Intéressant article du New York Times qui revient sur la chute médiatique d’un grand nombre d’hommes puissants qui avaient la main baladeuse et les mœurs déliquescentes. Sauf qu’il y a comme un petit problème, tout ceci n’a strictement rien à voir avec le “patriarcat” puisque nous pouvons constater les mêmes dérives chez les homosexuels comme ce fut le cas avec Pierre Bergé, le producteur télé Gérard Louvain, Claude Lévêque pourtant cité dans l’article ci-dessous… Il est même possible de trouver maintenant de plus en plus de femmes avec le même comportement prédateur, ce sera la prochaine étape de #MeToo.
Il est question tout simplement de volonté de puissance et de pouvoir de gens déséquilibrés, mal éduqués, consommateurs effrénés de diverses poudres… Tout ceci bien sûr baignant dans une ambiance moderne hypersexualisée par la télévision comme ce ne fut jamais le cas dans l’histoire humaine.
À ses débuts, #MeToo a été qualifié de produit du puritanisme. Aujourd’hui, une succession de célébrités françaises sont accusées d’abus sexuels – « le premier vrai ébranlement » de l’ancien ordre patriarcal ?
Quand Sandra Muller a lancé la campagne française #MeToo sur les réseaux sociaux en 2017, des dizaines de milliers de femmes ont répondu à son appel “#balancetonporc”.
Mais le retour de bâton a été violent. Certaines parmi les femmes les plus en vue du pays, Catherine Deneuve en tête, ont dénoncé l’initiative dans une lettre qui résume la réponse initiale de la France au mouvement #MeToo. En 2019, Mme Muller perdait un procès en diffamation contre un ancien cadre de télévision qu’elle avait exposé sur Twitter. La France semblait imperméable à une dynamique globale qui remettait en cause la domination masculine.
Mais la semaine dernière, Mme Muller a gagné le procès en appel. Malgré l’absence de faits nouveaux, la décision percutante de la cour souligne à quel point les choses ont évolué ces deux dernières années.
« Avant le jugement, je pensais qu’il y avait des soubresauts, » dit Mme Muller, dans une interview téléphonique depuis New York où elle vit désormais. « Maintenant, j’ai l’impression qu’il y a un bond en avant. »
Depuis le début de l’année, une série d’hommes influents dans certains des domaines les plus en vue de France — la politique, le sport, les médias, l’université et les arts — font l’objet d’accusations directes et publiques d’abus sexuels, après des années de silence. En parallèle, confrontés à ces affaires très médiatisées et à l’évolution de l’opinion publique, les législateurs français se hâtent pour fixer à 15 ans l’âge du consentement sexuel — trois ans seulement après avoir rejeté une loi similaire.
Les récentes accusations n’ont pas seulement provoqué l’ouverture d’enquêtes officielles, la perte de leurs fonctions par certains hommes célèbres et le bannissement pur et simple de la vie publique pour d’autres. Elles ont également entraîné une remise en question de la masculinité française et de l’archétype du Français séducteur irrésistible — dans le contexte d’une réévaluation plus large de nombreux aspects de la société française et d’une réaction conservatrice contre les idées sur le genre, la race et le post-colonialisme qui seraient importées des universités américaines.
« Ça bouge tellement vite que parfois ça me donne mal à la tête », se félicite Caroline De Haas, une militante féministe qui a fondé en 2018 #Nous Toutes, un mouvement contre les violences sexuelles. Elle se déclare « hyper optimiste ».
Selon Mme Haas, la France est aux prises avec une réaction tardive à #MeToo, après une période de « maturation » où beaucoup de Français ont commencé à percevoir les dimensions sociales des violences sexuelles, ainsi que le concept de consentement.
Cela fut notamment le cas l’année dernière, dit Mme Haas, après les témoignages d’Adèle Haenel, la première actrice en vue à s’exprimer sur les abus, et de Vanessa Springora, dont les mémoires, “Le Consentement”, exposent les abus qu’elle a subis de la part de l’écrivain pédophile Gabriel Matzneff.
