La première réflexion qui vient à l’esprit devant une telle situation est de penser à ce sublime aphorisme de François Rabelais, cet auteur du XVe-XVIe siècle dont le pressentiment génial n’a d’égal qu’une prophétie : Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. À force de vouloir dominer la nature et de lui demander toujours plus, dans un esprit de compétition et de compétitivité mercantile désastreuse, l’homme court à sa propre perte. Jamais un incendie d’étable, attribué à l’émanation excessive de méthane, n’a été décrit dans le passé, à une époque où les cadences et les rythmes naturels étaient respectés. Toute cette agitation vise, en fait, à faire produire à une pauvre vache, transformée en machine, 60 litres de lait par jour ou l’équivalent de 12000 litres au cours de la durée de la lactation. Au final, on se retrouve avec des montagnes de lait en poudre, de beurre et de fromages, vendus au prix fort dans des pays du tiers-monde ravagés par la sécheresse et où sévit une famine indigne du genre humain.
Vous avez l’estomac bien accroché ? Alors lisez ceci : des vaches suisses sont équipées de hublots pour mieux servir la science. Les bovins de l’Agroscope de Grangeneuve ont un trou de 15 centimètres dans le flanc. Cette ouverture permet d’accéder directement au bol alimentaire pour en analyser le contenu. Pour prélever des échantillons, il suffit de passer le bras dans le trou, comme le montre cette vidéo de la RTS.
Grâce à cette trappe de visite en caoutchouc, les chercheurs peuvent ”tester la digestion de mélanges d’avoines expérimentaux, et à terme, obtenir une alimentation plus saine”, note la Tribune de Genève. Les vaches helvètes ne sont pas les seules à bénéficier de ce traitement. En France, l’INRA travaille depuis belle lurette sur des bovins fistulés. Cette pratique permet […]