Extraordinaire discours d’une justesse et d’une puissance folles de Madame la procureur de la république responsable des investigations autour de l’affaire du meurtre de Madame Alexia Daval. Ce qui manque à cette allocution c’est le fait d’ajouter que cet emballement médiatique est essentiel à la vie de la société moderne car il permet de cacher tous les scandales bien plus meurtriers et beaucoup plus graves que ce simple fait divers. Les médias ne feront jamais autant de tapage sur des affaires bien plus graves comme les empoisonnements de masse avec des médicaments dangereux, les milliers de morts annuelles dues aux maladies nosocomiales, aux mésusages médicamenteux, au suicide des agriculteurs ou tout autre salarié écrasé par un système managérial criminel… Du coup, ces affaires privées qui ne représentent pas grand-chose à l’échelle de la nation et de 66 millions d’habitants, peuvent faire tourner la propagande médiatique 24 heures sur 24 pendant des semaines ; c’est de la pure gestion de foule.
Au cours d’une courte allocution, Edwige Roux-Morizot a dénoncé jeudi 1er février la pression des médias et les violations du secret de l’instruction dans cette affaire.
Un coup de gueule. Dans une courte allocution, la procureure de la République de Besançon (Doubs) a dénoncé, jeudi 1er février, la « folie médiatique » autour du meurtre d’Alexia Daval. « Je voulais vous faire part, tout de même, de mon souhait de voir la justice reprendre la place qui est la sienne, celle que vous lui aviez laissé prendre au cours de ces trois derniers mois », a-t-elle déclaré.
« D’autres investigations doivent être effectuées, loin de cette terrible pression, à l’abri de ce qui la pollue, la détourne du chemin de la recherche de la vérité, à l’abri de ces violations répétées et inadmissibles du secret de l’instruction », a-t-elle martelé. « La folie médiatique oublie que derrière cette histoire (…) se joue le destin d’un homme, qui doit bénéficier de la présomption d’innocence, bafouée chaque jour depuis son interpellation », a-t-elle poursuivi.
Alexia Daval, employée de banque de 29 ans, avait été retrouvée morte fin octobre, asphyxiée et battue, le corps partiellement brûlé. Trois mois jour pour jour après la découverte de son cadavre dans un bois d’Esmoulins non loin de son domicile, son mari, Jonathann Daval, qui apparaissait en public effondré par la mort de son épouse, a finalement avoué, en garde à vue, l’avoir lui-même tuée au cours d’une dispute.
France TV Info