Encore une fois, les sondages se sont lamentablement plantés, eux qui annonçaient un score beaucoup plus important en faveur du chef de file de l’extrême droite hollandaise, accessoirement agent du Mossad, Geert Wilders, qui se prenait déjà pour le premier ministre. Le recul est net puisqu’il a perdu les élections, d’autant que la participation était élevée, à près de 78 %.
Ceci pour dire que ce schéma peut fort bien se reproduire pour Marine Le Pen lors de la présidentielle de 2017, vu le nombre de scandales catastrophiques qui mettent à nu le vrai visage du Front National, sans parler des défections locales très nombreuses après les élections de 2014.
Étant donné que l’on ne peut croire que des défaillances aussi importantes et aussi nombreuses soient l’œuvre du seul hasard, nous ne pouvons qu’en déduire la réalité de la manipulation grossière, par les instituts de sondage, des élections européennes, voire occidentales en général, dans le but d’influencer le suffrage populaire et de faire passer coûte que coûte l’extrême droite. Ceci est un fait. Autrement, ils devraient remettre en cause toutes leurs techniques statistiques et méthodes de calcul foireuses afin de redonner un tant soit peu de crédibilité à cette supercherie.
Les populistes n’ont pas fait le score qu’ils espéraient aux législatives néerlandaises, remportées par les libéraux-consevateurs.
Les Verts ont profité de la chute vertigineuse des travaillistes. Le journaliste Stefan de Vries revient sur un résultat très attendu avant les élections françaises et allemandes.
Toute l’Europe s’interrogeait: le populiste Geert Wilders allait-il terminer en tête des législatives aux Pays-Bas? Avec 20 sièges sur 150, il termine 2e, finalement à distance des 33 sièges VVD de Mark Rutte, qui devrait rester Premier ministre. Stefan de Vries, correspondant en France pour la chaîne RTL4, analyse ces résultats pour L’Express.
On a présenté cette élection comme le premier test populiste avant la présidentielle française de mai et les législatives allemandes de septembre. Un signe que le populisme recule?
On ne peut pas dire que cette élection signe un recul du populisme. Le parti de Rutte et les chrétiens-démocrates ont vraiment intégré dans leur discours le sujet identitaire, le nationalisme. Une sorte de populisme light s’est répandu comme un virus. Mais l’Europe n’est pas encore morte et des courants pro-européens peuvent faire de très bons scores.Différence majeure avec la France: il s’agit d’une élection à la proportionnelle…
Aux Pays-Bas, 26 partis ont participé et 13 sont au parlement. Tous les courants sont représentés. En France, le Front national représente 20 ou 25% des électeurs, mais ne compte que deux députés. Les deux cas sont incomparables. Les Pays-Bas vont très bien. C’est un des pays les plus riches au monde, il y a très peu de chômage et les gens sont très heureux. En France, le chômage reste élevé et les gens sont plutôt dépressifs, il y a la peur de la mondialisation. C’est un autre état d’esprit et un autre contexte.
Même s’il gagne cinq sièges au Parlement, Geert Wilders n’a-t-il pas vécu une sorte de défaite?
Oui absolument, même s’il l’a présenté comme une victoire. En 2010, il avait eu 24 sièges. C’est n’est pas le résultat qu’il espérait, car il se voyait déjà Premier ministre. Cela ne correspond pas à l’exposition médiatique dont il a profité ces derniers mois. Pendant deux ans, son parti était au sommet des sondages.
N’a-t-il pas payé une campagne trop radicale?
Il a surtout payé son absence dans les débats publics. Il n’a pas fait beaucoup de déplacements et de meetings. Le PVV n’est pas vraiment un parti, c’est Geert Wilders: il n’y a pas de militants, pas d’adhérents, pas d’appareil. Il a préféré faire sa campagne sur Twitter et Facebook et non dans les médias traditionnels. Il paye cette stratégie d’absence. C’est un peu paradoxal, parce qu’en même temps les autres partis ont beaucoup parlé de lui.
La stratégie qui a marché, c’est celle du Premier ministre libéral-conservateur Mark Rutte et de son parti le VVD, même s’ils ont perdu 10 sièges par rapport aux dernières législatives…
En même temps Rutte a été lourdement sanctionné. Il présente ça comme une victoire parce qu’il est en tête, mais son parti a perdu une cinquantaine de sièges. C’est un peu étrange, parce que la santé économique des Pays-Bas est excellente. Il a réussi à conserver les électeurs susceptibles d’aller chez Wilders en durcissant son discours sur l’immigration et l’identité nationale. La vraie victoire de Wilders, c’est que d’autres partis se sont inspirés de son discours.
L’un des faits majeurs est la dégringolade vertigineuse des travaillistes, passés de 38 sièges en 2012 à 9 aujourd’hui. Qu’en conclure?
Il ne vaut mieux pas être au gouvernement aux Pays-Bas, car on est ensuite puni. C’est aussi un message aux partis qui formeront peut-être une coalition risquée avec Rutte. Par ailleurs, le PvdA, comme le PS en France et le Labour au Royaume-Uni, paye la fin de la social-démocratie européenne. En fait, ils ne se sont pas du tout adapté et représentent vraiment l’ancienne politique. C’est une tendance qu’on voit partout en Europe à l’exception de l’Allemagne, où les sociaux-démocrates restent bien placés pour remporter les élections.
Les Verts de Jesse Klaver, qu’on a présentés comme une sorte de “Justin Trudeau néerlandais”, sont à présent le premier parti de gauche…
Pour lui, c’est une victoire spectaculaire. Les Verts ont quadruplé en taille [4 à 14 députés] avec un discours optimiste, tourné vers l’étranger, sans peur des immigrés ou des réfugiés et très pro-européen. A Amsterdam, ils sont maintenant le premier parti. Leur électorat est très urbain et représentatif d’un nouveau clivage entre la ville et les campagnes. Ce qui est intéressant à noter, c’est aussi le très bon score des sociaux-libéraux de D66 [passé de 12 à 19 députés], proche des Verts. Ces deux partis très pro-européens peuvent être considérés comme les deux grands gagnants de l’élection. C’est une inversion de la tendance anti-européenne.
Le paysage politique apparaît très fragmenté. Quelle coalition à présent?
Cette fragmentation n’est pas nouvelle, mais il n’y a jamais eu autant de partis qui ont à peu près la même taille. Cela va rendre les négociations, qui vont commencer jeudi, très difficiles. Je pense que D66 sera dans la coalition avec Rutte. Mais il faudra quatre partis. Cela pourrait être les Verts ou un petit parti qui apportera les voix nécessaires pour avoir une majorité. Il serait surprenant de voir un […]
Clément Daniez – L’Express