C’est un nouveau scandale qui éclate après celui de Sifaoui et du fonds Marianne ; voici que l’on apprend que le ministère de la Défense emploie depuis 5 ans, c’est-à-dire 2017, Jean Messiha pour un poste qui serait fictif étant donné que personne ne l’a vu depuis longtemps à son bureau, alors qu’il est embauché à plein temps pour un salaire net proche, semble-t-il, de 6000 € par mois ! C’est une double problématique que va devoir gérer Jean Messiha. La première concerne l’embauche en tant que fonctionnaire de l’administration française qui exige d’être présent au minimum 35 heures par semaine ! Pourtant, pendant les heures de travail, on peut constater que ce personnage louche de la politique française d’extrême droite, passe son temps sur les plateaux télé, notamment du groupe Bolloré, lui aussi est certainement doué du don d’ubiquité à l’instar du génial Sifaoui. Il faut aussi rappeler qu’il n’a pas le droit d’exercer dans le privé sans demander l’autorisation de son administration ! Est-ce que cela a été fait ? Pas sûr ! De toute manière, on ne peut pas le savoir, car le ministère de la Défense refuse de répondre aux questions de Mediapart, Jean Messiha également.
Le 2e gros problème qui se pose dans ce scandale, c’est le fait que Jean Messiha soit soumis au droit de réserve en tant que fonctionnaire. Il n’a pas le droit de s’exprimer de la sorte, de manière grossière, en invectivant les uns et les autres et en multipliant les condamnations pour injures (notamment le préfet des Yvelines, un autre député a déposé plainte contre lui pour harcèlement en 2020)… Il aurait dû recevoir au minimum une dizaine d’avertissements de l’administration et autant de rappels à l’ordre, ce qui, semble-t-il, n’a jamais été fait. Comment font-ils pour laisser un troll aussi grossier travailler à un poste aussi sensible !?
Faut-il ajouter à cela le scandale des notes plagiées qui devaient être remboursées par le contribuable et qui ne l’ont pas été, sachant justement que certains, au sein du Rassemblement national, ont dénoncé cette pratique de Messiha qui consistait à copier-coller d’anciens discours, articles de presse ou textes de Wikipédia… (une plainte a été déposée contre lui pour contrefaçon) ! On comprend beaucoup mieux aujourd’hui pourquoi Jean Messiha est un adepte du copier-coller, lui qui n’a guère le temps de travailler sérieusement puisqu’il cumule un nombre incalculable de jobs et de passages télé.
Le journal Le Monde a également publié un article qui revient sur la fâcheuse habitude qu’aurait Jean Messiha à ne pas rembourser l’argent qu’il s’est fait prêter par des collègues du RN : « Il avait emprunté beaucoup d’argent aux uns et aux autres », déplore André Rougé, eurodéputé et patron des Horaces, d’ordinaire discret. « Ce garçon a un problème avec l’argent. Il n’a pas de code d’honneur. » Selon lui, Jean Messiha a emprunté 3 000 euros à un fonctionnaire du Quai d’Orsay à la retraite, qui l’a relancé en vain, et 10 000 euros à un autre membre, qui n’a pas non plus obtenu de remboursement après le départ de l’intéressé. Motif de ces emprunts ? « Il avait toujours une raison personnelle », soupire André Rougé. « Mais on le voit toujours tiré à quatre épingles, avec le costume du dernier chic » !
Sans oublier le fait que Jean Messiha se fait payer grassement toutes ses interventions aussi bien au RN (12.700 €/mois pendant la campagne présidentielle !) que chez Éric Zemmour (32.700 €) ! Il a des revenus conséquents, très confortables et pourtant il n’hésite pas à se faire prêter de l’argent selon des témoins. Sans oublier le fait qu’il passe son temps à dénigrer les fonctionnaires qui seraient, selon lui, des « parasites ». On ne va pas parler ici des jeunes Maghrébins qu’il traite quotidiennement de racailles et de délinquants, alors qu’il se comporte exactement de la même manière en plagiant à tout-va, en acceptant un emploi fictif ou en ne remboursant pas ses collègues de travail… Ce personnage est un pitre, un guignol qui est utilisé par le système pour faire ce que lui-même est incapable de faire.
Cependant, beaucoup plus inquiétant et infiniment plus grave est le fait que le ministère de la Défense, c’est-à-dire l’État, le gouvernement le laisse faire. Ce faisant, il se rend complice de tous ses délires racistes et islamophobes. Il faut dire qu’il a le bon rôle puisqu’il a des origines arabes et qu’il peut se permettre d’être aussi violent, insultant et irrespectueux envers les musulmans. Sachant que J. Messiha est censé représenter l’opposition à la macronie, cette dernière aurait dû sévir, si l’opposition était réelle. Clairement, l’État est en train de préparer les esprits à une guerre civile et il utilise ce type de vil personnage pour allumer le feu de la discorde. Comment est-il possible d’accepter qu’une personne puisse traiter un migrant maghrébin de Mouloud Ben Couscous sans être viré fissa ?! Imaginez une seconde qu’il profère ce type d’insulte envers un membre de la communauté juive ?
Bien sûr, vous pourrez le constater bientôt, malgré ce scandale lamentable, Cnews va continuer à l’inviter sur ses plateaux au quotidien, matin, midi et soir ; il continuera à déverser sa haine des musulmans et des Maghrébins en général, car c’est le plan à suivre, l’agenda politique des élites.
ean Messiha n’aime pas quand il y a trop de fonctionnaires : la France est « écrasée sous la bureaucratie ! », regrette-t-il. Il n’aime pas non plus les « fonctionnaires qui ont profité du statut pour se lancer sans risque en politique » et veulent ensuite « le liquider ».
Le polémiste d’extrême droite n’est manifestement pas à un paradoxe près. Car il est lui-même un haut fonctionnaire qui s’est lancé en politique en profitant de son statut. Mediapart révèle comment cet énarque de 52 ans a continué d’être payé par l’État – en l’occurrence le ministère des armées – alors qu’il courait les plateaux de télévision pour diffuser les idées de Marine Le Pen puis d’Éric Zemmour, deux candidats auprès desquels il s’est engagé.
Questionné, le ministère des armées nous a fait savoir qu’il n’avait « pas de commentaire à faire sur le sujet ». De son côté, Jean Messiha nous a indiqué, par l’intermédiaire de son avocate, Laurence Bedossa, qu’il ne répondrait pas, dénonçant des questions « un peu particulières, un peu erronées, tendancieuses »…