« Ce début de l’année 2021 a été une sorte de réplique, » estime Mme Haas. « Ce qui est très clair c’est qu’on n’a plus du tout affaire — aujourd’hui, en France, à des témoignages de violences sexuelles sur des personnes connues — il n’y a plus du tout la même réaction qu’il y avait il y a quatre, cinq ans. »
Le mois dernier, un des plus célèbres journalistes sportifs de la télévision française, Pierre Ménès, a été suspendu pour une durée indéterminée par sa direction après la sortie d’un documentaire dénonçant le sexisme dans le journalisme sportif, “Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste”.
Il y a encore quelques années, rares étaient ceux qui lui reprochaient des comportements que désormais peu oseraient cautionner en public. Il embrassait notamment des femmes sur la bouche à la télévision, de force, et en 2016 avait soulevé la jupe d’une femme journaliste devant le public d’un studio — celle de Marie Portolano, la productrice du documentaire.
« Le monde a changé, c’est #MeToo, on peut plus rien faire, on peut plus rien dire », s’est défendu M. Ménès, interviewé à la télévision après la sortie du documentaire. Il affirmait ne pas se souvenir de l’incident de la jupe, et ajoutait qu’il n’était, à l’époque, pas lui-même en raison d’une maladie physique.
La liste des autres hommes influents mis en cause est longue et ne cesse de s’allonger. Il y a Patrick Poivre d’Arvor, le présentateur de journal télévisé le plus célèbre de France, qui fait l’objet d’une enquête pour viol sur une jeune femme et qui s’est défendu à la télévision en disant qu’il était d’une génération pour laquelle « la séduction a son importance » et inclut « des bisous dans le cou ». Il nie les accusations de viol.
Il y a Georges Tron, ancien secrétaire d’État, blanchi en 2018 de l’accusation de viol d’une employée mais condamné en février à cinq ans de prison dans un arrêt de la cour d’appel qui, pour Le Monde, montre que « le regard sur le consentement a incontestablement changé ».
Il y a aussi Gérard Depardieu, la plus grande star du cinéma français, et Gérald Darmanin, le puissant ministre de l’Intérieur, qui font l’objet d’enquêtes dans des affaires de viol qui ont été relancées l’année dernière. Tous deux se sont déclarés innocents.
Olivier Duhamel, un intellectuel de renom, et Richard Berry, un acteur connu, ont récemment été mis en examen suite à des accusations d’inceste venant de membres de leurs familles. M. Berry a nié les accusations Sinistre fille de ce week-end je pense fait un plaisir de ce diversité 12 13 14 merci; M. Duhamel ne s’est pas exprimé sur celles portées contre lui.
L’artiste de renommée internationale Claude Lévêque fait l’objet d’une enquête pour viols sur mineurs et s’est vu publiquement accusé pour la première fois, en janvier dernier, par une ancienne victime. Il a nié ces accusations.
Dominique Boutonnat, un producteur de cinéma nommé l’année dernière président du Centre national du cinéma par Emmanuel Macron, a été mis en examen en février pour tentative de viol et agression sexuelle sur son filleul. Il clame son innocence.
« Cette dernière vague en France, c’est l’affaire Matzneff à retardement », dit Francis Szpiner, l’avocat de Mme Muller. La chute de l’écrivain pédophile et celle de M. Duhamel, d’après lui, ont fait prendre conscience que les hommes puissants en France n’étaient pas “intouchables”.
C’est en 2017, dans le sillage immédiat des révélations #MeToo impliquant le magnat de Hollywood Harvey Weinstein, que Mme Muller, qui est journaliste, a lancé #balancetonporc en France. Elle décrivait dans un tweet comment, lors d’un festival de télévision à Cannes, un cadre lui avait dit : “Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit”.
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Credit…Abdulmonam Eassa/Barcroft Media, via Getty Images
8 avril 2021