Décidément les cerveaux humains les plus détraqués trouveront toujours les mots, une rhétorique pour appuyer leur folie. Dans cet article abject du Point du 14 avril 2023, l’auteure du papier a voulu faire rencontrer la victime de Roman Polanski, Samantha Geimer, et son actuelle femme, Emmanuelle Seigner, ce qui fut fait. L’auteure commence très fort en expliquant qu’elle-même a été victime de viol et qu’elle n’avait pas voulu déposer plainte parce qu’elle ne voulait pas se victimiser et augmenter son traumatisme !!! En d’autres termes, le traumatisme résiderait dans le dépôt de plainte et la volonté de rendre justice et non pas dans la violence elle-même qu’elle a rapidement et facilement oubliée ! Elle estime même que les femmes qui se complaisent dans la douleur du viol et dans le traumatisme en font un peu trop ! C’est une inversion totale de la logique, c’est extrêmement dangereux et grave.
Ensuite, plusieurs pages d’entretien entre Emmanuelle Seigner et Samantha Geimer vont appuyer davantage cet argumentaire, beaucoup plus, jusqu’à la nausée. Pour Samantha Geimer, le mouvement #MeToo n’est pas du tout libérateur puisqu’il oblige les femmes à rester dans une position de victime, il les anime comme vous pourrez le lire ci-dessous à la page 57 de l’hebdomadaire.
S. G. : « Et ce n’est pas libérateur. Je pense qu’il y a beaucoup de bon dans le mouvement #MeToo, mais quand il s’agit de faire ressortir le traumatisme des individus pour que tout le monde en profite, patauge dedans… Ce faisant, on dit aux femmes qu’elles ne pourront jamais se relever, se rétablir, aller de l’avant, tourner la page, guérir. On leur dit que, de toute éternité, elles vont rester ces pauvres petites choses, tristes et abîmées. Et, en fait, c’est ce qu’ils veulent, des femmes déglinguées. Mais cela n’est d’aucun secours pour les femmes que d’aller excaver leurs souffrances et de les afficher. Mon avis, c’est que #MeToo s’est transformé en quelque chose de vraiment très rétrograde. »
En d’autres termes, vouloir prendre la parole et dénoncer tous ces viols et ces agressions qui sont systémiques n’est pas bien pour les femmes puisque cela risque de les abîmer ! Pire encore, demander justice est une mission découvrable afin qu’ils ne récidivent pas, afin de protéger la société, est très mauvais selon elle, voire « rétrograde ».
Ensuite, Emmanuelle Seigner confirmera ses propos en déclarant que toute cette dynamique, toute la mouvance #MeToo est terriblement « sexiste », ce n’est rien d’autre que « contrôle de domination ». En d’autres termes, avant #MeToo, la société était sexiste, elle contrôlait et dominait la femme, après #MeToo c’est exactement la même chose ! On n’y comprend plus rien.
E. S. : « Oui, mais j’ai aussi l’impression qu’il y a un problème avec la société. je veux dire, ils veulent vous voir comme une victime et moi comme une épouse. Rien d’autre. Je trouve ça terriblement sexiste. C’est une forme de contrôle, de domination.«
En réalité, ces femmes confondent leur cas unique qui concerne des stars du cinéma et qui sont donc extrêmement médiatisés avec celui du commun des mortels dont les vies ne sont pas du tout déstabilisées par une hypermédiatisation puisque les victimes ne recherchent que la justice, la reconnaissance du statut de victime et la réparation du préjudice. D’un autre côté, la société civile, l’État, veut rétablir l’ordre en punissant un violeur et en l’empêchant de récidiver si possible, du moins en théorie.
E. S : « Je me souviens de l’époque où j’ai commencé à travailler. Je suis devenue mannequin à l’âge de 14 ans. Toutes les filles, les mannequins, couchaient avec les photographes et je ne faisais pas exception. Mais le sexe était quelque chose de normal, une chose naturelle de la vie. Il n’y avait pas tout ce drame, toute cette noirceur autour du sexe. »
Puis, d’un coup, à la page suivante, comptant sur cette phrase folle d’Emmanuelle Seigner qui démontre à quel point elle est totalement déconnectée du monde, à quel point son cerveau est à côté de la plaque. Premièrement, elle trouve tout à fait normal que des mineurs de 13-14 ans aient des rapports sexuels avec des photographes en plein travail ! De plus, elle ajoute que le sexe était quelque chose de tout à fait normal comme si aujourd’hui, dans la population générale, il y avait un quelconque problème avec la sexualité ! La seule noirceur qui existe autour de la sexualité est tout simplement la pédophilie et bien entendu le viol. Non, non, Emmanuelle Seigner non, coucher avec son photographe est une anomalie surtout lorsque ça devient la norme et que l’on est une fille mineure ! C’est un comportement décadent, abject qui donne la nausée.
La suite de l’entretien n’a absolument ni queue ni tête, c’est un gloubi-boulga d’imbécillités. Accuser la société d’être une « industrie » qui utilise la douleur des femmes est d’une extrême violence. Faire croire aujourd’hui que le désir des femmes est annihilé est encore plus violent ! Encore une fois, en se basant sur les seuls cas médiatisés, elle oublie que l’immense majorité des viols et des agressions sexuelles – 99.9% – sont inconnus du public.
Le plus indécent dans cet entretien reste le moment où Emmanuelle Seigner explique que Samantha Geimer et elle-même vivaient exactement la même situation en mettant sur un pied d’égalité la victime mineure d’un viol et la femme du violeur ! Comment est-ce possible ? Mystère.
À la page 58, Emmanuelle Seigner va, bien entendu, sortir la carte de l’antisémitisme comme si les États-Unis étaient antijuifs, alors que son mari y avait fait carrière en devenant millionnaire ! Fallait s’y attendre.
Comme par hasard, il n’est pas question dans cet entretien de la douzaine d’autres femmes accusant Roman Polanski de viols ou d’agressions sexuelles ! Non, les 2 femmes et la journaliste n’ont pas estimé nécessaire d’en parler et pourtant, c’est le point le plus important pour comprendre la personnalité de ce réalisateur maudit.
« Cinq de ces femmes témoignent publiquement, et leur visage est connu. Robin M. affirme avoir été agressée sexuellement par le cinéaste en 1973, à l’âge de 16 ans. Renate Langer, une ancienne actrice allemande, dit avoir été violée à deux reprises alors qu’elle avait 15 ans. Marianne Barnard, artiste américaine, déclare avoir été agressée sexuellement lors d’une séance photo sur une plage de Californie. Elle n’avait que 10 ans. Mallory Millet, ex-actrice américaine, assure que Roman Polanski a essayé de la violer à deux reprises, sans y parvenir. Elle avait 29 ans. La dernière en date, l’ancienne actrice et photographe française Valentine Monnier, dit avoir été violée et frappée par le réalisateur à Gstaad, quand elle avait 18 ans. »