
Rien ne va plus au Front National, ils commencent tous à se tirer les uns sur les autres. Selon Monsieur Gilbert Collard : « Le dernier rempart de la civilisation judéo-chrétienne, c’est Israël » ! C’est donc la position du FN qui s’exprime par la bouche de cet avocat ! Quant à Louis Aliot, il osera dire : « Je n’ai aucune sympathie pour un certain nombre de militants historiques de causes palestiniennes ou pro-palestiniennes, ou d’extrême gauche » !
Dire que d’aucuns essaient d’expliquer à leurs auditeurs naïfs, heureusement de moins en moins nombreux, que le Front National nouvelle version de Marine Le Pen est antisioniste. Vous conviendrez à la lecture de l’article ci-dessous que c’est exactement l’inverse, au vu des déclarations claires et assumées de Messieurs Gilbert Collard et Louis Aliot. Il faut être complètement débile pour affirmer et soutenir l’inverse.
Quant à Monsieur Frédéric Chatillon, il semble que ses jours soient comptés, en raison de ces déclarations hostiles et de la pression continue qu’exerce le lobby sioniste sur le parti frontiste.
C’est le genre de rendez-vous dont rêve le Front national pour essayer de convaincre qu’il s’est débarrassé des soupçons d’antisémitisme qui pèsent sur son compte.
Mercredi 8 février, Louis Aliot et Gilbert Collard étaient reçus pour un petit-déjeuner au restaurant Chez Françoise, à proximité de l’Assemblée nationale, à Paris. Un événement organisé par la Confédération des juifs de France et des amis d’Israël (CJFAI).
Devant une trentaine de personnes, son président Richard Abitbol, qui assure avoir reçu des pressions du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) pour faire annuler cette invitation, se félicite de provoquer, par ce rendez-vous, « une rupture avec un tabou dans la communauté juive de France ». La position officielle du CRIF reste de ne pas entretenir de rapports avec le parti d’extrême droite.
Outre les accusations d’antisémitisme portées contre certains de ses membres, plusieurs représentants de la communauté juive reprochent au FN son opposition à la « double nationalité extra-européenne » (engagement n°27 du nouveau programme de Marine Le Pen), qui exclut de fait Israël, ou encore sa volonté d’interdire le port de la kippa dans l’espace public, au même titre que d’autres signes religieux. Mais, de leur côté, les dirigeants de la CJFAI veulent recevoir les grands candidats à l’élection présidentielle, « même Benoît Hamon ». Ils commencent donc avec le Front national. En-dehors de MM. Collard et Aliot, sont présents Nicolas Lesage, directeur de cabinet de Marine Le Pen, Jean-Richard Sulzer, un de ses conseillers économiques, et Michel Thooris, responsable de l’Union des patriotes français juifs, une association proche du FN.
« Il y a encore des gens peu fréquentables au FN »
« Nul ne peut dire que depuis 2011, le FN n’est plus ce qu’il était. Il n’y a pas eu de propos antisémites de la part de Marine Le Pen ou de dirigeants proches d’elles », affirme Richard Abitbol, qui est assis à la même table que Louis Aliot et Gilbert Collard. Et l’homme de se féliciter que la présidente du FN ait « éliminé » son père Jean-Marie Le Pen du parti pour sanctionner ses déclarations répétées sur la Shoah, qui représente à ses yeux un point de « détail » de l’histoire de la seconde guerre mondiale.
Une fois ce satisfecit délivré, le président du CJFAI tient à poser une « question qui dérange » à ses invités : « Il y a encore des gens peu fréquentables au FN, comme M. [Frédéric] Chatillon ou des proches de Rivarol [hebdomadaire pétainiste et antisémite]. Que comptez-vous faire avec ces personnalités qui dérangent ? »
M. Chatillon, un ami proche de Marine Le Pen, est un ancien dirigeant du GUD, un groupuscule étudiant d’extrême droite radicale. Ce proche du polémiste antisémite Alain Soral et de l’humoriste Dieudonné est un soutien inconditionnel du régime syrien de Bachar Al-Assad. Dirigeant de la société Riwal, qui a longtemps été le prestataire des campagnes du FN, il se rend aujourd’hui régulièrement au siège de campagne de Mme Le Pen, et aurait, selon un dirigeant du parti, « une vision large sur la communication » de la candidate à la présidentielle (aucun organigramme de l’équipe de campagne n’a été rendu public).
