La guerre en Ukraine est le résultat de plus de 30 ans d’interventions atlantistes et de ses projets de domination mondiale. Nous allons revenir sur les étapes qui ont amené à ce que nous soyons au bord de la Troisième guerre mondiale. Qu’on se le dise, cette guerre en Ukraine aurait pu et aurait dû être évitée à de nombreuses reprises.
Aujourd’hui nous sommes entrés dans une confrontation de plus en plus visible entre plusieurs empires pour arriver à la suprématie mondiale. Les États-Unis et leurs vassaux européens, la Russie et ses vassaux eurasiens, la Chine et ses partenaires mondiaux, et dans une certaine mesure l’Islam wahhabite et ses disciples. Une confrontation que certains annoncent comme « civilisationnelle » (ref. au choc des civilisations de Samuel Huntington) qui ne sera pas sans conséquence sur les peuples, quels qu’ils soient, car ce sont toujours eux les victimes des guerres. Quand l’histoire s’écrit avec un grand H, elle s’écrit avec le sang des peuples. Une encre rouge qui coule en ce moment même où nous écrivons cet article.
1989Tout commença par l’histoire d’un parjure. Le parjure du président américain, et membre de la société occulte des Skull and Bones, George H. W. Bush, de ne pas étendre l’OTAN au-delà de l’Allemagne réunifiée, à Gorbatchev. Si cette promesse avait été tenue, le non-élargissement de l’OTAN, voire sa disparition à la fin du XXe siècle, aurait à terme rapproché les élites russes de l’Occident et non vers la Chine. La question Yougoslave aurait pu être réglée pacifiquement entre les trois grands : Amérique, Europe, et Russie. L’option du carpet banging américain sur Belgrade n’aurait pas été utilisé, sans pour autant éviter l’éclatement de la Yougoslavie. Enfin, l’Occident aurait accompagné la Russie sur le chemin des réformes de la libéralisation économique avec un vaste programme d’aide financière (et non les « thérapies de choc » néfastes du FMI), et ainsi éviter ce que Vladimir Poutine dira plus tard que « la chute de l’URSS avait été la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle » (effondrement de l’économie, chute du PIB de 55%, 50% de la population était sous le seuil de pauvreté, hausse des inégalités, chute de l’espérance de vie au cours des années 1989-1998). Nous aurions pu avoir en 2022 un vaste espace pacifié et vivant en bonne intelligence, regroupant l’Amérique du Nord et une grande partie de l’Eurasie, et l’Ukraine aurait été un pont, entre l’Europe et la Russie. Hélas, le virus de l’impérialisme a contaminé l’Amérique, et aujourd’hui, il contamine la Russie, la Chine, la Turquie, et les djihadistes du Moyen-Orient et d’Afrique.
1990 L’affaire des couveuses au Koweït, qui fut un faux témoignage de « l’infirmière Nayirah » qui alléguait des atrocités sur les bébés koweïtiens par l’armée irakienne de Saddam Hussein, lors de l’invasion du Koweït. L’infirmière était en réalité la fille de l’ambassadeur du Koweït à Washington, Nayirah-al-Sabah. Il s’agissait de trouver un prétexte pour que les États-Unis entre en guerre contre l’Irak (1990-1991) pour chasser l’armée de Saddam Hussein du Koweït et reprendre la main sur son pétrole. Une opération militaire qui a résulté d’un bilan catastrophique pour le peuple irakien. Tout d’abord, la guerre estimée à au moins 100 000 morts civils et militaires, puis l’embargo qui a coûté la vie à 500 000 enfants irakiens, et dont l’ambassadrice américaine à l’ONU, Madeleine Albright, dira dans une interview que « ça en valait la peine ». Cette démonstration de force de l’Empire américain allait renforcer la Russie et la Chine dans leurs inquiétudes et d’élaborer de nouvelles doctrines militaires. Ce sera toute la réflexion des militaires chinois Qiao Liang et Wang Xangsui dans leur ouvrage La guerre hors limites, publié en 2006. Ensuite, cette attaque va donner de l’eau au moulin du djihadisme international qui dépeint l’Amérique comme un ennemi qui tue des musulmans et qui profane les terres de l’Islam.
