En réalité le problème des services de renseignements est qu’ils ne font plus du tout leur travail. Au lieu de défendre les intérêts des Français, l’État, le Trésor public, aujourd’hui leur rôle est de surveiller toute possible révolte sociale, populaire, qui voudrait mettre en cause le système qui est en train de détruire la France. Pourtant, c’est le travail des services de renseignements de s’attaquer aux ennemis de la France comme par exemple un cabinet de conseil privé McKinsey qui est relié à la CIA ! Au lieu de prévenir, au lieu de défendre et de protéger, ils ne sont là que pour surveiller le lait sur le feu et d’empêcher qu’il ne déborde afin de protéger les intérêts des oligarques et des banksters.
De plus, personne n’a besoin de l’expertise des services de renseignements pour savoir que ça va exploser bientôt. Vu le nombre de scandales qui se multiplient, vu le nombre de ministres mis en examen depuis 6 ans, vu la gestion catastrophique des affaires de l’État, vu l’utilisation abusive du 49.3, vu l’inflation et la misère qui s’installent… Il ne s’agit pas de savoir si ça va exploser mais quand cela va se produire.
Les autorités se disent préoccupées par le nombre de griefs de la population française, mais également par la manière dont ce mécontentement pourrait se traduire.
Vers une « explosion sociale »? Ce mardi en fin d’après-midi, le gouvernement, par l’intermédiaire de sa Première ministre Élisabeth Borne, va présenter ses choix pour l’avenir du système de retraites dont l’un des points, le probable report de l’âge légal à 64 ans, annonce une vive opposition dans la rue et au Parlement, malgré les mesures de « justice sociale » promises.
« Une nouvelle mobilisation citoyenne d’ampleur »
Un climat social qui s’annonce extrêmement tendu, et qui inquiète les autorités. Dans une note du renseignement territorial du 6 janvier, que BFMTV a pu consulter, les policiers font part de leurs préoccupations.
L’addition des revendications actuelles leur fait craindre « la colère du corps social, qui pourrait se mobiliser largement dans le prolongement des annonces du gouvernement. »Une accumulation de griefs qui est détaillée dans cette note. « La hausse des prix de l’énergie pénalise de nombreuses activités, dont la rentabilité est aujourd’hui menacée », écrivent les policiers, estimant que « l’année 2023 s’annonce difficile, avec de fortes revendications salariales dans le public comme dans le privé. »
« Si la population ne se mobilise pas en nombre pour l’instant, la poursuite de la dégradation du pouvoir d’achat, couplée à des réformes mal perçues, pourrait conduire à une nouvelle mobilisation citoyenne d’ampleur« , prévient le renseignement.
Désarroi des artisans
Dans un premier temps, cette note indique que des grèves de longue durée sont à prévoir en plus des très probables manifestations qui devraient être annoncées dès la fin du discours de la Première ministre.
« Au-delà des traditionnels cortèges de voie publique, le mouvement pourrait se traduire par des grèves de longue durée dans plusieurs secteurs clés de l’économie (…) à l’image des actions engagées par la CGT à l’automne dernier dans les raffineries », lit-on.
En outre, la situation des « petits artisans », dont celle des boulangers qui est évoquée depuis plusieurs jours en haut-lieu en raison de l’explosion de leurs factures d’électricité, est également mise en exergue.
« Le désarroi de nombreux professionnels, particulièrement les petits artisans de l’alimentaire, est désormais palpable. (…) Des initiatives de corporations, pourtant peu habituées à se mobiliser et agissant sous forme de collectifs, voient désormais le jour, avec par exemple une manifestation des artisans boulangers prévue à Paris le 23 janvier. »
À l’antenne de BFMTV la semaine passée, Corinne Butard, gérante de trois boulangeries, avait confirmé qu’elle allait défiler ce jour-là alors qu’elle-même n’avait jamais manifesté de sa vie.
Surenchère revendicative
Dans la suite du document, le renseignement territorial se montre également préoccupé par des mouvements qui pourraient se retrouver hors cadre syndicat, comme ce fut le cas fin 2022 lors des grèves dans les raffineries, dont certaines ont eu lieu contre l’avis des intersyndicales.
« Plusieurs mouvements ont été initiés par des collectifs de travailleurs, en dehors de tout cadre syndical. Ce mode de défense des intérêts professionnels semble de plus en plus plébiscité par les salariés, au détriment des traditionnelles actions engagées par les syndicats », apprend-on.
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Photo d’illustration : Les huit principaux syndicats français se rencontrent mardi pour décider d’une première date de grève et de manifestation pour protester contre la réforme des retraites – NICOLAS TUCAT © 2019 AFP
Alexandra Gonzalez avec Hugo Septier
10 janvier 2023