Cours d’Histoire au collège
Il y a l’occasion jamais perdue, pour nos plumes journalistiques, d’irriter les esprits en se complaisant dans l’agitation et surtout paradoxalement de prêcher l’antiracisme en provoquant son contraire, entendu non comme une étude des espèces dans un genre commun, que serait l’humanité, mais comme un épouvantail ou un slogan forçant les peuples à entrer, en se bousculant, dans l’étable commune ou dans la nouvelle colonisation faite sous le drapeau de la diversité, mêlant les peuples pour mieux les dompter ! Combien sont ces tenants, par exemple, de l’Algérie française, qui mangent de l’Arabe et ne sauraient s’en passer, sauf si ces derniers se révèlent être trop agressifs, susceptibles, bref, racistes ? Ou nous instruisent, je parle des mêmes pédagogues, du danger d’un islam point entièrement métamorphosé en loge maçonnique humanitaire ?
Certain collège alsacien, selon les DNA (Dernières nouvelles d’Alsace) du 17 novembre 2016 (p. 34), invite une journaliste à visiter et constater les progrès idéologiques des élèves de la classe de troisème d’un collège portant le nom d’Érasme, auteur humaniste dans le vrai et seul sens réel, c’est-à-dire cultivant les “humanités” ou les lettres gréco-latines, et qui n’avait rien d’antiraciste au sens onusien moderne, et les entendre répondre à une correction de leur sérieuse professeure de français, et, dans son messianisme, typiquement française, sur un sujet capital, nos lecteurs en conviendront, que serait l’idéologie allemande, ou, selon un terme qui n’était point employé alors en Allemagne, l’idéologie “nazie”. Ce terme, j’en témoigne comme tous mes collègues de philosophie, n’a jamais été employé par notre maître des années 60 Martin Heidegger, ni par l’État allemand contemporain de lui, et ramené à la raison, comme l’aura été le Japon, par une phosphorisation intense, mais qui recueille aujourd’hui avec le merkelisme les fruits d’une nouvelle idéologie qui devrait faire pardonner aux médecins Roosevelt, Churchill et Staline les difficultés d’un accouchement difficile ayant vidé le sang de la mère teutonne.
Chacun se rend compte en effet, touchant les pays arabes et musulmans, ou christiano-musulmans, pour être plus exact, l’horreur qu’eût été leur existence, comme le démontre la guerre syrienne menée par les mercenaires saoudiens et apparentés et la servitude palestinienne, si l’Allemagne avait pu continuer la politique qu’elle conduisait avec eux depuis la fin du XIXe siècle, et les aurait conduit à haïr, voire à empêcher, avec sa victoire possible de la Première Guerre, le sionisme socialiste, en maintenant l’Empire ottoman et en en écartant de l’Orient la City, en l’empêchant de créer des Qataris ? Ou les priver des Saouds entrés libérer la Mecque de l’occupation musulmane turque avec des canons anglais. Bien sûr, tout n’est pas toujours rose : il a bien fallu noyer des prêtres dans la Loire ou tracasser quelques Vendéens abîmés dans leurs préjugés, ou enfumer des Algériens dans des grottes… pour faire triompher le laïcisme encouragé par l’administration parisienne en France, coloniale ailleurs, ou, en Orient mandataire, oui, République laïque fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ; il a bien fallu que notre Ève le croque et en communique la saveur au perpétuel Adam, amoureux et crédule, et encore enfoncé, avant d’être éclairé, étant encore dans les préjugés du Paradis terrestre, sur l’hétérosexualité et l’essence divine de la vie.
Notre République est en effet laïque, comme le collège que nous décrit la journaliste ; mais on peut lui adresser, à cette République, ce spirituel reproche ou avertissement du cousin de la marquise de Sévigné, sur un portrait de la princesse d’Orange :
Cette Princesse est fort aimable
Elle est, si vous voulez, en tout incomparable,
Elle a de la bonté, de l’esprit, du savoir,
Et toutes les vertus ensemble ;
Mais Dieu vous préserve d’avoir
Une fille qui lui ressemble
(Lettres de Roger de Rabutin, Amsterdam, 1752, 348 pages. p. 28).