1991 Les guerres de Yougoslavie (1991-2001)ont conduit à l’intervention de l’OTAN sans mandat de l’ONU, avec le bombardement de la Serbie, tout en ayant soutenu des groupes terroristes djihadistes comme l’UÇK, et d’avoir créé un état fantoche comme le Kosovo devenu le pays qui abrite la plus grosse base américaine en Europe (Bondsteel), ainsi que le repère de la mafia albanaise et des trafics en tout genre, dont le trafic d’organes (affaire de la Maison Jaune) et dont l’ex-procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, Carla Del Ponte a accusé le président du Parti Démocratique du Kosovo (l’aile politique de l’UÇK) de s’être livré à ce trafic sur des prisonniers serbes, ainsi qu’au trafic de drogue. Nous vous conseillons de lire le livre du journaliste Jean-Loup Izambert, Faut-il brûler l’ONU ? (2004). Le conflit aurait fait au moins 200 000 morts, mais difficile d’évaluer le nombre de morts imputables aux bombardements de l’OTAN.
Cette guerre a été considérée par les élites russes comme un affront et une humiliation. On a bombardé un pays slave, changé son régime politique, démembré son territoire, et créé un précédent que Vladimir Poutine utilisera plus tard pour légitimer l’annexion de la Crimée et la reconnaissance des deux républiques séparatistes du Donbass.
1997 Zbigniew Brzezinski publie son livre, Le grand Échiquier, dans lequel il détaille la stratégie que doit adopter les États-Unis s’ils veulent renforcer leur domination et rester la première puissance mondiale. La domination mondiale se traduit selon lui, par un contrôle de l’Eurasie, car cette zone géographique regorgeaient de matières premières indispensables pour l’économie. Qui contrôle l’Eurasie, contrôle indirectement le monde. Il prévoit le resserrement des liens euro-atlantiques par un traité de libre-échange, et l’usage du soft power sur les populations européennes (culture américaine, cinéma, la langue, etc.), afin de créer une « séduction irrésistible » au modèle américain. Cependant, il envisage surtout l’intégration non seulement des pays de l’ancien Bloc de l’Est à l’Union européenne et à l’OTAN mais aussi l’Ukraine, au cours des années 2005-2010, pour constituer ce qu’il appelle « la colonne vertébrale de la sécurité européenne » (France, Allemagne, Pologne, et Ukraine) au profit des américains et bien évidemment, contre la Russie. Brzezinski écrira même que sans ce « pivot géopolitique » important qu’est l’Ukraine, « la Russie cesse d’être un empire en Eurasie ». Enfin, Brzezinski voit à terme la menace numéro 1 qui pourrait entraver la domination des États-Unis sur le monde, la Chine.
1999
Élargissement de l’OTAN vers l’Est. La doctrine de Zbigniew Brzezinski est mise en application, l’OTAN se rapproche de la sphère d’influence russe en intégrant les pays d’Europe de l’Est, y compris les états Baltes suite à un nouvel élargissement en 2004. L’OTAN a désormais une frontière avec la Russie. Vladimir Poutine avait alors alerté maintes fois les dirigeants occidentaux sur les dangers que représenteraient le rapprochement des bases de l’OTAN à ses frontières, constituant une menace pour la sécurité de la Russie. Les avertissements de Poutine sont restés inaudibles.
11/09/2001Aux lecteurs qui sont doués de raison et de réflexion, qui ont vu le film Loose Change 2, qui ont pu relever toutes les incohérences et les trous noirs de la version officielle ne peuvent qu’en conclure qu’il s’agissait d’une attaque sous fausse bannière (comme tant d’autres dans l’histoire) ayant permis de lancer des opérations militaires pour contrôler l’Eurasie et de rebâtir les défenses de l’Amérique, si chères aux néoconservateurs américains du think-tank Project for a New American Century (réf. le rapport de septembre 2000 « Reconstruire la défense de l’Amérique »). L’effondrement des deux Tours à la vitesse de la chute libre, la troisième Tour (tour n°7) qui s’effondre également à la vitesse de la chute libre alors qu’aucun avion n’a touché le bâtiment, le passeport d’un des terroristes retrouvé dans les décombres comme par miracle, les délits d’initiés sur les compagnies aériennes américaines, le trou du Pentagone qui ne correspond pas au diamètre d’un Boeing, pourquoi l’Air Force n’est pas intervenue pour intercepter les avions, etc. ? Tous ces éléments ne peuvent être balayés d’un revers de main avec l’accusation de « complotiste ». Bilan : 2977 morts. Sans cette attaque sous fausse bannière, pas de guerre contre la Terreur, pas de Patriot Act, pas d’aventures militaires aux quatre coins du monde qui ont coûté à l’Amérique plusieurs trilliards de dollars, pas de déstabilisation du Moyen Orient et de l’Afrique, pas de sentiment intense de haine envers l’Occident de la part des populations touchées par ces guerres, et surtout pas de centaines de milliers de morts, voire millions.
