiver, Barbie Turic décida de partir à l’aventure sans prévenir personne. Et c’est ainsi que commença le déclin de la fille de Gareàtouscesrats. En traversant la ville, Barbie Turic fit la rencontre d’un marchand de prêt-à-porter dans le sentier. “Aïe, aïe, aïe… La vie de ma mère… c’est terminé… “, se lamentait-il contre un mur. Il paraissait si accablé que la belle et riche princesse en eut pitié et lui proposa son aide financière. Ce fut la première métamorphose, Barbie Turic devint Barbie Turac. Ruinée jusqu’à l’os et abandonnée, la pauvre princesse errante voulut revenir à son château sur la colline, mais le marchand du sentier l’avait hypothéqué en falsifiant sa signature et celle de son père, et, ne pouvant plus rembourser la banque, le beau château avait été saisi. À la recherche de ses parents, à la rue, éreintée, épuisée, Barbie Turac rêvait encore du beau prince charmant. Ne sachant plus où dormir, elle rendit visite à sa cousine, la princesse Raiponce, mais celle-ci ne la reconnut pas sous ses haillons et lui ferma la porte au nez. Ce fut la seconde métamorphose, Barbie Turac devint Barbie Tumarch. La princesse déchue fit quelques pas sur la neige en se dirigeant vers la soupe populaire la plus proche, à dix kilomètres de là, mais pétrifiée par le froid, elle se réfugia dans le métro. Un clochard lui offrit un peu de vin et de pain. “Tu pourrais te faire un peu de blé, tu sais ; t’es jolie… “, lui dit-il aimablement. “C’est-à-dire… ?”, fit la princesse en larmes. “Tiens, regarde ces petits jeunes… ce sont tes premiers clients… attends, je vais leur parler”, lui répondit-il. Et c’est ainsi que la pauvre princesse fut violée par quelques afghans en manque d’amour après qu’ils eurent jeté le clochard sous une rame de métro. Barbie Tumarch se réveilla le lendemain matin dans un lit d’hôpital. Il y avait beaucoup de passages, et pour cause, elle n’était pas dans une chambre mais dans un couloir. Par erreur, le médecin lui prescrivit des séances de chimiothérapie, et ce fut la dernière métamorphose, Barbie Tumarch devint Barbie Tumeurs. Dévastée sur son lit, elle se rappela les paroles de son père, “c’est un monde de loups, tu te feras dévorer sans trouver l’amour”. Ainsi parlait Gareàtouscesrats. Une infirmière veillait pourtant la princesse éplorée avec beaucoup d’amour, elle s’appelait Anna, Anna Bolisan, c’était une militante LGBTQ depuis sa rupture soudaine avec une étoile du pied-ballon. Mais, à sa sortie d’hôpital, Barbie Tumeurs croyait toujours en son prince charmant. Anna fut si contrariée qu’elle décida de se faire opérer… La princesse ne fut pas vraiment convaincue et Anna se pendit. La presse s’empara de l’affaire et la princesse se trouva propulsée dans l’empyrée médiatique, déclarant simplement aux journalisses qu’elle n’était pas la petite amie de la défunte, tout au plus une confidente. Un éditeur parisien proposa alors à Barbie Tumeurs un contrat d’éditions pour un livre-témoignage avec 300 000 euros d’à-valoir. Celle-ci refusa de marchander la mort d’Anna et quitta derechef le bureau de l’éditeur. “Tu le regretteras, la vie de ma mère !”, lui cria-t-il avant qu’elle claque la porte. Dehors, la rue était envahie de manifestants et de gaz lacrymogène, la princesse se fraya un chemin dans le chaos mais prit malheureusement un tir de balle-éclair en pleine tête qui lui fit perdre un œil et son esprit. Elle s’écroula sur les pavés et vit défiler sa vie… la colline, le château, les prés, le chemin de terre… sur lequel arriva alors un prince charmant sur son cheval blanc… Moralité, il faut toujours croire en ses rêves.
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