Voilà ce qui arrive quand on détruit l’hôpital public malgré 250 milliards d’euros dépensés chaque année dans le système de soins français. Voici ce qui arrive au final, on meurt. Certes, il y a de nombreuses manifestations ces derniers temps dans plusieurs villes en France où des hôpitaux ont été fermés ainsi que des services d’urgences mais la population générale est d’une passivité spectaculaire, sans oublier les professionnels de santé qui savent pourtant à quel point la situation est grave. C’est d’une extrême gravité, il sont en train de tuer les malades et personne ne bouge le petit doigt.
Selon plusieurs sources, une fillette de 6 mois est décédée dans la nuit du 27 au 28 septembre, à la gendarmerie de Carhaix (l’un de ses parents est gendarme), faute d’avoir pu être prise en charge assez rapidement, notamment aux urgences de Carhaix qui sont actuellement fermées, la nuit de 18 h 30 à 8 h 30, depuis début septembre.
Les secours arrivés ensuite sur place ne seraient pas parvenus à réanimer l’enfant vers 5 h du matin. Le décès serait dû à un problème respiratoire.
Un drame qui a suscité une vive émotion chez les gendarmes de Carhaix. « L’ambiance est très morose », confirme un proche de militaire.
Contactée, la compagnie de gendarmerie « ne souhaite pas donner d’information à ce stade ».
Contactée, la direction du CHRU de Brest confirme le drame à 14 h. « Nous partageons la peine de la famille en ce moment de deuil. Nous confirmons l’information du décès, mais par respect pour la famille, nous ne commenterons pas cette information. »Dans un communiqué en fin d’après-midi, l’hôpital a nié « tout lien » entre ce drame et la régulation des urgences.
Une enquête devrait être ouverte pour déterminer d’éventuelles responsabilités.
Ce terrible drame ne serait pas isolé. Mi-septembre, on apprenait ainsi la disparition de Madame Villaverde de Saint-Hernin, plus connue sous son pseudonyme de « Paulette de Coat-Quévéran ». Après une chute, cette personne âgée n’a pas pu être prise en charge et a été réorientée vers l’hôpital de Quimper. Elle est décédée durant le trajet.
Depuis plusieurs mois, les défenseurs de l’hôpital de Carhaix dénoncent les risques liés à la fermeture des urgences à Carhaix. Depuis cet été, une partie des patients est réorientée vers les hôpitaux de la région, Brest, Morlaix ou Quimper, ce qui a provoqué un mouvement de grogne chez les pompiers qui doivent assurer les trajets.
L’annonce, début septembre, de la « fermeture régulation » des urgences la nuit, malgré des engagements contraires de la direction du CHRU de Brest, a provoqué une forte mobilisation en centre Bretagne.
Lors d’une première manifestation, le 4 septembre, deux personnes avaient pris la parole pour raconter leurs doutes sur le décès de leurs mères durant l’été, après que ces personnes âgées n’ont pas été prises en charge à Carhaix.
Une grande manifestation est prévue ce samedi 30 septembre, devant la préfecture de Quimper.
28 septembre 2023