Autre témoignage très intéressant sur le marchand de tapis aixois. Jésus-Christ a chassé les marchands du Temple avec fracas, on sait maintenant où ils se sont réfugiés, du moins l’un d’entre eux…
Marc-Édouard, Marc-Édouard, Marc-Édouard !
Comme des trépignements de gosse. La journée passée en ta compagnie, comme une madeleine de Proust qui nous projette en école maternelle. On te serre la main. Elle est molle, fuyante, mesquine. On fait le tour de tes dessins et très vite on entend ta voix monter en mayonnaise. Attention, clash.
Tu t’engueules avec Leila, ta jeune conquête de sciences-po. « Depuis le début de l’expo, tu ne comprends rien ! » lui disais-tu en fuyant son regard.
On apercevait dans ta méchanceté gratuite ton véritable visage de vieil enfant unique capricieux. On se regardait éberlués, le sourire aux lèvres. On avait la curieuse impression d’assister à une scène de ménage de deux ploucs aixois. Quelques heures plus tard, on pique tes petites toilettes perso. On a vu ta tronche se décomposer. Regards assassins. Ça nous a fait rire de te voir tout énervé. « Ils ont pissé dans mes chiottes ! »
« La fourmi n’est pas prêteuse, c’est la son moindre défaut. »
Et puis tu nous as fait un sacré contresens. Tu nous considérais comme des groupies tantôt blasées tantôt radines. Pourtant, tes sectateurs nous ont reproché à plusieurs reprises de ne pas avoir acquis l’intégralité de ton œuvre de lumière. Cette chère Sylvie – sainte Sylvie -, qui affirme sur ton forum qu’elle « ne nous avait pas senti » nous avait fait une curieuse impression.« J’ai tout Marc-Édouard, dans une bibliothèque à part… » (Quand même !)
« Je connais toutes ses vidéos par cœur, sa vie intime… »
On lui a alors demandé si tu étais accompagné d’Hélène pendant le mois d’expo.
Sylvie la sainte fut très troublée par cette question ringarde. Elle s’empressa de nous informer :
– Avec Hélène, c’est fini depuis l’Affaire Zannini…
Nous n’avions jamais rencontré une fan aussi fanatique. C’était très mignon.
Elle nous indiqua qu’elle devait retourner chez elle, prendre son train. Mais elle attendait Marc-Édouard pour le voir une dernière fois.
« Il m’a promis qu’il passerait me dire au revoir… » nous dit-elle les larmes aux yeux. Sacrée groupie.
Parce que ça c’est ce que tu aimes Marc-Édouard. Des admirateurs illuminés dont tu es l’Unique, l’indiscutable Veau d’or. Parlons-en du Veau d’or…
L’échange désintéressé, gratuit, ça ne te plaît pas. Avec toi, il faut payer. T’acheter une de tes toiles pour pouvoir espérer l’œil attentif du maître. Pauvre plouc ! Si nous t’avions donné des biffetons, Samantha – sa secrétaire spécialisée en littérature porno et sans doute amoureuse discrète – nous aurait comblées d’éloges sur twitter. Te donner du fric qu’on n’a pas, c’est comprendre la vie, c’est avoir du panache ! Arguments de gourou véreux. En parlant d’imposture… Arrête de te faire passer pour un artiste avare d’Absolu. On a vu ta gueule quand tu montrais à ta fine équipe des passages – pourtant fabuleux – de Django sur Internet. Un regard de vieux blasé qui sait tout mais qui ne vit plus. Là où tes yeux retrouvaient une petite lueur, c’est quand tu parlais de toi : « On m’avait demandé une conférence là-dessus… »
La notoriété, la reconnaissance, les honneurs, le fric, ça t’obsède. Ça suinte dans tes paroles, dans tes regards. Toi qui nous disais dans la matinée : « Les bourgeois, qu’ils crèvent tous ! »
Petite exclamation de gamin vexé parce qu’un notaire ou un avocat t’avait fait miroiter je ne sais quelle promesse. S’ils avaient été plus généreux, tu les aurais alors glorifiés en leur octroyant un statut de marque sorti tout droit de ta cervelle nombriliste : « bourgeois révolutionnaires, mystiques ! » (parce qu’ils m’aiment).
Toi qui disais à ta petite Leila qu’elle était caractérielle. Du grand foutage de gueule ! Pas étonnant que les femmes ne te supportent pas. Tu leur colles à la gueule tous tes défauts de vieux gamin immature ! Un spectacle de récré des plus comique…
Quand on a pensé à Soral, à Salim, et autres de tes anciens camarades, on s’est bien marré. Ils ne te loupent pas mais ont visé juste : un bobo sapé en assureur qui n’a aucune conscience des réalités sociales et géopolitiques.
« Il y a des gens qui gagnent moins que vous et qui m’ont acheté un tableau. C’est qu’une question de volonté. » nous disais-tu doctement.
Avis aux étudiants : 1000 euros à débourser pour une petite toile tout juste gribouillée ?
« Ce sera pour l’éternité. » enchérissais-tu avec solennité. Un vrai marchand de tapis le nabot ! Qui convainc la première des groupies prête à s’endetter sur des mois pour acquérir quelques dessins…
En tout cas, le Zannini est en colère contre beaucoup de monde, à commencer par Alain Soral et Salim Laïbi. L’un des enfants de chœur de Nabe, Antoine,« écrivain en gestation », nous a prévenus.
« Ne parlez pas d’eux à Marc-Édouard… C’est tabou, vraiment… Ce salaud de Soral a fait perdre plus de 50% de lecteurs à Marc-Édouard… »
On évoque Comprendre l’Empire, le best-seller de Soral.
« C’est un ramassis de conneries complotistes. Marc-Édouard dans l’Enculé est bien plus pertinent. C’est le meilleur ouvrage jamais écrit sur la finance. » nous avoue -t- il avec une verve catéchétique. Il ne s’était toujours pas remis d’avoir acheté l’ouvrage de Soral. D’avoir vexé son maître.
Antoine nous prévient. Nabot a piqué sa colère. Le prochain livre sera un ramassis de crachats à l’égard de ses détracteurs. Très susceptible Marc-Édouard, très à fleur de peau.
Minuit sonna comme un couperet. Nabe s’excita qu’on ne l’aimât pas assez. Nous lui mentionnâmes que c’était un fieffé capitaliste. Puis, sans nous regarder dans les yeux, sans aucune virilité, il nous mit à la porte, très contrarié.
Ce fut une visite inoubliable, pour ne pas dire une Révélation.
Nabe, défenseur des grandes idées et des causes perdues ? Non ! Un vieillard aux yeux fatigués, ayant perdu des tignasses de cheveux, qui désespère de ne plus être jeune. Il n’a d’yeux que pour lui et pour son petit « porte-monnaie pourri ».PS : Tu peux y aller Nabe. « Fan vexé, groupies attardées, jalouses… »
Nous on t’a vu et on sait !M et Y.Vous pouvez commandes le(s) livre(s) en cliquant sur l’image correspondante :