Sujet brûlant qui commence à livrer ses secrets. C’est ça justement le système mafieux et criminel de la France-Afrique, tenu d’une main de maitre par les loges maçonniques.
Le groupe de chercheurs sur le Rwanda, réuni par Emmanuel Macron pour étudier le rôle de la France, a remis son rapport au président le 26 mars.
Il conclut à « un ensemble de responsabilités, lourdes et accablantes », au sein de l’État français. Mais il écarte l’idée d’une complicité de génocide.
Un naufrage politique, militaire, diplomatique, administratif, intellectuel et éthique. Un aveuglement idéologique de François Mitterrand et de ses conseillers, imposé au reste de l’appareil d’État. Un révélateur des stéréotypes coloniaux et d’une lecture purement ethnique qui ont irrigué la politique africaine de la France. Ainsi se dessinent les lignes de force du rapport de la commission d’historiens (présidée par Vincent Duclert) remis vendredi 26 mars dans l’après-midi à Emmanuel Macron.Le président de la République avait décidé sa formation il y a deux ans, afin d’« analyser le rôle et l’engagement de la France au Rwanda ». Vingt-sept ans après le génocide de près de 800 000 Tutsi par le régime hutu, soutenu par Paris, ce document de 1 200 pages, nourri par un accès sans précédent aux archives, marque une étape fondamentale dans la quête douloureuse de la vérité sur la « dernière défaite impériale [de la France], d’autant plus grave qu’elle n’est ni formulée ni regardée ».
La conclusion synthétise l’analyse des historiens au terme de leur voyage dans les archives au cours de la période 1990-1994, de l’opération Noroît jusqu’à la fin de l’opération Turquoise. « La crise rwandaise s’achève en désastre pour le Rwanda, en défaite pour la France, écrivent-ils. La France est-elle pour autant complice du génocide des Tutsi ? Si l’on entend par là une volonté de s’associer à l’entreprise génocidaire, rien dans les archives consultées ne vient le démontrer. La France s’est néanmoins longtemps investie au côté d’un régime qui encourageait des massacres racistes. Elle est demeurée aveugle face à la préparation d’un génocide par les éléments les plus radicaux de ce régime. Elle a adopté un schéma binaire opposant d’une part l’ami hutu, incarné par le président Habyarimana, et de l’autre l’ennemi qualifié d’« ougando-tutsi » pour désigner le FPR [Front patriotique rwandais]. Au moment du génocide, elle a tardé à rompre avec le gouvernement intérimaire qui le réalisait et a continué à placer la menace du FPR au sommet de ses préoccupations. Elle a réagi tardivement avec l’opération Turquoise, qui a permis de sauver de nombreuses vies, mais non celles de la très grande majorité des Tutsi du Rwanda, exterminés dès les premières semaines du génocide. La recherche établit donc un ensemble de responsabilités, lourdes et accablantes. »
Photo d’illustration : Les réfugiés rwandais traversent la frontière de Rusumo vers la Tanzanie depuis le Rwanda, le 30 mai 1994.
Pierre Lepidi et Piotr Smolar
Le Monde26 et 27 mars 2021