Interview intéressante ; malheureusement le livre n’est toujours pas disponible, on attend sa sortie pour le lire et revenir ici pour en faire une synthèse .
Guy Courtois est l’auteur de « Et si Didier Raoult avait raison ? Les coulisses d’un scandale international. » un ouvrage qui s’intéresse à la crise sanitaire mondiale que nous vivons encore.
FS : Tout d’abord Guy Courtois, qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser au professeur Raoult et à cette crise ?
Guy Courtois : Dans ma vie personnelle, plusieurs personnes de mon entourage plus ou moins proches sont décédées du Covid-19. Huit exactement. 4 en France, 2 en Espagne et 2 en Italie dont une personne âgée par glissade. Je dois avouer que j’ai été bouleversé. Et ça m’a interrogé.
Par ailleurs, pendant la période de confinement, j’avais du temps libre. Mon activité professionnelle étant au ralenti. Comme beaucoup, j’étais en télétravail ; je suis consultant en stratégie. C’est donc tout naturellement que je me suis intéressé à cette crise qui frappait de plein fouet beaucoup de pays dans le monde !
Et là, je me suis rendu compte qu’il y a des choses très surprenantes et j’ai voulu comprendre. Je suis curieux de nature, et du coup, je me suis mis à enquêter.
FS : Mais qu’aviez-vous découvert de surprenant ?
GC : Fin mars, en France, tous les médias nous annonçaient que l’étude Discovery allait nous donner la réponse sur la validité ou non du protocole de traitement proposé par Didier Raoult et ses équipes. Or, j’avais lu en détail son protocole de traitement et j’ai tout de suite remarqué que le protocole de l’essai Discovery n’avait rien à voir. Il lui était donc impossible d’apporter la moindre réponse. Et pourtant, tout le monde sur les plateaux de télévision, dans la presse et même le ministre de la Santé Olivier Véran nous disaient le contraire. Qui plus est, ils affirmaient que la réponse serait rapide. Ce qui justifiait au passage à leur yeux l’interdiction de prescrire ce protocole à la médecine de ville.
Assez surpris, j’ai écrit à près d’une centaine de journalistes pour leur signaler cette erreur. Certains m’ont répondu. La plupart non. Mais c’est comme cela, que nous avons fait connaissance et que je préparais avec vous l’entretien de Christian Perronne début avril, puis que je publiais mon premier article avec vous sur l’étude Discovery : Enquête : Comprendre les deux mois de retard pour l’application du traitement à la Chloroquine de Didier Raoult.
J’ai également écrit un courriel qui résumait la problématique à l’ensemble des députés de l’assemblée nationale. Un certain nombre m’ont répondu qu’ils se saisissaient de l’affaire. Et c’est vrai qu’en une dizaine de jours, tous les arguments de la lettre que j’avais écrite aux journalistes et aux députés ont fini par être repris en boucle quasiment à la lettre près. Je me suis dit « Ah oui, je peux vraiment faire bouger les choses. Il suffit de s’investir ».
Puis le collectif « Laissons les médecins prescrire » m’a également répondu. C’est suite à cela que j’ai fait une longue interview de Violaine Guérin : « Laissons les médecins prescrire » : la résistance des médecins libéraux s’organise. Ce qu’elle m’a raconté m’a véritablement révolté.
FS : Mais alors de quoi parle votre livre ?
GC : Il fait une synthèse mondiale de la crise du Covid-19, en abordant toutes les problématiques. Mais j’ai voulu, faire cette synthèse à partir des affirmations de Didier Raoult. Je dois avouer que le personnage m’a intrigué. Mais je suis de nature assez factuel. Et je sais aller outre les émotions que l’on peut ressentir, dans mon cas, je dois l’avouer une vraie sympathie pour ce personnage atypique.
FS : Avait-il raison ?
GC : Il faudra lire le livre pour savoir, mais je peux quand même vous dire la réponse : oui, il avait raison. Il avait raison sur 90% des points. Par une analyse très factuelle, on a essayé de comprendre là aussi où il a pu se tromper, on pense qu’il s’est trompé sur quelques petites choses mais dans la très grande majorité il avait bien raison.
FS : Didier Raoult n’a-t-il pas minimisé la situation avant que cette maladie n’arrive en Europe ?
GC : Cela fait partie des 10% d’erreurs. Maintenant, je pense qu’il faut le remettre dans son contexte. D’abord ça fait très longtemps que Didier Raoult dit qu’il faut se préparer à des épidémies. Par ailleurs, c’est vrai qu’il y a eu de très nombreuses épidémies dans le passé. En particulier en Asie et qui ne se sont pas propagées en Occident et donc effectivement peut-être a-t-il sous-estimé la gravité de cette épidémie. Par ailleurs, les chiffres chinois ont probablement été sous-évalués, ce qui a rendu difficile aussi de mesurer la gravité d’une crise. Je tiens à préciser que j’ai vécu plusieurs années en Chine et que j’ai une affection particulière pour le peuple chinois et la culture chinoise. Je le précise, car les Chinois sont susceptibles lorsque vous tenez ce type de propos.
Disons-le tout net, la catastrophe que nous avons vécue doit être relativisée par deux choses. D’abord, elle n’aurait pas été de cette ampleur, loin de là, si nous avions suivi la méthode Raoult. Ensuite, si nous l’avions suivie, il est probable que la surmortalité n’eut pas été si forte si l’on tient compte du fait que certaines années, les maladies respiratoires (grippe et autres : coronavirus…) peuvent beaucoup tuer, sans que personne n’en parle.
FS : Mais alors, c’est quoi cette méthode Raoult dont vous parlez dans votre livre ?
GC : On a parlé de la méthode Raoult, mais ce n’est pas Didier Raoult lui-même qui a formulé cette méthode. Mais c’est nous qui avons à travers l’ensemble de ses propos défini ce qui résulterait de l’application directe de ses recommandations. Il faut préciser que ce n’est pas une méthode révolutionnaire c’est juste une méthode de bon sens qu’on retrouve d’ailleurs dans les pays d’Asie orientale. Cette méthode c’est tout simplement :
PROTEGER TESTER ISOLER LES MALADES. Je dis bien isoler les malades : cela n’a rien à voir avec le confinement. TRAITER. Traiter avec tout ce que l’on sait de la science actuelle.
FS : Cette méthode a-t-elle pas été appliquée ?
…
Photo d’illustration : grande interview de Guy Courtois, auteur du livre : Et si Didier Raoult avait raison ? – Guy Courtois.
17 juillet 2020