Avant toute chose, appliquons-nous à commenter les chiffres livrés, en vrac, par ce reportage : 2800 tonnes de résine de cannabis produites annuellement par le Maroc, 300 tonnes de consommation annuelle en France dont 80 % d’origine marocaine, 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel ainsi que 26 millions de fumeurs au sein de l’union européenne. On aimerait bien savoir comment ils s’y sont pris pour obtenir des chiffres aussi précis alors qu’il s’agit d’un trafic totalement illégal réalisé dans le secret, au milieu de la nuit, sur des embarcations hasardeuses… ? La seule façon de le savoir est de disposer d’une Chambre de commerce chapeautant les exportations, en passant par des douanes qui notent et qui fournissent des statistiques.
Autrement, le documentaire est, en soi, très intéressant et nous emmène à l’intérieur du Maroc, au cœur même du circuit de fabrication et de livraison du cannabis vers l’Europe . On apprend que toutes les routes du Rif sont contrôlées par la gendarmerie royale et qu’il y a des barrages un peu partout. Du coup, il est permis de s’interroger sur la façon dont ces milliers de tonnes peuvent passer à travers ces barrages ? Il faut aussi comprendre que cette production de cannabis, à une échelle industrielle, a été incitée et encouragée par les soixante-huitards et les hippies !
On remarque que les champs de cannabis dans le Rif marocain s’étendent à perte de vue, sur des dizaines de milliers d’hectares bordant des routes fréquentées et que n’importe quel automobiliste de passage peut aisément voir !!! Où est donc l’armée ? Que fait la gendarmerie ? Existe-t-il une police au Maroc ? C’est tellement absurde que le journaliste a improvisé une commande de 25 tonnes qu’il a réussi à obtenir en un délai record de quelques heures !!! Bien sûr, les autorités marocaines ont refusé de répondre aux questions du journaliste, comme on pouvait s’y attendre. Contrairement aux autorités espagnoles qui ont répondu aux questions et qui passent d’ailleurs pour être plus combatives dans la lutte contre ce trafic. Pourtant, on apprend dans ce documentaire qu’aussi bien les Marocains que les Espagnols sont corrompus par les mafias du cannabis ! Car sans la corruption, absolument rien n’est possible. D’ailleurs, le prix du cannabis en Europe est le prix de la corruption. Alors que la résine de qualité, la plus pure qui soit et la plus convoitée, est vendue sur place à peine 1000 € le kilo, elle atteint en Europe les 30 ou 40 000 €, voire bien plus si elle est coupée, Ce qui est le cas en France. Ainsi, il faut bien comprendre qu’aujourd’hui, toute personne consommant du cannabis se rend complice de la destruction de son propre pays, en raison de la corruption endémique qui le tue à petit feu.
Ce qui est extraordinaire avec la corruption, c’est que malgré des installations ultramodernes conçues pour surveiller le littoral et le détroit de Gibraltar, malgré les radars, les hélicoptères, les frégates ultrarapides… un matériel ultramoderne qui a coûté des centaines de millions d’euros, il suffit de quelques agents corrompus pour rendre toutes ces infrastructures sans effet et totalement inutiles ! La corruption est une plaie, une malédiction quasiment insurmontable car elle est intimement liée à l’état d’esprit du peuple.
Pour finir, on comprend en filigrane que ce commerce rifain est imposé au peuple, sinon il crèverait de faim ! Qu’ils n’ont rien d’autre à se mettre sous la dent, car la misère y serait endémique. En réalité, ils ont oublié un grand principe religieux, un principe spirituel constant, voire métaphysique : on ne peut rien faire de positif avec du négatif. Il est impossible de créer du halal avec du haram. Malgré la manne financière gigantesque apportée par ce trafic illicite de drogues, le niveau de vie des Rifains est toujours lamentable et la misère profondément enracinée ; il suffit de se souvenir des émeutes de cet été. Craignant la misère, des centaines de milliers de personnes se sont jetées dans le commerce indigne de la drogue, dans les bras de Satan, ainsi, elles auront à la fois la misère et le déshonneur.
Date de publication : 15/04/2016
Durée : 50:59Origine : France
Réalisateur : Stéphane Haumant
Présentateur : Stéphane Haumant
Genre : Reportages, investigations
Date de diffusion : 18 novembre 2015
Studio/Chaine : Canal+Durée : 1 h 31 minSpécial investigation –
Aux Royaumes Du Shit – 18 novembre 2015AUX ROYAUMES DU SHIT est une immersion sans précédent au cœur de l’un des commerces criminels les plus lucratifs de la planète. 80% du cannabis consommé en France provient du nord du Maroc. Il est cultivé dans une région montagneuse très difficile d’accès : le Rif. Les paysans y récoltent la plante interdite à ciel ouvert, sur des dizaines de milliers d’hectares. Tout le monde le sait mais personne n’en parle. Les agriculteurs marocains n’ont pas le droit de témoigner devant les journalistes, sous peine d’être condamnés à plusieurs années de prison. Les autorités du royaume refusent de s’exprimer. La production industrielle de cannabis dans le Rif, aux portes de l’Europe, est l’un des plus grands tabous du régime.De l’autre côté de la Méditerranée, l’Espagne est la principale porte d’entrée de la drogue en Europe. Le royaume espagnol a mis en place un vaste système de surveillance des côtes, pour tenter d’endiguer l’importation illégale de « shit » (environ 2000 tonnes par an). Mais l’audace des trafiquants et la corruption de certains fonctionnaires limiteraient les saisies (moins de 20% du total).Pour la première fois, un journaliste est parvenu à remonter toutes les étapes de cette filière criminelle majeure, qui génère 30 milliards de chiffre d’affaires annuel. Jérôme Pierrat, spécialiste reconnu des mafias internationales, a rencontré des paysans du Rif, suivi des courtiers et des dealers, puis a interrogé les policiers espagnols. Il a aussi filmé les ateliers clandestins de fabrication du haschich au Maroc, véritables « usines à shit » qui n’avaient jamais été montrées. Enfin, il a réalisé la traversée de la Méditerranée avec des trafiquants, sur l’un de leurs hors-bords, pris en chasse par les polices marocaine et espagnole…
Pour SPECIAL INVESTIGATION, Jérôme Pierrat nous plonge dans un document de référence sur ce trafic et dans une expérience télévisuelle de haute intensité.