Errare humanum est, perseverare diabolicum
Nous sommes tentés de nous mettre un peu au latin pour décrire le désarroi et le dégoût qui nous prend à la gorge à la lecture de cet article. Comment est-il possible qu’une série d’erreurs fassent libérer un mafieux extrêmement dangereux responsable d’une arnaque à la taxe carbone de près de 400 millions d’euros ? C’est inconcevable ! Ça devrait être le dossier le plus important sur le bureau des juges ? Comment ne pas être tenté de penser à une complicité, à des erreurs commises sciemment pour justement arriver à ce résultat ! On espère sincèrement que non et que la justice va vite se ressaisir, d’autant qu’il y a eu dans cette affaire des assassinats non encore résolus.
Donc pour résumer, on doit faire avec une justice extrêmement lente et très peu réactive à cause d’un manque de moyens intolérable quasi criminel ; il faut faire aussi maintenant avec une justice incompétente qui relâche non seulement les violeurs, leur permettant ainsi de récidiver, mais également les mafieux sans même être jugés !
L’homme avait été condamné au mois de mai dernier à huit ans de prison et 10 millions d’euros d’amende.
C’est une remise en liberté improbable et inespérée dont vient de profiter Gérard Chetrit. Le détenu avait été condamné au mois de mai pour son rôle dans le détournement de 385 millions d’euros par le biais d’une simple escroquerie à la TVA sur le marché des droits à polluer.
Une convocation à la dernière minute
Le 3 septembre dernier, jour de sa libération inattendue, le détenu Gérard Chetrit devait être présenté à un juge pour examiner sa demande de mise en liberté. Selon un haut-fonctionnaire, dont les propos ont été rapportés par Le Point : « La justice avait deux mois pour le convoquer et examiner sa demande de mise en liberté. Mais, bizarrement, il a été convoqué par la cour d’appel de Paris au dernier jour des deux mois de délai imparti ».
Le véhicule spécialisé n’arrive pas
Mais lorsque le fourgon cellulaire est arrivé pour le prendre en charge « Gad » Chetrit a refusé de monter à bord. La raison ? Il dispose d’un certificat médial stipulant que son état de santé ne permet pas son transport en fourgon cellulaire. Conséquence : le détenu a attendu toute la journée l’arrivée d’un véhicule spécialisé… Qui n’est jamais venu.
Délai expiré, le détenu est libéré
Son avocat, Me Erick Campana explique à ce même journal : « Comme nous étions au dernier jour pour qu’il soit convoqué pour l’examen de sa demande de mise en liberté, il a donc été automatiquement libéré le jour même ». Il a ainsi, en toute légalité, quitté le Centre Pénitentiaire de Meaux-Chauconin, après deux ans et demi de détention.
La justice tente de sauver les meubles
Gérard Chetrit dit « Gad », fait l’objet d’un contrôle judiciaire pour lequel il doit « pointer » deux fois par semaine dans un commissariat de police, avec interdiction de quitter le […]