Nous allons aborder aujourd’hui un point crucial de la vie des nations, celui de la monnaie, ce qui revient à parler d’économie. Il s’agit comme vous l’aurez compris du nerf de la guerre. La question que je veux poser aujourd’hui est simple ! Comment se fait-il que le dinar algérien malgré un taux de croissance qui ferait rêver certains pays européens, un PIB quadruplé en 30 ans, des réserves de change phénoménales et une dette extérieure nulle, soit aussi faible et perde de sa valeur quasi quotidiennement ? C’est une question essentielle à poser afin de comprendre comment l’Algérie et un grand nombre de pays dans le monde sont pillés littéralement par les puissances occidentales. C’est une question essentielle d’autant que personne ne la pose en Algérie, pire encore tout le monde trouve ça normal.
Un grand nombre de personnes ne comprennent rien aux mécanismes économiques, car le système s’est sciemment employé à nous faire croire que c’était compliqué et qu’il fallait faire beaucoup d’études pour saisir les finesses de cette « science ».
En réalité, la science économique n’est pas une science en soi, puisqu’elle appartient au domaine des sciences sociales et elle fait intervenir beaucoup de facteurs qui ne sont pas quantifiables ni mesurables comme la « confiance » par exemple. [fiducia]
Il n’y a pas si longtemps, le 15 août 1971, toutes les monnaies mondiales étaient adossées à l’or. Il fallait donc avoir l’équivalent en or afin de pouvoir imprimer de la monnaie papier. À partir de cette date, les USA ont décidé unilatéralement de mettre fin à cette parité tout en imposant leur dollar comme unité de monnaie universelle. C’est grâce à cette astuce diabolique que les États-Unis d’Amérique ont pu se développer de la sorte et conquérir le monde. Il s’agit tout simplement d’un tour de passe-passe extraordinaire, revenant pour ainsi dire à transformer un vulgaire bout de papier (le dollar) en or, sachant que la valeur du dinar algérien s’évaluera toujours par rapport au dollar !
Une autre règle va définir la valeur de votre monnaie. C’est le principe du dynamisme de votre économie, du développement de son industrie et bien évidemment du fameux taux de croissance. Curieusement, le taux de croissance annuelle algérien est bien plus élevé que beaucoup de pays occidentaux et notamment la France. Cette dernière a perdu absolument toute son industrie qui a été, au fil des dernières décennies, délocalisée en Europe de l’Est ou en Chine et pourtant l’euro n’a pas perdu de sa valeur. Tout le monde a pu constater une croissance en berne ainsi qu’une augmentation exponentielle du nombre de chômeurs alors que, curieusement, la monnaie est restée stable. Il semble donc que cette règle de base ne s’applique pas à la France ni aux USA.
Il est d’ailleurs fort utile voire essentiel de revenir au sujet de l’économie algérienne. Alors que tout le monde répète sans cesse que l’économie algérienne est fondée sur les hydrocarbures, une simple étude du PIB de 2017 prouve le contraire. Rappelons que le PIB représente tout ce qui a été produit comme richesse sur le sol algérien en une année. Il était de 213 milliards en 2014 et 170 milliards de dollars en 2017, 165 milliards en 2015 ! Étant donné que les recettes en hydrocarbures ont été de 38 milliards en 2015, il nous reste tout de même 127 milliards de richesses qui n’ont pour origine, ni le pétrole ni le gaz! Comment se fait-il que personne n’en parle ? Nous avons d’ailleurs un PIB qui est quasiment le double de celui du Maroc avec une population quasi équivalente, 35 millions contre 42. Pourtant le dirham marocain est plus fort que le dinar algérien ! Les réserves marocaines en or sont estimées à 22 tonnes, bien loin derrière les 173,6 tonnes algériennes ; on y reviendra plus loin. Le PIB algérien a été multiplié par quatre par rapport à 1990 ! Au même moment, la valeur du dinar algérien a été divisé par 15 ! En 1990 il fallait 7,86 dinars pour un dollar aujourd’hui il en faut 119 ! Sa valeur a donc été divisée par 15 ! Tout ceci n’a absolument rien de logique.
On apprend d’ailleurs qu’en 2017 le PIB algérien par habitant était de 15.200 $, l’équivalent de 1270 $ mensuels ! Étant donné le salaire moyen algérien actuel, c’est-à-dire 170 $ par mois, on aimerait bien savoir où passe cet argent ?
Parlons maintenant de la dette. Cette question de la dette est essentielle car c’est le premier chiffre qu’un investisseur voudra connaître lorsqu’il s’agira de mettre de l’argent sur la table. Alors que la dette de la France est approximativement de 100 % de son PIB c’est-à-dire 2500 milliards de dollars, la dette extérieure de l’Algérie est nulle ! On peut également prendre l’exemple des USA dont le PIB est de 19.390 milliards de dollars et dont la dette est de 20.205 milliards de dollars c’est-à-dire plus que le PIB comme vous pouvez aisément le constater. Il faut bien comprendre que mathématiquement et physiquement parlant, ces deux dettes ne seront jamais remboursées, il est actuellement impossible d’y mettre fin, c’est d’ailleurs le principe de la dette moderne qui se veut éternelle afin de mettre les peuples à genoux et les y maintenir.
