Ali Haroun ex-membre du HCE, le Haut-Comité d’État formé après le départ de Chadli Benjedid, suite au coup d’état institutionnel fomenté par l’Armée, est un avocat de formation. C’est lui qui a convaincu Mohamed Boudiaf, alors en exil politique au Maroc, de rentrer en Algérie, pour prendre en mains les destinées du pays et le sauver du chaos. Il est stupéfiant de l’entendre dire dans cette vidéo, lui qui se présente comme un défenseur des droits de l’homme, que l’opération de déportation de quelque 10.000 Algériens dans les camps du Sud était justifiée. Il est pitoyable de voir comment une personnalité qui se dit démocrate, tente de banaliser une telle infamie.
Il omet de préciser que ces 10.000 personnes, sélectionnées sur des critères subjectifs et souvent de façon arbitraire, ont été dirigées vers des centres ouverts dans la précipitation, sans aucun aménagement, dans des zones fortement irradiées du fait des essais nucléaires français de Reggane, Aïn-M’guel et Oued-Ennamous. Il précise bien dans cette vidéo que toute personne susceptible de représenter une menace pour l’ordre public, était déportée. C’est gravissime qu’un avocat puisse défendre une telle décision.
Maître Jacques Vergès ne s’était pas trompé en disant de lui qu’il était une potiche, pour signifier qu’en fait, il faisait de la figuration et qu’il avait été utilisé comme un vulgaire pantin.
Après l’assassinat scandaleux de son “ami” le président Boudiaf, Ali Haroun a gardé un silence honteux et complice et n’a jamais tenté de faire surgir la vérité sur les circonstances et les commanditaires de ce parricide.
Ils sont tous les mêmes ces sinistres membres du HCE. De Nezzar le boucher d’Octobre 1988 à Ali Haroun la potiche, en passant par celui qui avait voulu faire changer de camp à la peur, ils se cachent tous derrière les historiens qui auront à écrire l’histoire de cette période noire. Quand on les interroge sur ce qu’il s’est passé – alors qu’ils sont parfaitement au courant des moindres détails et qu’ils en sont les auteurs – , ils répondent que c’est aux historiens d’établir les faits, l’essentiel étant pour eux que la vérité n’éclate qu’après leur disparition.
Ali Haroun n’est nullement gêné de reconnaître que des innocents faisaient partie des déportés et que de toute façon la justice n’existe pas.
Il pousse la banalisation des forfaits accomplis par le HCE jusqu’à faire croire que cela s’est passé de la même façon dans des pays démocratiques et que même la France a déporté en 1939-40 des Italiens, des Allemands et des citoyens de l’Axe.
Il oublie cependant de préciser que la France – qui, elle était engagée dans une vraie guerre – n’a pas déporté ses propres citoyens, alors que l’Algérie du HCE a déporté arbitrairement des Algériens dans des camps irradiés, les exposant à une mort certaine et atroce à plus ou moins longue échéance. Parmi les survivants de ces camps, nombreux sont aujourd’hui atteints de cancers atroces et livrés à leur propre sort.
Ali Haroun devrait se taire et se cacher plutôt que d’aggraver son cas en débitant des mensonges aussi grossiers et méprisants. Seule l’épreuve incontournable de Vérité et Justice est à même de déboucher sur une authentique réconciliation nationale.
Même si Ali Haroun et ses complices réussissent à échapper à un procès en bonne et due forme devant une Cour révolutionnaire, ils peuvent être néanmoins certains que leur nom sera honni par toutes les générations futures qui naîtront dans ce noble pays meurtri et détruit par l’inconscience, l’incompétence et la trahison de dirigeants illégitimes. L’Algérie de demain, débarrassée des mafieux qui ont usurpé le pouvoir, aura honte de vous tous qui avez plongé le pays dans la désolation. A quoi avez-vous servi depuis l’indépendance ? A vous servir honteusement, en véritables prédateurs, en oiseaux de proie, violant le serment des Martyrs de Novembre.
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