C’est encore une fois la preuve qu’il n’y a plus d’État et de gouvernement qui protège ses concitoyens contre la dangerosité des multinationales et du règne de l’argent roi. Cela fait des décennies que l’on diffuse des reportages magnifiques qui démontrent que ces multinationales tuent quotidiennement le peuple et pourtant absolument rien n’est fait, ne serait-ce qu’interdire ces produits chimiques. Non seulement ces derniers continuent à être commercialisés mais les dirigeants de ces entreprises criminelles sont parmi les mieux payés au monde et n’ont jamais souffert de la moindre garde à vue et certainement pas d’une incarcération. Nul besoin d’argumenter plus, pour prouver la réalité du complot et la démission de l’État.
Paul François a été intoxiqué en avril 2004 par un produit de la firme américaine Monsanto : le Lasso, un herbicide anciennement commercialisé par la firme.
Ce paysan charentais, reconnu handicapé à 40%, se souvient de la façon dont on vendait alors aux paysans toutes sortes de produits toxiques… Extrait du magazine « 13h15 le dimanche ».
Agriculteur en Charente, Paul François a été intoxiqué en avril 2004 par un produit de la firme américaine Monsanto : le Lasso, un herbicide anciennement commercialisé par la firme. Le début de la descente aux enfers : hospitalisation, coma, psychiatrie… Reconnu handicapé à 40%, il est empoisonné à vie et mène depuis un long combat judiciaire contre la multinationale.
Pendant plus de vingt ans, comme son père le faisait, ce paysan a épandu des tonnes de produits phytosanitaires sur ses cultures : fongicides, insecticides, désherbants… tout l’arsenal du petit chimiste céréalier. « Dans un premier temps, cette chimie nous apporte que du bonheur. C’était du confort dans le travail et cela a permis de stabiliser les revenus. Tout le monde s’y retrouvait…»
« Le nom du produit [Caramba] rappelle une friandise »
« Pendant cette période, à aucun moment je me suis dit qu’il y avait un danger pour nous, agriculteurs », affirme-t-il aujourd’hui en se souvenant des visites d’exploitations d’avenir pendant lesquelles les industriels montraient aux agriculteurs ciblés les nouvelles techniques et les nouveaux produits, avant le restaurant et le spectacle offerts à Paris… Paul François ressort alors de ses placards les anciennes plaquettes publicitaires vantant les mérites des pesticides : « Voilà comment les industriels nous ont fait cette propagande pendant des décennies sur leurs produits dangereux.»
Des cultures de blé à perte de vue, des familles heureuses regardant le père au travail sur son tracteur, des couples dansant au milieu des champs après un désherbage… Le président de l’association Phyto-Victimes, venant en aide aux professionnels victimes des pesticides, aime prendre en exemple une pub montrant une petite fille mangeant du pain : « Celle-là, je la trouve particulièrement scandaleuse. Le nom du produit [Caramba] n’a pas été choisi au hasard. Il rappelle une friandise. Pouvez-vous imaginer qu’il peut être toxique pour votre santé ? Les agriculteurs n’ont pas réagi plus tôt parce qu’on a entretenu ce discours rassurant.»