D’ailleurs, un ancien général américain, et ancien commandant suprême de l’OTAN (1997-2000), Wesley Clark avait affirmé qu’en 2001, un général du Pentagone lui a montré un bout de papier et lui a dit :
Je viens de recevoir ce mémo aujourd’hui ou hier du bureau du secrétaire à la défense à l’étage. C’est un plan quinquennal. Nous allons abattre sept pays en cinq ans. Nous allons commencer par l’Irak, puis la Syrie, le Liban, puis la Libye, la Somalie, le Soudan, nous allons revenir, et avoir l’Iran dans cinq ans.
SOURCE : Libya : another neocan war, David Swanson, The Guardian, 21 april 2011.
La feuille de route était déjà toute prête.
2001 La guerre d’Afghanistan, soi-disant pour aller chercher Ben Laden alors qu’il ne s’y trouvait pas. Il s’agissait surtout de construire le pipeline qui consistait à sortir les hydrocarbures du Turkménistan en passant par l’Afghanistan et le Pakistan en arrivant à Dabho, vers l’océan Indien. Tout ceci devait se réaliser avec la société américaine UNOCAL, ainsi que la compagnie Halliburton, dirigée par Dick Cheney (vice-président sous George W. Bush). L’objectif était aussi de mettre la main sur le trafic de pavot pour pouvoir ensuite financer les opérations secrètes de la CIA comme ils l’ont fait pour financer la guerre du Vietnam avec la compagnie Air America. Bilan de cette occupation (2001-2021) : les Talibans sont de retour à Kaboul, après avoir été chassés par l’Amérique et l’OTAN, vingt ans auparavant. Retour au point de départ avec un pays appauvri devenu un narco-État, et des pertes humaines s’élevant à au moins 176 000 morts selon les sources du Watson Institute – International & public affairs – Brown University.
Les bombardements du Pakistan au cours de la même période par l’aviation et les drones U.S. dans le cadre de la « Guerre contre le Terrorisme », ont conduit à de nombreuses « bavures » entrainant la mort de civils et un bilan total de 67 000 morts.
2003 L’Irak et les armes de destruction massive. On sait aujourd’hui, que s’étaient un mensonge de l’administration américaine, et qu’il ne servit que de prétexte pour intervenir militairement contre le régime irakien qu’on avait accusé d’abriter Al-Qaïda. Tout ceci était faux, le régime de Saddam Hussein était un régime laïc, aux antipodes des groupes islamistes et leur projet de dictature théocratique. Mais il fallait renverser Saddam Hussein principalement pour deux raisons. Tout d’abord, mettre la main sur un pays producteur de pétrole pour contrôler l’Eurasie. La compagnie pétrolière américaine ExxonMobil appartenant à la dynastie des Rockefeller s’en est frottée les mains, maintenant qu’elle pouvait enfin exploiter le pétrole irakien. La deuxième raison, était que Saddam Hussein commençait à échanger son pétrole non plus avec des dollars, mais dans d’autres monnaies étrangères, comme l’euro. Porter atteinte aux intérêts du dollar était un casus belli pour la puissance américaine reposant, entre autres, sur la suprématie du dollar. Cette nouvelle guerre va fracturer durablement l’Irak, entre sunnites, chiites et kurdes, permettant à un nouvel acteur d’émerger et de semer la terreur : Daech. On estime les pertes humaines entre 275 000 et 306 000 morts entre 2003 et 2021 selon le Watson Institute. Cependant, selon une autre étude cette fois, d’Opinion research business mais datant que de la période 2003-2007 qui arrive à un chiffre de plus d’un million de morts.
