Il est tout de même assez extraordinaire de lire une tribune signée par ces ex ministres qui ont gouverné la France pendant 20 ans et qui sont donc responsables du désastre de l’hôpital public et qui pourtant n’assument pas du tout et trouvent systématiquement des excuses bidons comme si l’hôpital public allait être dirigé par l’aide-soignante ou le gardien de l’entrée ! Xavier Bertrand a bien été responsable du scandale meurtrier du Mediator. Roselyne Bachelot a été responsable de la mascarade de la grippe A H1N1 de 2009 qui a jeté à la poubelle près de 3 milliards d’euros pour des vaccins qui n’ont jamais été utilisés. Jean-François Mattei a quant à lui été responsable du désastre de la canicule de 2003, ils sont d’ailleurs tous responsables de la maltraitance de nos anciens dans les EHPAD. Quant à Agnès Buzyn, ces 2 ans au ministère n’ont été que mensonges, incompétence, fake news, tromperies, manigances…
Bien entendu, ils sont tous responsables de la destruction de l’hôpital public, de la fermeture de dizaines de milliers de lits, du manque de praticiens, des salaires misérables des soignants, des déserts médicaux, de la mise en place des mercenaires des ARS qui ne parlent que finances et rendements…
« Tout notre système de santé est à bout de souffle. » C’est lors de sa prise de fonctions, en juillet, que le nouveau ministre de la santé et ancien chef des urgences de l’hôpital de Metz-Thionville, François Braun, a dressé ce constat alarmiste.
La pénurie de médecins, d’infirmières et d’aides-soignantes a déjà provoqué, aux premiers jours de l’été, la fermeture ou le fonctionnement dégradé de plus de cent vingt services d’urgence dans le secteur public.
Pour remonter aux racines de cette crise profonde du système hospitalier, Le Monde a interrogé plusieurs des ministres de la santé qui se sont succédé au cours de ces vingt dernières années : Jean-François Mattei (2002-2004), Xavier Bertrand (2005-2007, puis 2010-2012), Philippe Bas (quelques mois en 2007, mais aussi ministre délégué à la Sécurité sociale de 2005 à 2007), Roselyne Bachelot (2007-2010), Marisol Touraine (2012-2017) et Agnès Buzyn (2017-2020). Nous leur avons demandé, si c’était à refaire, quelles réformes auraient dû être engagées ou au contraire amendées, pour éviter la crise actuelle. Tous ont un regard critique sur la politique de santé engagée depuis le tournant du XXIe siècle, mais souvent moins sévère sur leur propre bilan Avenue de Ségur.
Le numerus clausus ou la chute du nombre de médecins
La France estime dans les années 1970 qu’elle risque d’avoir trop de médecins. Un numerus clausus est alors mis en place pour limiter le nombre d’étudiants admis en deuxième année de médecinerevenus. La mesure conduit logiquement à un effondrement du nombre de médecins formés, avec une diminution de près de 60 % au milieu des années 1990.
Photo d’illustration : Le ministre de la santé Jean-François Mattei et le secrétaire d’Etat aux personnes âgées Hubert Falco visitent le service des urgences de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, le 13 août 2003.
12 août 2022