Encore une preuve factuelle de la mise en danger des malades par le gouvernement Macron/Castex/Véran qui persiste à suspendre les soignants non-vaccinés alors qu’ils ont un besoin criant et urgent de leurs compétences. Pendant ce temps, les soignants vaccinés et positifs au Covid-19 peuvent travailler tranquillement en gériatrie… Le covidisme est une maladie mentale mortelle.
« À boire, à boire », c’est le cri entendu toute la nuit du lundi 28 mars 2022 aux urgences de Limoges, se souvient un patient rencontré dans le service ce mardi matin.
“Il y a des personnes âgées qui réclament à boire toute la nuit, confie ce patient, et comme les infirmières ne peuvent pas être partout, regrette ce patient, ça s’éternise. On se croirait dans un dispensaire“, plaisante à peine le patient.
Ce sont des images absolument surréalistes, avec des couloirs des urgences totalement encombrés par des brancards et encore, à l’heure à laquelle nous réalisons notre reportage, la situation est presque calme rapporte le personnel soignants.
Lundi et mardi matin, environ soixante-dix patients se retrouvent en même temps dans le service, alors qu’il n’y a qu’une quinzaine de boxes pour les accueillir. “On a tout le couloir engorgé, témoigne Patricia, une infirmière, avec toutes ces personnes entassées, sans voir la lumière du jour, avec un seul WC, s’étrangle-t-elle. D’autres personnes sont en train d’arriver, elles vont être réparties là où il n’y a plus de place, donc c’est compliqué”, lâche-t-elle dans un rire jaune.
“Quand je suis arrivée hier matin, raconte l’une d’elle, j’ai cru que j’étais dans un autre monde. Parce que c’était totalement surchargé, il y en avait absolument partout dans les couloirs, et les infirmières ne savaient plus où mettre les patients.“
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Honte de porter la blouse
Une première d’entre elle témoigne anonymement et c’est d’ailleurs elle qui a les mots les plus durs : “Moi personnellement, j’ai honte. J’ai honte de porter la blouse, j’ai honte de représenter l’hôpital public, quand je vois dans quelles conditions on accueille les patients. Quand on voit les regards effarés des gens qui arrivent au milieu de tout ça et qui se disent mais qu’est-ce que c’est que cette situation ? Et qui se rendent compte qu’ils vont devoir rester-là, ça me fend le cœur.”
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La direction du CHU a bien conscience de cette situation. Elle nous a d’ailleurs autorisé la réalisation du reportage dans le service et nous a permis de recueillir tous ces témoignages. Comme un aveu, le directeur par intérim, Jean-Christophe Rousseau affirme que dix-neuf lits vont être rapidement ouverts pour désengorger les urgences.
“Ce qui se passe aux urgences n’est pas tenable pour les soignants, admet le directeur par intérim. Nous sommes en grande difficulté du fait de cet afflux de patients que l’on connait depuis ce week-end dans un contexte où on est encore très contraints sur le plan de nos capacités à hospitaliser des patients.”
Cela dit, pour le directeur la situation s’explique par de multiples facteurs combinés : “le nombre de lits fermés, en raison aussi de l’absentéisme d’agents, ainsi que de difficultés à pourvoir les postes vacants”, liste le directeur adjoint. “Cette situation n’est d’ailleurs pas spécifique à Limoges, tempère-t-il. C’est une situation que connaissent tous nos collègues sur le territoire national.”
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La polyclinique Chénieux appelée à la rescousse
“On a également sollicité la polyclinique de Limoges qui a des lits disponibles pour pouvoir accueillir des patients rapidement”, admet le directeur par intérim.
Une dizaine de lits supplémentaires seront prochainement disponibles dans d’autres services du CHU et la polyclinique de Limoges se serait engagée à accueillir, elle aussi, une dizaine de patients.
“La situation est très dégradée pour les patients qui sont mal pris en charge, malgré le dévouement de nos professionnels. Les conditions de travail pour ces professionnels, on en a bien conscience aussi, sont très dégradées“, reconnaît volontiers le directeur adjoint du CHU de Limoges.
À celles et ceux qui s’impatientent, Jean-Christophe Rousseau affirme que “l’hôpital a également sollicité les agences d’intérim pour renforcer les moyens infirmiers, d’aides-soignants, aux urgences, pour faire face à ce nombre élevé de patients. Mais on a bien conscience de cette situation, qui ne peut pas s’inscrire dans la durée.”
Projets
“Donc on a le projet au CHU d’accroître notre capacité de lits en gériatrie. Cet été, on pourra ouvrir 10 lits supplémentaires. On est tributaire de la sortie de la nouvelle promotion d’élèves infirmiers cet été pour pourvoir tous nos postes d’infirmiers vacants aujourd’hui.”
Pourquoi les fermetures de lit ?
“Le problème n’est pas budgétaire, réaffirme le directeur par intérim, il est plutôt au niveau de la démographie médicale et paramédicale depuis deux ans à peu près. Avec des difficultés à pourvoir les postes vacants. Conjugué à cela, l’absentéisme plus important que ce que l’on connaissait durant les années antérieures, du fait de la Covid“, conclut amer le directeur par intérim.
Photo d’illustration : Les couloirs des urgences du CHU de Limoges voient s’entasser des patients toujours plus nombreux, avec du personnel à bout de nerfs. • © Frédérique Bordes / France Télévisions
Emmanuel Braud avec Nassuf Djailani
France3 Nouvelle Aquitaine
30 mars 2022