Article intéressant à propos de la pollution extraordinaire produite par les immenses paquebots de croisière que l’on voit régulièrement dans les publicités télévisées. Non seulement le carburant utilisé est lourd et donc beaucoup plus chargé en polluant, mais la puissance nécessaire à faire fonctionner ces villes flottantes est gigantesque puisque l’on parle de l’équivalent de plusieurs millions de véhicules par paquebot , selon sa taille ! Sans oublier qu’à chaque fois que ces géants des mers font escale dans des ports, ils polluent toujours l’atmosphère des villes, sachant qu’aucun branchement électrique n’a été prévu à quai afin de leur permettre d’arrêter les machines. C’est le cas de la ville de Marseille qui accueille jusqu’à six à sept bateaux par jour, une catastrophe sanitaire qui va certainement décupler les cancers et autres pathologies des voies respiratoires, vous pouvez en être certains.
Avec l’arrivée de l’été, difficile de ne pas avoir envie d’évasion.
Certains d’entre-nous irons sans doute en vacances à l’autre bout du monde et voyageront peut-être en avion, tandis que d’autres seront plus tentés par une croisière. Et bien parlons-en de la croisière. Ces immenses paquebots, qui impressionnent tant, ont en vérité une part cachée : bien que coûteuse pour les vacanciers, elle l’est aussi pour notre environnement. Ces immenses immeubles flottants sont inconvenants pour notre planète.
La croisière ne s’amuse plus !
Depuis quelques années, les bateaux de croisière sont synonymes de grandeur et de démesure. Des millions de touristes à travers le monde, rêvent de croisières féériques, néanmoins l’impact que cela a sur la planète et les villes portuaires est immense.
Le saviez-vous ?
En janvier 2017, ces paquebots immenses ont accueilli 25 millions de passagers.
Dans notre imaginaire collectif, la croisière rime avec glamour et nous rappelle les séries des années 80/90 comme « La croisière s’amuse » ou encore plus récent, les années 2000 avec « La vie de croisière de Zack et Cody ». Des références qui n’ont cessé de nous donner envie de se jeter à l’eau à notre tour !
Cela étant dit, le rêve peut se transformer en un cauchemar. Il nous faut sans cesse garder en tête que cela reste une industrie touristique qui se développe à grands flots. Certains croisiéristes n’hésitent pas à acheter des îles entières pour les transformer en “attrape-touristes” ! Cette pratique ne reste pas sans conséquence, notamment sur l’environnement. Des sites protégés sont touchés par l’ignorance des vacanciers qui viennent les visiter. L’état des coraux en mer ne fait qu’en pâtir.
Par ailleurs, le taux de particules fines et de soufre présent dans l’air marin de ces croisières (qui est censé faire du bien aux vacanciers) est loin d’être pur et naturel ! La pollution émise par ces paquebots gigantesques se propage jusqu’aux villes portuaires. À Venise par exemple, durant la belle saison, des navires de croisière géants transportant des milliers de passagers descendent au niveau du canal de la Giudecca avant de déboucher sur le bassin de Saint-Marc et cela se répète plusieurs fois par jour. Vu du sol, cela peut sembler impressionnant, mais plusieurs sentiments dominent : la peur de l’accident, la peur de dommages irréparables des monuments et la colère.
À force de vouloir toujours voir plus grand, les amateurs de croisières et les ingénieurs qui bâtissent ces géants des mers en oublient les maux qui frappent la planète ! Les écologistes montrent avec gravité l’impact de ces paquebots sur notre environnement, car ne l’oublions pas ces navires voguent sur les flots grâce à des carburants très polluants.
Le saviez-vous ?
Chargés en fioul, ces navires sont responsables d’une pollution atmosphérique égale à celle dégagée par 1 million d’automobiles par jour.
Cette pollution inconsidérée s’explique par le fait que même durant les escales, les bateaux disposent d’une alimentation en continu. Les villes portuaires comme Marseille, se plaignent de cela : l’association France Nature Environnement évoque un nombre de particules fines « 100 fois plus élevé » à proximité du port. Cette pollution s’explique par la teneur en soufre des carburants, jusqu’à 3 500 fois plus élevée que pour celle du gazole des voitures, selon FNE. Il est loin, le temps où l’iceberg a fait couler le Titanic, de nos jours ça serait plutôt le contraire : ce sont les paquebots qui font fondre les icebergs.
Pour faire face à la montée des protestations concernant les côtés sombres de ces croisières, certains ouvrent une voie plus écologique !
Face à la pollution, des solutions !
Dans toute l’Europe, plusieurs projets de biocarburants pour bateaux ont vu le jour.
Aux Pays-Bas, les biocarburants durables produits par GoodFuels Marine sont maintenant disponibles pour les navires au sein du port de Rotterdam depuis fin janvier 2018. Leurs biocarburants sont créés à partir de déchets ou de résidus. Par ailleurs, GoodFuels a mis en place une collaboration avec Reinplus Fuwado Bunker (société de soutage [manière de stocker le carburant] indépendante pour la navigation rhénane et intérieure) qui fournit du carburant aux bateaux naviguant au sein de l’Europe du Nord-ouest. Grâce à cela, à terme, les biocarburants seront disponibles pour les bateaux côtiers et ceux à l’intérieur du continent avec pour résultat une navigation européenne plus durable.
Au Pays-Basque, des bateaux de pêche locaux venant de Saint-Jean-de-Luz naviguent avec de l’huile végétale pure à la place de gazole, depuis 2013 ! Ce test a été mis en place par l’Institut Français des Huiles Végétales Pures (IFHVP), et soutenu par le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Pêche et le Fonds Européen pour la Pêche. Le programme porte le nom de ITSASOA.
Le saviez-vous ?
30 000 litres d’huile ont été consommées par les navires depuis août 2010 et ont été produits par 21 agriculteurs locaux.
D’un point de vue environnemental, l’action est réussie. Les deux bateaux de pêche ont réduit de beaucoup l’émission de gaz à effet de serre liée à leur activité. De plus, les moteurs ne montrent aucun signe défectueux même après 5 000 heures de fonctionnement.
Par contre, et cela on s’y attend, le prix du biocarburant végétal reste plus cher que le gazole ! C’est un problème qui reste encore à résoudre.
En Bretagne, un projet de recherche et de développement portant le nom d’Agrogasoil a vu le jour en 2010. Il porte sur la production d’un biodiesel d’origine animale pour les bateaux de pêche. En 2011, ce projet a été expérimenté à Douarnenez afin de trouver une alternative aux carburants qui polluent. L ’objectif de ce projet étant de produire 5 000 tonnes de biodiesel d’ici 10 ans.
Tout espoir n’est donc pas encore perdu, la croisière peut être sauvée du naufrage, du moins c’est ce que l’être humain cherche à faire. La solution ultime n’a pas encore abouti, mais cela serait remettre en cause l’envie de réussite de l’Homme que de ne pas y croire. Qui sait, un jour peut-être nous traverserons les mers et les océans à bord de navires somptueux et écologiques ! L’ espoir reste encore permis !
Lina – Fournisseur Énergie – 29 mai, 2018