Voici l’extrait très intéressant du livre ‘Sécession’ de monsieur Paul-Éric Blanrue qui revient sur l’écrasante fiscalité d’aujourd’hui qui dépasse de très loin celle de l’Ancien Régime que pourtant toute la classe politico-médiatique décadente actuelle dénigre à longueur de journée. Selon l’institut Coppet, nous sommes passés de l’équivalent de 18 jours de travail en impôts sous l’Ancien Régime à 208 jours, soit 11 fois plus, avec les résultats que vous connaissez : c’est-à-dire de moins en moins de service public de plus en plus défaillant. C’est une équation extrêmement curieuse que nous vivons aujourd’hui puisque l’État produit de moins en moins de services avec une fiscalité extrêmement lourde collectée chaque année !
Bref il va falloir choisir entre un Ancien Régime dirigé par un roi de droit divin qui demandait 18 jours d’impôts chaque année ou un système démocratique dirigé la plupart du temps par des voyous et des scélérats qui nous asphyxie de 208 jours de fiscalité annuelle !
« Contrairement à la légende, la fiscalité de l’Ancien Régime était moins écrasante que celle d’aujourd’hui. Encore une imposture honteuse, digne des « hussards noirs de la République », qui doit s’effondrer. Sous l’Ancien Régime, le Français moyen payait « l’équivalent de dix-huit jours de travail en impôts (gabelle, taille, vingtième, etc.), tandis qu’aujourd’hui, il en paye l’équivalent de deux cents huit jours, soit dix fois plus », selon une étude de l’Institut Coppet.
Il a certes toujours existé une tentation de l’État d’intervenir dans la vie économique du pays. Au XIIIe siècle, en pleine difficulté financière, Philippe le Bel a exterminé les Templiers pour leur prendre leur or et a pratiqué la dévaluation monétaire. Au XVIIe siècle, le mercantiliste Colbert, s’est mis en tête de favoriser les exportations à forte valeur ajoutée en transformant les produits d’importation à faible coût, et a créé pour ce faire une manufacture avec monopole. Il a multiplié les réglementations et taxé les blés et les draps, créant une situation de tension avec la Hollande et la Grande-Bretagne. Les guerres des XVIIe et XVIIIe siècles ont de toute évidence eu un coût qui a contribué à déployer une fiscalité lourde et complexe. Mais au XVIIIe siècle, comme naguère sous le duc de Sully, conseiller d’Henri IV, une école de la liberté s’est opposée au protectionnisme étatique ambiant et a cherché à ouvrir les relations commerciales. À commencer par Vauban, qui, s’inspirant de l’économiste Boisguilbert, a tenté d’introduire, pour toutes les classes sans exception, une flat tax, un impôt unique de 10% sur les revenus, sous forme d’une dîme royale. « L’argent le mieux employé est celui qui demeure entre les mains du peuple », disait-il. Richard Cantillon rappela que la propriété privée est la base de la civilisation. Le marquis d’Argenson critiqua vertement le dirigisme. Admiré par Voltaire, François Quesnay, médecin de la Pompadour (en avance sur son temps car opposé à la saignée) et chef de file des physiocrates, prôna la liberté du commerce et les vertus de la concurrence.
Sous Louis XVI, ces idées trouvèrent leur expression en la personne de Jacques Turgot, baron de l’Aulne, qui œuvra comme contrôleur général des finances. Turgot empêcha la levée de nouvelles taxes et d’emprunts et s’acharna à éviter la banqueroute. Il supprima la corvée royale, libéra le commerce des grains, supprima corporations, maîtrises et jurandes. Grâce à ses mesures, il réduisit le déficit du royaume. Ses attaques contre des privilèges hors d’âge suscitèrent l’opposition du Parlement et il fut contraint de démissionner en 1776. « Il n’y a que M. Turgot et moi qui aimions le peuple », déclarait Louis XVI. »
Source : Sécession. L’art de désobéir, de Paul-Éric Blanrue.