C’est quand même extraordinaire d’observer comment le concept de complot, d’habitude honni par la classe politique qui ne cesse s’accuser de complotisme ceux qui osent leur résister et remettre en cause la doxa, refait surface et regagne en quelque sorte ses lettres de noblesse dès que l’un de ses membres est poursuivi pour des faits réprouvés et condamnables. À ce rythme, nous ne pourrons plus accueillir les nouveaux venus au sein de notre prestigieux « Conspiracy club ». Il faudra à l’avenir se faire parrainer par trois membres titulaires. Pour l’heure, laissons faire la justice.
L’ancien secrétaire d’État est jugé avec une ancienne adjointe à la cour d’assises de Bobigny pour viols en réunion.
L’ancien secrétaire d’État (Les Républicains) Georges Tron s’est élevé mardi 12 décembre contre le « complot » dont il se dit victime au premier jour de son procès pour viols en réunion devant les assises de Bobigny (Seine-Saint-Denis).
L’élu, qui dirige depuis 1995 la mairie de Draveil (Essonne), est accusé par deux anciennes employées municipales de viols et d’agressions sexuelles avec la participation de son ancienne adjointe à la culture Brigitte Gruel. Tous deux clament leur innocence. Le procès doit durer jusqu’au 22 décembre.
Le scandale avait éclaté en mai 2011 dans le sillage de l’arrestation à New York de l’ancien directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn. Georges Tron avait alors démissionné de ses fonctions de secrétaire d’État à la fonction publique (2010-2011) dans la foulée du scandale, mais pas de sa mairie de l’Essonne : « Je n’allais pas faire un tel cadeau à mes opposants », avait-il dit.
Tron souligne le rôle de ses opposants
Les plaignantes ont affirmé que les séances de réflexologie plantaire, dont M. Tron est adepte, étaient le prélude à des attouchements et à des pénétrations digitales qu’elles disent avoir subis entre 2007 et 2010. Virginie Ettel et Eva Loubrieu disent avoir été tétanisées face à leur employeur, de vingt ans leur aîné.
Au cours de l’interrogatoire sur sa personnalité, l’élu de 60 ans a affirmé que la réflexologie était pour lui une activité assumée dans la mesure où il était membre fondateur de l’Association pour l’alternative en médecine (APAM).
« Je ne pensais pas une seconde que ça pouvait poser problème », a-t-il ajouté, costume noir et cravate grenat, voix claire et posée, concédant une « forme d’imprudence ». « La réflexologie est devenue un outil pour me nuire », a-t-il dit.
L’élu a évoqué à plusieurs reprises le rôle de deux opposants, les frères Jacques et Philippe Olivier, qu’il accuse d’être derrière le « complot » qui l’a mené devant la justice. Philippe Olivier est l’époux de Marie-Caroline Le Pen, sœur de la présidente du Front national, Marine Le Pen.
La personnalité de son ancienne adjointe Brigitte Gruel a également été abordée. Interrogée sur ses relations avec Georges Tron, elle a répondu : « Je n’ai jamais été la maîtresse de M. Tron. (…) Il était charismatique mais ce n’était pas mon dieu ni mon modèle. »
Les époux des […]
Le Monde / AFP