Brûler des voitures est en soi un acte totalement gratuit et irréfléchi, d’autant qu’il vise essentiellement le Français moyen, ouvrier ou employé, voire petit patron qui stationne son véhicule au bas de son immeuble. C’est donc un acte grave, d’autant plus grave qu’il est politiquement instrumentalisé, en voulant pointer du doigt et accabler les jeunes des banlieues. Cet énergumène prenait un malin plaisir à dénoncer ces faits, des méfaits qu’il a lui-même accomplis. Le FN, son parti, ne pouvait bien entendu que l’exclure de ses rangs, ne pouvant cautionner ouvertement une telle dérive. C’est exactement comme cela que procède la Franc-maçonnerie lorsque l’un des siens est confondu. Mais il faut bien comprendre que s’il n’existait pas ce climat raciste et haineux, ce pauvre type n’aurait jamais imaginé réaliser un tel forfait.
Adrien Desport est resté imperturbable, lorsqu’il a compris qu’il retournait en prison. L’ancien numéro 2 du FN en Seine-et-Marne a été condamné, ce mercredi, à quatre ans de prison, dont trois ferme, par le tribunal correctionnel de Meaux, pour avoir – entre autres – incendié une quinzaine de voitures à Mitry-Mory et dans le Val-d’Oise, en avril, en compagnie d’autres militants. Des faits qu’Adrien Desport avait dénoncés sur son blog, soulignant ainsi la délinquance locale. En revanche, un de ses co-prévenus Jean-Baptiste Nadji, ancien responsable des jeunes frontistes du Val-d’Oise, s’est effondré en larmes, à l’écoute du jugement : il a écopé de trois ans de prison, dont dix-huit mois ferme. Mais surtout, les juges ont prononcé son incarcération immédiate. Une décision d’autant plus brutale pour lui, que le parquet n’avait pas requis de mandat de dépôt à son encontre et qu’il n’a jamais passé une seule journée en détention provisoire. Me Paul Yon, l’avocat d’Adrien Desport, a d’ores et déjà annoncé qu’il ferait appel de la décision concernant son client dès ce jeudi matin. L’ancien cadre du FN, aujourd’hui suspendu par son parti, avait été placé sous contrôle judiciaire après quelques semaines de détention provisoire. Il s’attendait à une telle décision et avait préparé son sac.
Son ex-petite amie dispensée de peine
Nathalie Leplat, celle qui avait dénoncé les agissements de la bande auprès des instances dirigeantes du FN, a été reconnue coupable de participation à une association de malfaiteurs. L’ex-petite amie d’Adrien Desport a été dispensée de peine. Thomas Daenekint a été condamné à 18 mois de prison, dont un an ferme, sans incarcération, et Benjamin Attias – ancien candidat aux départementales à Villeparisis – à six mois de prison avec sursis.
Me Thierry Benkimoun, l’avocat de ces trois prévenus, s’est dit satisfait des décisions : « On a rendu justice à ma cliente. C’était une infamie de la renvoyer devant un tribunal. Quant à Thomas Daenekint, il a échappé au mandat de dépôt. » Enfin, Valentin Léger a été condamné à dix mois de prison avec sursis. La plupart des prévenus ont été condamnés à des peines complémentaires : l’interdiction de paraître à Mitry-Mory, pendant un ou trois ans, et l’interdiction d’être en contact les uns avec les autres. Des peines d’inéligibilité ont également été prononcées, allant jusqu’à cinq ans pour Adrien Desport et Jean-Baptiste Nadji. Ces deux derniers devront verser de lourds dommages et intérêts aux nombreuses victimes. « C’est naturellement une peine lourde pour les prévenus. Mais elle est à la hauteur des faits reprochés. Pour notre part, nous sommes satisfaits que le tribunal ait pris en compte les victimes de ces actes particulièrement détestables », estime Me Jean-Christophe Ramadier, l’avocat du propriétaire d’un camion incendié à Mitry-Mory. Certaines des peines prononcées ont dépassé les réquisitions du parquet. « Ces faits sont d’une gravité extrême. Le tribunal a prononcé deux mandats de dépôt car la réitération n’est pas exclue », a expliqué la présidente Olivera Djukic en regardant les prévenus. Lors de l’audience du 2 septembre, Adrien Desport avait été décrit par ses cinq coprévenus comme étant le meneur. Après des soirées très alcoolisées chez lui, où étaient également ingérés cocaïne et médicaments, la bande se livrait à des expéditions nocturnes, où des voitures étaient brûlées. Sans oublier la dégradation de biens appartenant à d’autres militants frontistes ou la dénonciation d’une agression fictive par des opposants politiques. Adrien Desport est resté imperturbable, lorsqu’il a compris qu’il retournait en prison. L’ancien numéro 2 du FN en Seine-et-Marne a été condamné, ce mercredi, à quatre ans de prison, dont trois ferme, par le tribunal correctionnel de Meaux, pour avoir – entre autres – incendié une quinzaine de voitures à Mitry-Mory et dans le Val-d’Oise, en avril, en compagnie d’autres militants. Des faits qu’Adrien Desport avait dénoncés sur son blog, soulignant ainsi la délinquance locale. En revanche, un de ses co-prévenus Jean-Baptiste Nadji, ancien responsable des jeunes frontistes du Val-d’Oise, s’est effondré en larmes, à l’écoute du jugement : il a écopé de trois ans de prison, dont dix-huit mois ferme. Mais surtout, les juges ont prononcé son incarcération immédiate. Une décision d’autant plus brutale pour lui, que le parquet n’avait pas requis de mandat de dépôt à son encontre et qu’il n’a jamais passé une seule journée en détention provisoire. Me Paul Yon, l’avocat d’Adrien Desport, a d’ores et déjà annoncé qu’il ferait appel de la décision concernant son client dès ce jeudi matin. L’ancien cadre du FN, aujourd’hui suspendu par son parti, avait été placé sous contrôle judiciaire après quelques semaines de détention provisoire. Il s’attendait à une telle décision et avait préparé son sac.
Guénaèle Calant