Les nouveaux Alsaciens reçoivent ainsi la correction de leur T.P. ou travail pratique sur un sujet qui les aidera à comprendre le monde, nous n’en doutons guère, et que la journaliste intitule “Hitler (dont il semble que l’on parlera toujours, comme Voltaire de Frédéric le Grand) dans le texte”. Il est question de Mein Kampf (Mon combat), de sa composition en prison, sur du papier, préciserons-nous, car la maîtresse a dû juger sa classe trop jeune et peu cultivée en musique – apporté par Winnifred Wagner l’épouse du fils du génie dramatique et musical, et qui était femme de naissance anglaise ! Les mots de “race aryenne” et d'”antisémitisme”, au désespoir de la féminine commissaire politique, apprend-on dans le court article, sont inconnus des jeunes têtes blondes et brunes, et il est bien précisé, selon les instructions pédagogiques qui font office de morale, qu’il n’y a dans le monde qu’une seule race, tout comme le conseil général de l’Occitanie, sur son mur rose toulousain, cite la formule de Jean Jaurès, frère maçon et socialiste, prononcée en 1913, qu’il n’y a point de races humaines ; mais qu’une humanité. Ce que l’on doit et apprend, selon les apôtre Bush, Kissinger et Jean Paul II, à nommer le nouvel ordre mondial !
Il faut en effet une fraternité qui mêle les anciens préjugés pour les affaiblir en les frottant ensemble, et formés, nous-mêmes, à l’ancienne éducation d’une société encore parcourue des ténèbres du passé, où Grecs et Barbares étaient distingués, quoique voisins, et se supportaient en se tenant à quelque distance, je dois reconsidérer mes sentiments esthétiques quand je crois reconnaître des Européennes énergiques ou certaines Tyroliennes et Carinthiennes ou Styriennes autrichiennes qui me sont chères, Caucasiennes et Kabyles aussi, dans les Iraniennes montagnardes autour de la Caspienne : ce sont des tentations, que l’Église onusienne et ses apôtres des ONG tâchent de combattre ; et c’est ainsi que nous verrons, au sens des loges libératrices, fraterniser Palestiniens et Sionistes dans un état multiculti, et que, comme eux, nous partagerons nos biens, comme des libre-échangistes, sauf à prendre ce terme, dirons certains, dans un sens très polisson ! Mais chacun doit rester libre cependant, l’essentiel étant de rejeter le Mal Absolu, lequel nous interdit de manger à certain arbre !
Le collège alsacien est dans de bonnes mains, et la plus perspicace des collégiennes citée par le journal pose une question qui mériterait une dissertation : “Pourquoi ils n’impriment pas plus d’argent, au lieu de faire la guerre” ? Qui saura lui apprendre à démontrer par voie logique, que c’est la guerre qui a été la mère de cette inflation et qu’elle ne demande qu’à grossir pour en engendrer d’autres, tout comme la révolution française, qui interdit la sonnerie des cloches – au point que les paysans passaient la frontière pour les entendre librement en Allemagne, comme le raconte le jeune futur Chancelier Metternich, cette révolution tant vantée, satanique disent des âmes pieuses, fit une inflation, imprima des billets pour justement faire ses guerres d’où sortit la société illusoire des faux riches d’aujourd’hui : châteaux du diable qui s’évanouissent au soleil de la vérité ?
Merci à la journaliste Charlotte Don, des DNA, de nous avoir ouvert le volet du collège laïque. Laïcité, apport de la France à sa province conquise à la fin du 17e siècle, et dont l’acidité tenait les Chrétiens, comme le leur reprochait le frère Jean Jaurès, à la Chambre des Députés, trop portés à chérir l’Empereur Guillaume II, ennemi de celle-ci et ami de l’Islam, comme il le dit ouvertement devant la municipalité de Damas ! Que la Charlotte d’Alsace se rassure, les laïques resteront : “sourds, muets, aveugles, il ne reviennent pas sur leurs pas” (verset 78 de la sourate 2, “La Vache”). Laïcité et tolérance, rétorquerait la maîtresse des adolescents : mais ce discours est ambigu, en avertit le noble Livre Sacré : “Quand ils rencontrent les croyants, ils disent : nous croyons, mais dès qu’ils se trouvent seuls avec leurs “diables”, ils disent : nous sommes de votre parti, nous ne faisons que nous moquer.” (ibidem, verset 14).
L’essentiel que les élèves doivent en retenir est le danger du nationalisme ! Laissez venir à moi les petits enfants, leur dit le faux Jésus, l’Antéchrist annoncé, pour vous rendre apatrides et offrir vos maisons culturellement vides et abandonnées, aux djinns de mes magiciens maléfiques ! Tel est l’Évangile laïque, hypocrite et empoisonneur des âmes et des corps.
Pierre Dortiguier