Il est vrai que la situation économique mondiale est désastreuse aussi bien en Europe occidentale qu’en Turquie ou en Amérique du Sud avec un Venezuela en faillite. Cette fin d’année 2018 sera très dure et il n’est pas impossible que l’on vive une crise aussi lourde que celle de 2008, car l’économie européenne est désastreuse et absolument rien n’a changé dans le système dévoyé et totalement perverti des banksters.
Après un mois d’août résolument calme sur les marchés actions, c’est peu dire que la rentrée des classes est mouvementée !
Les bons résultats semestriels des entreprises, « dopés » par la politique fiscale avantageuse de Donald Trump, ont été digérés. L’euphorie est passée et la saison des résultats trimestriels n’est pas encore une préoccupation.
Cette période « d’entre deux » est, comme on pouvait s’y attendre, marquée par une série de rebondissements et des incertitudes chroniques dans la guerre commerciale que livrent les États-Unis à la Chine, mais aussi à l’Union européenne (nous croyions ce dernier cas réglé depuis la signature d’un accord à Washington fin juillet entre le président américain et son homologue de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, mais c’était une erreur).
Prophétique, mon confrère Jérôme Revillier prédisait dans ces colonnes le 31 août dernier « une rentrée explosive ». Il invoquait pêle-mêle les tensions entre la Maison-Blanche et la Fed, dont la politique monétaire moins incommodante (elle ne peut il est vrai l’être éternellement) indispose la présidence ; la résurgence des populismes sur le Vieux Continent, en particulier en Italie ; mais aussi le cataclysme vénézuélien, des signes de faiblesse majeurs en Amérique du Sud et bien sûr la gravité de la crise économique en Turquie, qui pourrait avoir des répercussions géopolitiques importantes dans une région déjà très instable.
Je ne le contredirai pas : les facteurs anxiogènes sont nombreux, ce qui explique la nervosité ambiante et la séquence baissière dans laquelle s’inscrit actuellement le CAC.
La malédiction des années en « 8 »
Dans un autre article, publié ce jour, notre expert Jim Rickards tire lui aussi la sonnette d’alarme. Il a vécu les crises de 1998 et de 2008 et a observé des similitudes frappantes. « Dans les deux cas, elles sont la conséquence d’un excès d’endettement, de mauvais modèles de gestion des risques, de l’avidité des dirigeants, d’une absence de transparence et d’un manque d’information, du côté des régulateurs, permettant de savoir qui devait quoi et à qui », pointe-t-il.
Problème : nos institutions et décideurs n’en ont pas tiré tous les enseignements, se contentant le plus souvent de mesurettes… voire de poser un plâtre sur une jambe de bois.
Je ne vous le cache pas : je suis préoccupé en ce début de mois de septembre, presque dix ans jour pour jour après la faillite retentissante de Lehman Brothers, un tsunami financier qui ne devrait jamais être oublié.
Ancien président de la BCE, Jean-Claude Trichet n’a pas non plus dissimulé son inquiétude. Dans une interview accordée à l’AFP, il a ainsi estimé « l’ensemble du système financier mondial au moins aussi vulnérable sinon plus qu’en 2008 ».
« La croissance de l’endettement – en particulier privé – des pays avancés a ralenti, mais ce ralentissement est compensé par une accélération de l’endettement des émergents », a expliqué le prédécesseur de Mario Draghi.
Alors, si krach mondial il devait y avoir, d’où partira-t-il ? De ces pays émergents qui pâtissent grandement de la faiblesse générale de leurs devises face au billet vert ? Des Etats-Unis, en fin de cycle et qui semblent manifestement prêts à tout pour ébranler les équilibres commerciaux ? Mystère.
Dans La Chronique Agora, ma consœur Simone Wapler voit en tout cas elle aussi les nuages s’accumuler. Il faut sans doute s’attendre à des semaines voire à des mois difficiles, mais son expérience précieuse peut nous aider, vous et moi, à mieux les traverser (si vous souhaitez profiter de ses précieux conseils pour vous protéger, c’est par ici !).