2003-2005 Les révolutions de couleurs. Entre 2003 et 2005, une vague de « révolutions non-violentes » touche plusieurs pays appartenant à l’ancienne URSS. En Géorgie, avec la révolution des roses de 2003, entrainant la chute du président Edouard Chevardnadze. En Ukraine, avec la révolution orange, suite à des soupçons de fraudes électorales lors du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2004 remporté par le candidat pro-russe Viktor Ianoukovytch entrainant l’annulation du résultat, un nouveau vote et la victoire du candidat pro-occidental Vicktor Iouchtchenko. Au Kirghizistan, avec la révolution des tulipes, suite à la contestation des résultats lors des élections législatives de 2005 entachées de fraude en faveur du parti du président Askar Akaïev, et entraînant la chute de ce dernier. Dans toutes ces révolutions, on retrouve l’influence des États-Unis et de ses organisations comme l’IRI, la NED, ou l’Open Society de George Soros, qui visent à renverser d’anciens régimes longtemps favorables à Moscou et à les intégrer dans la sphère d’influence atlantiste. Ce qui n’a pas manqué d’attiser les foudres de Vladimir Poutine, voyant dans ces révolutions une menace aussi bien pour son régime que pour la sphère d’influence russe. Nous vous renvoyons au documentaire de Manon Loizeau, États-Unis à la conquête de l’Est (2005).
2011 Les guerres de Libye. Le renversement du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avait plusieurs objectifs. D’abord mettre la main sur les ressources énergétique de la Libye, notamment le gisement de gaz NC7 située dans l’Ouest de la Libye, convoité par la France puis par le Qatar. Kadhafi ne voulait pas que le Qatar s’implante en Libye, ce qui a rendu fou de rage l’émirat qui décida de comploter, visant à renverser Kadhafi, avec le soutien de Nicolas Sarkozy, président de la République de l’époque.
Nous vous recommandons le documentaire de Spécial Investigation, Gaz & pétrole – guerres secrètes (2012).
Ensuite, il fallait prendre le contrôle des puits de pétrole par les compagnies occidentales. Enfin, empêcher Kadhafi de mettre en place son projet de créer une monnaie africaine, le dinar or. Le retour au standard or dans une partie du monde était une déclaration de guerre à la suprématie du dollar dont la valeur ne repose que sur la confiance et non sur une richesse réelle. L’OTAN est intervenue militairement, a contourné son mandat de l’ONU qui devait mettre en place un couloir humanitaire, pour in fine bombarder les troupes de Kadhafi. L’OTAN a donné des armes aux « rebelles libyens » qui s’avéraient être des groupes djihadistes qui iront plus tard se battre en Syrie. D’autres encore comme les soldats Touareg qui étaient dans l’armée libyenne vont aller rejoindre des groupes djihadistes dans le Sahel et participer à la déstabilisation du Mali et de l’Afrique subsaharienne à partir de 2012 . Conséquence, la France va intervenir au Mali en 2013 avec l’opération Serval.
Bilan : La première guerre de Libye (février 2011-octobre 2011) a causé au moins 30 000 morts. La deuxième guerre de Libye opposant les factions libyennes de la Chambre des représentants et du gouvernement d’Union nationale (2014-2020) a causé au moins 4 000 morts selon Human Rights Solidarity (HRS) en 2018. Ce chiffre est donc sous évalué car le conflit ne s’est terminé qu’en 2020.
La guerre de Syrie. Nous avons a peu près la même configuration que pour la Libye. À la différence que le Qatar voulait faire passer des gazoducs traversant la Syrie, pour avoir un accès à la Mer Méditerranée et contourner ainsi le détroit d’Ormuz. Seulement les négociations avec Bachar al-Assad n’aboutissaient pas, alors le Qatar et ses alliés occidentaux, mais aussi l’Arabie Saoudite, ont commencé à financer et armer des « groupes rebelles » pour tenter de le renverser. Un soutien qui est tombé en bonne partie dans les mains de groupes djihadistes tels que le Front al-Nosra ou dans l’État Islamique (Daech). La guerre en Syrie va entrainer, par ricochet, la déstabilisation une nouvelle fois de l’Irak, et permettre à l’international djihadiste de semer la terreur et le chaos dans la région. Bilan de cette guerre qui est toujours en cours, au moins 266 000 morts selon le Watson Institute pour la période 2011-2021, et selon le Syrian Centre for Policy Research (SCPR), nous arrivons à 470 000 morts mais seulement pour la période 2011-2016.
2012 Le Mali et la guerre du Sahel. Comme nous l’avons dit plus haut, la guerre de l’OTAN en Libye a entrainé la prolifération des groupes djihadistes dans le sahel. La conséquence a été la déstabilisation du Nord du Mali et l’offensive des djihadistes à partir de 2012 . Ce qui conduit la France à intervenir avec les opérations Serval (2013-2014), et Barkhane qui est toujours en cours. Selon l’ONG Armed Conflict Location & Event Date Project, le conflit a occasionné plus de 5 400 morts pour la période 2013 à 2019, sans compter les morts tchadiens, nigériens, burkinabés, et mauritaniens victimes des attaques répétées des djihadistes. Un chiffre qui est donc sous-estimé.