Collard : « Frédéric Chatillon, je ne le connais pas »
Gilbert Collard prend la parole le premier. Le député (Rassemblement Bleu Marine) du Gard commence par expliquer que « toute (sa) vie », il a « œuvré pour Israël, en raison de multiples amitiés ». « Le dernier rempart de la civilisation judéo-chrétienne, c’est Israël », lâche-t-il. L’ancien avocat poursuit par un développement sur l’histoire récente du parti, sans faire référence à Frédéric Chatillon. « Accordez-nous le droit d’avoir évolué, d’avoir réfléchi, d’avoir viré les cons qui corrompent toujours, partout où ils passent. Mais qui peut se targuer de ne pas avoir un con dans son groupe ? Les cons qui comptent il faut les virer. Et les cons qui ne comptent pas il faut les virer, parce qu’ils polluent. [La situation évolue] grâce à Marine, qui est intraitable sur la question, et qui va même jusqu’à prendre des sanctions immédiates, au mépris de toutes les règles de procédure le plus souvent, ce qui est un peu problématique. »
Puis vient le cas de l’ancien dirigeant du GUD. « Frédéric Chatillon, je ne le connais pas, assure Gilbert Collard. Chaque fois que je le vois, je l’évite. Je crois savoir qu’il n’occupe aucune place dans les instances du Front. (…) J’ai une position très simple. Les gens qui sont discutables, je suis pour qu’on les vire. Chatillon, personnellement, (…) je vous mets au défi de me voir en sa présence quelque part. Il ne serait pas là, on se porterait beaucoup mieux. » L’intéressé était pourtant présent à Lyon, les 4 et 5 février, durant tout le week-end des assises présidentielles de Marine Le Pen. Comme M. Collard.
Aliot : « Il ne s’occupe pas des affaires internationales »
Louis Aliot prend la parole à son tour. Le temps pour le vice-président du FN de dire que le judaïsme est « une partie de (lui)-même ». « Mon grand-père était juif d’Algérie. Je connais un peu ce monde-là sans totalement le connaître. » Et le député européen de dérouler la position du FN vis-à-vis d’Israël : « Israël relève d’un pays ami, mais étranger, comme peut l’être l’Espagne. C’est un pays partenaire, ami, mais il se peut que les intérêts de la France ne soient pas ceux d’Israël. »
Puis vient, à nouveau, un passage sur le patron de Riwal. « Frédéric Chatillon n’a aucune responsabilité exécutive ou administrative au sein du Front national, explique Louis Aliot. Il n’est pas au bureau politique, il n’est pas élu du comité central, il n’est pas au bureau exécutif. Il est un prestataire, un technique. On peut l’aimer, on peut ne pas l’aimer, je comprends. Il ne s’occupe pas des affaires internationales, il n’a pas son mot à dire dans notre politique internationale. S’il avait son mot à dire, est-ce que vous croyez que Marine Le Pen tiendrait le discours qu’elle tient ? Est-ce que Gilbert Collard aurait tenu à l’Assemblée nationale les discours qu’il a tenu ? »
« Il est un extérieur qui pose problème dans certains milieux, je le conçois. Mais il n’a, en tout cas pour moi, aucune influence dans la politique et dans l’idéologie politique qui sous-tend notre programme. Je veux que ce soit très clair. Je suis aussi un partisan de cette ligne-là. Je n’ai aucune sympathie pour un certain nombre de militants historiques de causes palestiniennes ou pro-palestiniennes, ou d’extrême gauche. Encore moins du révisionnisme historique, ou encore moins d’une tolérance quelconque par rapport au régime nazi. Il faut que ce soit très clair. »
La CJFAI, une organisation controversée
Pour la CJFAI, le coup de com’ est en tout cas réussi. Qu’importe qu’elle ne soit pas particulièrement représentative. « Abitbol est une confédération à lui tout seul », souffle un représentant de la communauté juive. « Derrière Abitbol, il y a très peu de monde. Mais comme il y a très peu de monde derrière chaque association », ajoute un autre. « Lorsque j’ai quitté le Consistoire de Paris en 1994, il y avait 40 000 personnes, et c’est l’organisation la plus représentative de la base communautaire », assure quant à lui le politologue Jean-Yves Camus, par ailleurs spécialiste des droites extrêmes.
Joint par Le Monde, le président de l’Union des patrons juifs de France (UPJF) assure, de son côté, qu’il a donné sa démission de la CJFAI, confédération qui revendique chapeauter dix-huit associations différentes et plus de 40 000 adhérents. « Je suis un des fondateurs de la CJFAI. Aujourd’hui, c’est géré par trois ou quatre personnes, sans aucune consultation de ceux qui sont censés en être membres, déplore-t-il. Pour moi, le FN est une organisation infréquentable. Marine Le Pen a soi disant dédiabolisé le parti, mais elle garde les diables : Chatillon, Bruno Gollnisch, Philippe Péninque. » Une opinion qui, […]
Olivier Faye – Le Monde