Mercredi 10 juin dernier, Salim Laïbi a expliqué à la barre de la Cour d’appel de Paris, le niveau de corruption frappant la vie politique marseillaise. Il n’a pas manqué de rappeler, à cet effet, les déclarations du juge Charles Duchaine rapportées dans le livre de Madame Marie-France Etchegoin, Marseille le roman vrai : « il faut mettre Marseille sous tutelle et arrêter toute vie politique, arrêtez de voter car ça ne servait plus à rien. »
Cette nouvelle affaire qui touche la candidate sortante de droite est là pour démontrer la justesse de l’analyse du juge Duchaine et démontre la gravité de la situation.
Après qu’une enquête a été ouverte à Marseille pour suspicions de fraude aux procurations chez Les Républicains, plusieurs assesseurs ont décidé de témoigner ce dimanche.
Ils relatent des événements inhabituels qui se sont déroulés lors du premier tour des municipales, le 15 mars.
Les langues se délient à Marseille, après que la justice a ouvert une enquête pour suspicion de fraude aux procurations chez Les Républicains. Plusieurs assesseurs ont décidé de témoigner de faits peu habituels qui se sont déroulés dans les bureaux de vote marseillais durant le premier tour des élections municipales. La candidate du parti à Marseille et présidente du Département et de la Métropole Martine Vassal est donc dans la tourmente, à deux semaines du second tour.
« Beaucoup de ces personnes ne connaissaient visiblement pas la personne pour laquelle ils votaient. »
Lors du premier tour le 15 mars dernier, plusieurs assesseurs marseillais disent avoir remarqué des événements pouvant poser question. « 95% ou 98% des procurations provenaient de personnes âgées issues d’un même Ehpad, en état de faiblesse pour la plupart d’entre elles », confie Cécile Vignes, candidate divers droite à l’élection municipale de Marseille sur le 11e et 12e arrondissement.
Elle était assesseur dans ce même secteur. « Une cinquantaine de personnes, qui ne votaient pas dans ce bureau de vote, se sont présentées chacune avec une procuration et j’ai reconnu des militants et des personnes qui ont des responsabilités au sein du parti LR de Madame Vassal. On n’a pas eu le temps d’échanger, mais ce qui est étonnant c’est que beaucoup de ces personnes ne connaissaient visiblement pas la personne pour laquelle ils votaient, puisqu’ils cherchaient le nom de la personne sur leur téléphone ou sur un papier. J’ai été assesseur plusieurs fois, comme les assesseurs qui étaient avec moi, et personne n’avait jamais vu ça. »
« On a vu arriver des procurations photocopiées. »
Hervé La Scala était assesseur dans un […]
Photo d’illustration : © Radio France – Nicolas Blanzat
14 et 15 juin 2020