Tout est dit dans ce courrier à Netanyahu ! La politique criminelle et génocidaire du gouvernement de Tel-Aviv est la pire menace contre l’existence de l’entité sioniste. Le monde entier se retourne contre eux, même leurs alliés historiques. Politiquement l’Israël est mort, moralement il est enterré ! Militairement, il est boycotté par de nombreux pays occidentaux comme l’Espagne, la Belgique, l’Italie… tous terrorisés par une accusation de complicité de génocide.
À l’heure où le chaos humanitaire et l’incapacité à obtenir un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël dans la bande de Gaza suscitent une profonde inquiétude internationale, plus de 500 anciens généraux et hauts responsables de l’armée israélienne, des services de renseignements (Mossad, Shin Bet) et de la police ont adressé au premier ministre et au cabinet de guerre israéliens une lettre particulièrement critique.
Dans ce courrier publié le 10 mars et diffusé en anglais le 12, le mouvement « Commanders for Israel’s Security » (Commandants pour la sécurité d’Israël, CIS) alerte sur « les risques cumulés » pour la sécurité et les intérêts stratégiques d’Israël, causés par la politique gouvernementale sur l’aide humanitaire « pour plus de deux millions de Gazaouis non combattants ».
Un appel à « revoir son approche »
Selon ce groupe non partisan, créé en 2014 afin de promouvoir la solution à deux États et résoudre le conflit israélo-palestinien, « au-delà des aspects moraux, la crise dans la bande de Gaza, au bord de la catastrophe humanitaire, constitue une menace pour les intérêts nationaux vitaux ». Cette crise humanitaire, ajoute-t-il, mine les relations entre l’État hébreu et ses partenaires occidentaux – États-Unis et Europe – et arabes.
Ce collectif, qui compte notamment quatre anciens directeurs du Mossad et un ex-patron du Shin Bet, recommande au cabinet de guerre de « revoir son approche » : « Cesser de se quereller avec ses amis et autres pour chaque livraison d’aide, augmenter de manière significative la quantité d’aide, son transport et le nombre de points de passage dédiés, tout en assurant une distribution sûre aux deux millions de non-combattants. »
Une recommandation qui diverge avec l’opinion israélienne majoritaire : selon un sondage réalisé par la chaîne de télévision Channel 12 fin janvier, 72 % des Israéliens interrogés estiment que l’enclave palestinienne ne devrait pas recevoir d’aide humanitaire, tant que les quelque 130 otages israéliens encore détenus par le Hamas ne sont pas libérés.
Le CIS explique avoir certes perçu, lors de rencontres informelles avec des membres de l’administration américaine, un large soutien sur deux buts de guerre d’Israël – éliminer les capacités du Hamas et obtenir la libération des otages –, mais aussi une frustration croissante sur l’absence de stratégie israélienne sur « le jour d’après ».
Une frustration qui se traduit actuellement par les largages américains d’aide et la décision du président Biden d’établir un port temporaire à Gaza. « L’intensité des protestations publiques aux États-Unis, tout comme l’effet de la situation à Gaza sur l’érosion du soutien à Israël (en particulier chez les jeunes), devrait alarmer tous ceux qui apprécient l’importance du facteur américain dans notre paradigme de sécurité nationale actuel et futur », ajoute cette lettre signée par l’ancien général et ministre Matan Vilnaï.
Photo d’illustration : Une femme palestinienne aide un homme blessé à l’extérieur de l’hôpital Al-Najjar à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, à la suite d’un bombardement israélien le 13 mars 2024. SAID KHATIB / AFP
Julie Connan