2013-2014L’Ukraine et l’euromaïdan. Comme nous l’avons écrit dans un précédant article sur le site LLP, Ukraine : la rivalité entre les États-Unis et la Russie, la « révolution » euromaïdan de 2014 relevait davantage du coup d’État des États-Unis et de ses alliés européens pour renverser le président ukrainien pro-russe, Victor Ianoukovytch. Il visait de mettre en place un régime pro-occidental afin d’amarrer l’Ukraine aux structures atlantistes, l’Union Européenne et l’OTAN. Ainsi la doctrine de Zbigniew Brzezinski allait enfin aboutir, quitte à faire alliance avec des gens peu recommandables comme des organisations néonazies du Secteur Droit ou encore du parti politique Svoboda. Le nouveau régime à Kiev va prendre une décision qui va mettre le feu aux poudres, celle d’interdire la langue russe comme langue officielle. Sachant qu’il existe une part importante d’ukrainiens russophones dans le sud et l’Est de l’Ukraine, le gouvernement vient de déclencher la guerre du Donbass. Ce fut dans un premier temps la Crimée qui a demandé à intégrer la Russie, après l’intervention russe et un référendum d’autodétermination. Enfin, la proclamation de l’indépendance des deux républiques auto-proclamées de Donetsk et de Lougansk soutenues par la Russie, allait conduire à une escalade de violence avec le régime de Kiev. Au cours de six années de guerre, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) estime que le conflit aurait fait entre 41 000 et 44 000 morts pour la période du 14 avril 2014 au 15 février 2020.
Échec des accords de Minsk I (2014) et (Minsk II (2015). Les accords entre le régime de Kiev et les insurgés russophones prévoyaient : un cesser-le-feu sous la supervision de l’OSCE, avec une partie politique qui prévoyait une réintégration des territoires russophones sous conditions : la création d’un statut spécial pour les régions du Donbass avec une large autonomie politique et linguistique, ainsi qu’une modification de la constitution ukrainienne garantissant l’usage de la langue russe dans ces territoires. Autrement dit, revenir sur la loi de 2014 qui interdisait l’usage de la langue russe. À ce moment là, la paix pouvait être obtenue. Malheureusement, ces accords n’ont jamais été appliqués par le régime de Kiev, les bombardements n’ont pas cessé en sept ans, l’Occident a laissé faire, et nous avons vu l’intégration dans l’armée ukrainienne de soldats néonazis regroupés dans le régiment Azov. Nous vous renvoyons au documentaire de Paul Moreira, Ukraine : les masques de la révolution (2016).
La guerre civile yéménite. 2014 a vu aussi l’émergence d’une nouvelle guerre civile au Yémen. Les rebelles houthis de confession chiite prennent le contrôle de l’Est du territoire ainsi que la capitale Sanaa, renversant le président Ali Abdallah Sahel. Le conflit va s’internationaliser avec l’intervention d’une coalition menée par l’Arabie Saoudite pour écraser cette rébellion chiite à ses frontières, en soutenant les loyalistes. De son côté, l’Iran chiite va intervenir dans ce conflit en soutenant les Houthis. Les États-Unis, la France, et d’autres pays occidentaux vendent depuis des années à l’Arabie Saoudite des armes qui vont servir à aggraver le bilan humain de la guerre civile. L’Arabie Saoudite qui est avec le Qatar, le sponsor du terrorisme islamiste dans le monde, mais qui dispose d’importantes ressources en hydrocarbure. Prenant en cause ce facteur, l’Occident fait profil bas aussi bien sur leur régime autoritaire, que de leur guerre. Ainsi le camp occidental se rend complice du bilan humain s’élevant à 112 000 morts selon le Watson Institute, mais ce chiffre peut être réévalué à 377 000 morts, selon l’ONU.