Qu’en est-il des réserves de change. Wikipédia nous explique que « Les réserves de change sont des avoirs en devises étrangères et en or détenues par une banque centrale. Elles prennent généralement la forme de bons et obligations du Trésor d’États étrangers, ce qui permet à ces réserves de rapporter un intérêt. Elles sont utilisées par les autorités monétaires pour réguler les taux de change ».
En dehors de la problématique cruciale du taux d’intérêt et donc de l’usure qui est formellement interdite par l’islam, nous pouvons constater que malgré des réserves de change ayant atteint les 200 milliards de dollars il y a quelques années et qui sont aujourd’hui de 88 milliards de dollars, le dinar algérien a toujours continué sa chute et sa dépréciation ! L’Algérie est mondialement classée 27e devant le Canada, l’Espagne, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède, l’Autriche… En réalité, l’existence même de cette monnaie de réserve que représente le dollar est une hérésie intellectuelle. Elle ne doit son existence qu’à la force militaire de ce pays belliqueux.
Il faut parler aussi des stocks d’or afin d’être complet sur le sujet. Le World Gold Council a mis à jour les stocks mondiaux début janvier 2018 et l’Algérie est classée 25e avec 173,6 tnnes d’or. Nous sommes loin des 8000 tonnes des USA ou des 2500 tonnes italiennes mais nous ne sommes pas loin de la Belgique et loin devant les pays du golfe comme le Qatar ou les émirats qui ont pourtant des monnaies puissantes ! Quelle est la logique d’une telle disparité ? D’autant que la valeur de l’once d’or a été multipliée par trois depuis 2008 et la crise des Subprimes et qu’elle s’est stabilisée depuis autour de 40.000 € le lingot d’un kilo ! Faut-il rappeler que la valeur mondiale de l’or est décidée à Londres dans des conditions totalement opaques.
Il faut ajouter que quelque soit X, vu les besoins mondiaux et vu les troubles géopolitiques au Moyen-Orient, les recettes en hydrocarbures ne feront et ne pourront qu’augmenter. D’autant que les réserves mondiales sont en train de s’amenuiser, ce qui ne fera qu’augmenter la valeur du baril. Nous pouvons également mentionner les quelques 4 milliards de dollars que rapporte la diaspora algérienne chaque année et qui représentent un apport non négligeable.
Alors que le dinar algérien continue à chuter avec un taux de 135 DA pour 1 € à la banque alors que sur le marché informel l’euro s’échange contre 215 dinars, ce qui est normalement totalement illégal et répréhensible mais qui est toléré sur la place Port-Saïd d’Alger et ailleurs au vu et au su de tous !
En somme, toutes les règles qui régissent l’économie sont bafouées quand il s’agit du dinar algérien, comme si toutes les volontés du monde se mettaient d’accord pour l’affaiblir toujours plus. C’est d’autant plus curieux qu’aucun expert économique ne parle de ces contradictions sur les plateaux télé algériens ou ailleurs.
À l’instar du franc CFA imprimé en France et imposé à 14 pays africains afin de les piller plus facilement, le dinar algérien est maintenu faible afin de pouvoir s’accaparer les richesses de l’Algérie à moindre coût.
Si vous n’êtes pas encore convaincus que cette économie est manipulée afin d’affaiblir l’Algérie, nous vous invitons à lire ce qui est écrit sur la page consacrée à l’Algérie sur le site de la Banque Mondiale :
« Troisième économie de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et locomotive du Maghreb, l’Algérie fait partie des quelques pays qui sont parvenus à faire reculer la pauvreté de 20 % en 20 ans. »
Malgré ses excellents chiffres, le dinar est déprécié toujours plus. C’est comme si un mauvais élève améliorait toutes ses notes dans toutes les matières au fur et à mesure de l’année mais que sa moyenne générale restait très basse ! C’est illogique et injuste !
Pour ceux qui objecteront l’argument de la planche à billets, celui-ci est nul et non avenu car aussi bien les États-Unis que l’Europe ont pratiqué la planche à billets de manière 100 fois plus grave sans jamais déprécier leur monnaie. L’ex patron de la réserve fédérale américaine Ben Bernanke a même été surnommé « Helicopter Ben », au vu du nombre de Quantitative easings ou assouplissement quantitatif qu’il a mis en place afin de relancer l’économie US après la crise bancaire de 2008. En bon roublard, Bernanke n’utilise pas le terme de planche à billets mais d’assouplissement quantitatif ! Il a éjecté des milliers de milliards de dollars totalement fictifs dans son économie. Ce sera la même chose d’ailleurs en Europe via la BCE. Ils n’ont d’ailleurs plus besoin d’imprimer quoi que ce soit aux États-Unis, ce sont juste des écrits sur un ordinateur. Nous sommes dans de la pure création ex nihilo de richesses comme le fait d’ailleurs le taux d’intérêt qui n’a pas besoin d’interdit religieux pour être banni de l’économie, il suffit juste de se rendre compte que c’est le taux d’intérêt qui détruit justement l’économie est appauvri les peuples et les nations.
Bien sûr, cet état de fait n’est possible qu’avec la complicité des plus hauts dirigeants de l’Algérie ou de leur incompétence crasse.
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