Soupçon de prise illégale d’intérêts pour 200 collaborateurs de la BPI

Parfum d'un nouveau scandale d'État...

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C’est une énième démonstration de la folie actuelle et de la plongée de la France et des ses élites dans les abysses de la corruption ! Ils sont en train de se sucrer, de s’engraisser en utilisant leurs fonctions comme c’est le cas dans les pires républiques bananières. Malgré ça, d’aucuns continuent de croire que nous sommes dans une démocratie, dans un pays civilisé et exemplaire…



En 2020, la banque publique lançait un fonds d’investissement pour permettre aux Français « d’investir plus facilement leurs économies dans les entreprises » tricolores.

Noble initiative. Mais sachant potentiellement que ce fonds allait être d’une grande rentabilité, 200 employés de Bpifrance – dont le grand patron, Nicolas Dufourcq – ont massivement investi, courant ainsi le risque de commettre un éventuel délit.

L’opération financière a tout de la fable libérale : faire ruisseler l’épargne populaire vers les entreprises. Mais la fable a tourné à la farce. Le fonds baptisé « Bpifrance Entreprises 1 », lancé en plein Covid et piloté par la Banque publique d’investissement (la BPI, désormais Bpifrance), pourrait même virer au scandale d’État. Tous les ingrédients, que révèle Marianne sur la base d’un rapport de la Cour des comptes passé totalement inaperçu, sont réunis. D’autant que le profit est énorme : les investisseurs ont doublé leur mise en moins de deux ans et demi, soit un gain d’un peu plus de 100 millions d’euros.

Dans un rapport consacré à la gestion de Bpifrance et daté de juin 2023, les enquêteurs de la Cour des comptes ont en effet placé une bombe : parmi les heureux gagnants du jeu « Qui veut gagner 100 millions d’euros ? » grâce aux deniers publics qu’ils ont en gestion, on compte, est-il écrit, « plus de 200 collaborateurs de Bpifrance, dont les dirigeants ». De quoi soulever « des questions déontologiques », selon les magistrats financiers, voire la responsabilité pénale de Bpifrance avec, à la clé, pour certains personnels, un délit de prise illégale d’intérêts. Quant à son directeur, Nicolas Dufourcq, un proche d’Emmanuel Macron, le voilà placer sur un siège éjectable.

Lucrative initiative 

Tout commence au lendemain du vote de la loi Pacte portée par Bruno le Maire en 2019. « J’ai demandé au directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq, de travailler sur un produit financier […] qui permettra aux Français d’investir plus facilement leurs économies dans les entreprises françaises » explique alors le ministre de l’Économie et des Finances. Louable initiative. Qui tombe à pic : chez Bpifrance, véritable bras armé de l’État pour le financement des entreprises, on ronge son frein. Depuis qu’il a écarté Ségolène Royal de la direction en 2012 et pris les rênes de l’institution, Nicolas Dufourcq règne en maître sur la BPI qu’il ne cesse de remodeler et d’agrandir. Le top management n’a en effet qu’une idée en tête : finaliser la transformation de ce qu’était la Banque publique d’investissement, façon Roosevelt, en un acteur classique du marché, façon Reagan. Le tout, avec l’argent de l’État et de la Caisse des dépôts…

[…]


Photo d’illustration : « J’ai souhaité publiquement que les collaborateurs souscrivent à ce produit. Dès lors, j’ai donné l’exemple et j’ai voulu qu’ils sachent que je le faisais moi-même », explique Nicolas Dufourcq, comme pour couvrir ses équipes. AFP / ERIC PIERMONT

Marianne 

17 juillet 2023
Source: Marianne

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