2022 La guerre entre la Russie et l’Ukraine. Le 24 février 2022, les troupes russes envahissent l’Ukraine. Vladimir Poutine a franchi le Rubicon, en violant le droit international. Le camp occidental condamne cette agression, bien qu’il l’ai violé également, déclenché des guerres à tire-larigot, et provoqué un nombre considérable de morts en 30 ans. L’Occident a tout fait pour provoquer l’Ours russe afin qu’il déclenche la guerre, qui selon Carl von Clausewitz, « est la continuation de la politique par d’autres moyens ». Selon l’ONU, au 8 mars 2022, le conflit a déjà entrainé 2 millions de déplacés, le nombre de morts quant à lui varie selon les belligérants, néanmoins nous pouvons affirmer sans retenue plusieurs milliers de morts.
Cette nouvelle guerre va créer une fracture en Europe aussi importante que fut le rideau de Fer. Condamnations, sanctions économiques, et augmentation des prix de l’énergie, du nickel, du blé, des céréales, etc. Cette guerre est entrain d’impacter le portefeuille des citoyens. Si aucun compromis n’est trouvé, à long terme, nous risquerons de voir le déferlement des foules enragées et affamées qui feront passer les Gilets Jaunes en France pour des enfants de cœur.
Pendant ce temps là, la Chine observe attentivement la situation en Ukraine, et tirera toutes les leçons de ce conflit pour préparer sa probable future invasion de l’île de Taïwan.
CONCLUSION Après un récapitulatif de plus de 30 ans d’interventions atlantistes nous sommes arrivés à un constat dramatique. Les guerres de l’Empire américain et de ses alliés ont causé la mort d’environ 1 579 000 à 2 082 000 de personnes. Des régions entières du monde sont dévastées, toujours en conflit, ou instables. Maintenant nous voilà avec la menace d’une épée de Damoclès nucléaire sur nos têtes pour un conflit, et nous insistons sur ce point, qui aurait pu être évité maintes fois.
Vous l’aurez compris dans le cadre de ces conflits, il n’est pas question de droits de l’Homme, de démocratie, de liberté ou tout autre fumisterie que la propagande politico-médiatique vous sert à l’écran de télévision. Sinon, il n’y aurait pas que Bachar al-Assad, ou Vladimir Poutine qu’il faudrait arrêter, mais également que l’État profond américain et la CIA soient démantelés, les membres des cercles mondialistes (Bilderberg, Trilatérale, Forum de Davos, etc.), toutes les administrations américaines, certains chefs d’États et gouvernements européens, les monarques du Golfe qui se sont succédés en plus de 30 ans, soient jetés en prison. Tout ce beau monde répondraient devant la Cour Pénale Internationale pour complot, crimes contre la paix, crimes de guerre, et crimes contre l’humanité. Comme lors du Procès de Nuremberg. Mais nous pouvons toujours tirer des plans sur la comète.
Nous parlons bien de domination mondiale. Comment s’accaparer les richesses de telle région pour arriver à ce but. Contrairement à ce que certains altermondialistes cherchent à nous faire croire, l’objectif de ces guerres ce n’est pas que pour amasser plus d’argent. L’argent est un moyen et non une fin pour permettre à un Empire de pouvoir acquérir la suprématie mondiale. L’histoire regorge de pays qui ont muté en empire et qui ont dilapidé des fortunes pour pouvoir acquérir plus de territoires et de pouvoir.
La guerre pour la suprématie mondiale est entrée dans une nouvelle phase avec les évènements en Ukraine.
Nous entrons dans une ère d’incertitude où tout peut basculer du jour au lendemain comme ce fut le cas ce 24 février 2022. Nous vous conseillons de prendre les dispositions nécessaires pour affronter les temps durs qui s’annoncent, par la bouche même d’Emmanuel Macron qui a déclaré que « le pire est à venir ». On peut lui faire confiance dans ce domaine.
Aussi nous vous recommandons quelques conseils :
Achetez de l’or ou de l’argent, créez votre potager si vous avez un jardin en plus de votre maison, faites des réserves de nourriture (pâtes et boîtes de conserve), investissez dans des panneaux solaires pour diminuer votre facture d’énergie, évitez les crédits, retirez une partie de votre argent des banques en ne laissant que le strict minimum, ayez dans votre bibliothèque des livres de culture générale pour conserver un certain savoir (histoire, santé, science de la vie et de la terre, culture, astronomie, etc.), créez votre réseau afin de conserver un lien social, réinformez-vous au niveau des réseaux sociaux pour ne pas tomber dans la propagande politico-médiatique, et affrontons l’orage qui arrive.
Enfin pour les croyants, que la providence nous aide.
Eudoxe, 10 mars 2022.