De deux choses l’une : soit il est véritablement question d’un ralliement sincère de citoyens policiers au mouvement des Gilets Jaunes étant donné qu’ils sont les premiers à subir la mauvaise gestion gouvernementale et à travailler dans des conditions catastrophiques avec des salaires ridicules ; soit il est question d’une infiltration de cette dynamique populaire par un syndicat qui, le moment venu, se présentera comme interlocuteur du gouvernement, chargé de calmer les esprits. Le futur nous le dira…
Le syndicat Vigi rejoint le mouvement des gilets jaunes en appelant à une grève illimitée à partir de samedi, jour de l’acte 4 de la mobilisation.
Le syndicat de police Vigi a déposé un préavis de grève illimitée à partir de samedi 8 décembre, date de l’acte 4 des gilets jaunes. « Il est temps de s’organiser légalement et d’être solidaire avec eux, pour l’avantage de tous », écrivent les responsables de l’organisation syndicale dans un communiqué, expliquant rejoindre le mouvement de contestation sociale.
Afin d’éviter que se reproduisent les violences de samedi dernier à Paris en marge de la mobilisation pacifique des gilets jaunes, lors desquelles 23 membres des forces de l’ordre ont été blessés, selon un décompte officiel, le dispositif de sécurité doit encore être renforcé ce samedi en prévision de l’acte 4. « Notre hiérarchie va encore nous envoyer prendre les coups à sa place et à la place du gouvernement », déplore le syndicat.« Nous savons que nous aurons des blessés et nous craignons d’avoir des morts parmi nous », poursuivent les responsables, critiquant la « prime » exceptionnelle promise par Emmanuel Macron pour les forces de l’ordre mobilisées, « d’un montant inférieur du coût des heures sup’ sur la journée du 1er décembre ». Revendication partagée par d’autres représentations syndicales.
Le préavis de grève ne concerne pas l’ensemble des fonctionnaires de police mais les personnels administratifs, techniques, scientifiques et ouvriers d’État du ministère de l’Intérieur. « Sans les adjoints techniques et ouvriers cuisiniers, les compagnies de CRS peuvent être immobilisées. Sans les adjoints administratifs, des services peuvent fermer. Sans les ouvriers d’état, l’entretien de bâtiments et de véhicules ne pourra plus être fait », prévient Vigi.