C‘est un avis catastrophique émis par le Conseil d’État contre le texte de la réforme des retraites puisque les mots utilisés démontrent que le gouvernement d’Élisabeth Borne patauge dans l’amateurisme et l’incompétence. Déjà, il critique le très court délai qui lui a été imparti pour réaliser l’étude, c’est-à-dire 3 semaines. C’est d’autant plus fou que Borne a modifié ce même texte à 6 reprises pendant ce court laps de temps ! Comment est-ce possible d’accepter de bâcler à ce point un texte censé concerner la vie de tous les Français, des décennies durant ?
Mais le Conseil d’État va encore plus loin et parle de projections financières « lacunaires » ! Ahurissant, alors qu’il s’agit de centaines de milliards d’euros et que la moindre erreur peut être monstrueusement élevée ! Il ajoute également qu’il y a un risque d’inconstitutionnalité de la réforme ! Rien que ça.
Après avoir vu l’intervention calamiteuse d’Élisabeth Borne sur France 2, tout le monde a constaté son incompétence et son incapacité à répondre à des questions simples, la personne avertie et initiée aux arcanes du pouvoir moderne en France comprend que le texte a été dicté par d’autres et qu’elle ne comprend absolument pas de quoi il s’agit. Est-ce McKinsey ? Est-ce le travail de la Commission européenne ?
C’est un avis très sévère. Ce vendredi, le Conseil d’État a vivement critiqué la méthode avec laquelle le gouvernement a conduit son projet de réforme des retraites, présenté le matin même en Conseil des ministres.
Saisie le 3 janvier, l’institution n’a disposé que de trois semaines pour rendre ses conclusions sur les deux projets de loi (organique et ordinaire). Un temps jugé bien trop court, d’autant que le gouvernement a, en outre, modifié le texte à six reprises durant cette période. Pour le Conseil d’Etat, cela « ne l’a pas mis à même de mener sa mission avec la sérénité et les délais de réflexion nécessaires pour garantir au mieux la sécurité juridique de l’examen auquel il a procédé ».
Une « situation d’autant plus regrettable » qu’il s’agit d’une réforme « inédite depuis 1945 et destinée à transformer pour les décennies à venir […] l’une des composantes majeures du contrat social », ajoute la plus haute juridiction administrative du pays.
Des projections financières « lacunaires »
Cet avis n’épargne pas non plus l’étude d’impact accompagnant des deux textes. Selon le Conseil d’Etat, la première mouture était « insuffisante ». Et les compléments apportés ne l’ont pas rassuré. Dans son avis, il souligne « les projections financières restent lacunaires », en particulier sur la hausse de l’âge de départ à la retraite, le taux d’emploi des seniors, les dépenses d’assurance-chômage et celles liées aux minima sociaux.…
Photo d’illustration : Le Conseil d’État a rendu son avis sur le projet de réforme des retraites ce vendredi. (Nicolas TAVERNIER/REA)
24 janvier 2020