La situation de l’hôpital public est tellement lamentable qu’ils sont obligés de faire travailler des professionnels de santé positifs au covid-19 ! On comprend ainsi, c’est confirmé, que le système fonctionne à flux tendu aussi bien sur le nombre de lits d’hospitalisation que sur le personnel ! Cette gestion catastrophique est tout simplement criminelle, les responsables devront être jugés !
Les principaux syndicats de services hospitaliers de Lyon ont dénoncé, mardi 22 septembre, un avis du Haut Conseil de la Santé Publique qui autorise des personnels « non remplaçables » contaminés à être maintenus à leur poste, en dernier recours.
Les principales organisations syndicales des Hospices Civils de Lyon ont dénoncé, dans un communiqué commun paru le mardi 22 septembre, la possibilité accordée par le Haut Conseil de la Santé Publique de maintenir à leur poste certains soignants contaminés par le coronavirus.
Personnels « non remplaçables »
Le HCSP indique, dans un avis datant de mai 2020, que la possibilité « dégradée » d’un maintien en poste est « envisageable » avec « renforcement des mesures de précaution » pour des personnels porteurs du virus “asymptomatiques” et « non remplaçables ». Ce maintien serait ainsi possible selon « les nécessités de services », précise le Haut Conseil. Cet avis s’explique par un risque de « manque de personnel hospitalier », expliquent les syndicats, en cas de seconde vague de pic d’admissions en réanimation. Mais pour l’intersyndicale, qui condamne ces manques d’effectifs, cette demande est « inacceptable ».
« Nous refusons de contaminer des patients ou des collègues »
La CGT, la CFDT, SUD, la CFTC et l’UNSA hospitaliers, des Hospices Civils de Lyon dénoncent une mesure discriminante et dangereuse : « pour tous les cas de contamination ou de suspicion de contamination, [il est demandé] de rester en isolement pendant 7 jours. Mais cette mesure ne s’applique pas à nous, personnel de santé », regrettent les syndicats. « Nous n’acceptons pas de devoir travailler en étant porteur du Covid-19. Nous refusons d’être ceux qui auront contaminé les patients ou nos collègues. » Les auteurs du texte réclament « du personnel en nombre tout de suite pour la prise en charge de tous les patients et une feuille de route gouvernementale claire sur la gestion de cette crise ».
Dernier recours
Cet avis, publié pour parer à des risques de saturations, semble contradictoire avec la stratégie proposée par le Conseil scientifique Covid 19 qui indique que « l’isolement est un des trois piliers de la stratégie nationale de lutte contre le Sars-cov-2 aux côtés du dépistage et du traçage ». Contactée, la direction des Hospices Civils de Lyon (HCL) rappelle que la règle reste un placement à l’isolement de 7 jours pour les professionnels de santé testés positifs. Un maintien en poste serait étudié « au cas par cas en lien avec la médecine du travail et les chefs de service et l’encadrement (…) uniquement si la présence est jugée indispensable au fonctionnement du service ». Elle précise que « cette option sera écartée auprès de patients à risques (notamment les pathologies respiratoires, patients greffés ou sous traitements immunosuppresseurs…). » Par ailleurs, si un professionnel asymptomatique devait être appelé à exercer, un ensemble de “mesures renforcées” pour éviter la propagation du virus seraient mises en place. Enfin, les HCL assurent que la priorité est plutôt de « mobiliser des renforts extérieurs : le recours à l’intérim, aux étudiants, aux retraités et aux volontaires est activé. (…) Toutes les mesures sont prises pour assurer la présence de professionnels en nombre suffisant dans les services, »concluent les HCL, qui ont récemment lancé une campagne de recrutement d’infirmiers et d’aides-soignants.
Photo d’illustration : L’avis du Haut Conseil de Santé Publique ne serait appliqué qu’en dernier recours, assurent les directions de divers centres hospitaliers. • © Maxppp / F. Speich
Mathieu Boudet
France3 Auvergne
Rhône-Alpes23 septembre 2020