Pas très joli de la part des israéliens qui ont pourtant été touchés par la guerre et du coup ont dû fuir leurs différents pays pour trouver refuge ailleurs ! L’exemple qu’ils donnent aujourd’hui est lamentable, catastrophique pour leur image.
Principale obligation pour ces réfugiés ukrainiens en Israël : quitter le territoire de l’État hébreu dès la fin du conflit dans leur pays.
Pour s’assurer de leur départ, pas question de leur signer un chèque en blanc. Israël leur impose plusieurs contraintes.
Un réfugié ukrainien non juif, mais ayant un parent israélien au premier degré est donc désormais autorisé à entrer dans le pays. Ce proche de citoyenneté israélienne doit s’engager en son nom, et s’assurer du départ du réfugié, lorsque la guerre sera terminée.
Deuxième cas de figure : un réfugié ukrainien non juif et n’ayant aucun parent israélien. Celui-ci doit trouver un citoyen israélien qui accepte de se porter garant pour lui. Le garant doit déposer une caution de 10 000 shekels (près de 3 000 euros) et s’assurer, là aussi, du départ du réfugié dès la fin des affrontements en Ukraine.
L’ambassadeur d’Ukraine en Israël n’a pas hésité à rappeler que son pays avait aidé les juifs pendant l’Holocauste, appelant à tirer « des enseignements du passé ». Selon l’autorité de l’immigration, mardi 1er mars, avant le changement des conditions d’entrée en Israël, cinquante réfugiés ukrainiens ont été expulsés vers des pays européens.
Prudence d’Israël dans le conflit ukrainien
Dans la guerre en Ukraine, l’État hébreu a adopté une position prudente, mettant en avant ses bonnes relations tant avec l’Ukraine qu’avec la Russie, principaux viviers de l’aliyah, l’immigration juive en Israël : un million de ses citoyens sont originaires de l’ex-URSS, rappelle l’AFP. Au début de l’invasion russe, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a condamné l’invasion russe en Ukraine, mais il a aussi rappelé les « relations profondes et durables » d’Israël aussi bien avec Kiev qu’avec Moscou. Au Moyen-Orient, l’allié russe de Bachar el-Assad est présent en Syrie depuis 2015. Selon la télévision publique israélienne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé à l’État hébreu, la semaine dernière, d’entreprendre une médiation entre l’Ukraine et la Russie. De 6 000 à 8 000 Israéliens vivaient en Ukraine avant l’invasion russe, selon le ministère israélien des Affaires étrangères. Cent tonnes d’aide humanitaire, dont des systèmes de purification d’eau et du matériel médical, seront envoyées en Ukraine par Israël qui a, selon des médias locaux, refusé de fournir des armes à Kiev.
Photo Le président russe Vladimir Poutine à Yad Vashem, le mémorial de l’Holocauste, à Jérusalem, le 23 janvier 2020. Abir Sultan/Pool via REUTERS.
Sami Boukhelifa, correspondant à Jérusalem
2 mars 2022