Il l’avait annoncé depuis quelque temps et désormais, c’est chose faite. Kémi Séba, l’initiateur du Front anti-CFA, a foulé le sol burkinabè, hier 17 mai 2017, dans la soirée, après plusieurs tournées africaines et européennes pour dénoncer l’utilisation du F CFA.
Il a été accueilli à l’aéroport par de nombreux jeunes qui adhèrent à sa lutte contre le F CFA et des militants du Collectif africain pour la renaissance (CAR). Il était 15h30, lorsque l’avion qui avait à son bord l’initiateur du front anti-CFA et sa délégation, se posait sur le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou. Kémi Séba, car c’est de lui qu’il s’agit, est en effet au pays des Hommes intègres pour, a-t-il dit, mobiliser davantage « les troupes », afin de faire barrage à la domination monétaire qui pèse sur le continent africain. Et pour cela, celui que certains considèrent comme une figure du panafricanisme moderne, entend compter sur le peuple burkinabè. « Ce qui m’amène ici, c’est l’intégrité du pays et de sa jeunesse », nous a-t-il lancé, hier 17 mai, à son arrivée à Ouagadougou. Aussi, a-t-il fait savoir, le Burkina est un pays qui est chargé d’histoire et dense en politique. « C’est le pays de celui que nous avons comme modèle, Thomas Isidore Sankara », a-t-il indiqué à ce propos. Toute chose qui, à son avis, peut servir de catalyseur pour la nouvelle étape du Front anti-CFA qu’il a initié et dont le Collectif africain pour la renaissance (CAR) est le porte-flambeau au Burkina. Par ailleurs, selon Kémi Seba, si son mouvement est au pays des Hommes intègres, c’est parce que plusieurs ONG françaises y sont présentes. « Quand on sait que Thomas Sankara disait que la main qui donne est celle qui dirige, nous saignons du cœur », a-t-il laissé entendre.
« Les dirigeants africains qui veulent garder le confort de la France-Afrique devront répondre devant l’histoire »
Pour lui donc, bon nombre d’ONG occidentales ont pillé les ressources de notre continent et continuent de le faire. Son mouvement, a-t-il signifié, veut donc contribuer à insuffler un vent de souverainisme au sein de la jeunesse burkinabè et africaine en général. Et cela, à l’entendre, passe d’abord par un travail de sensibilisation, de repérage et de mobilisation des populations. « Car, notre venue ici est observée par toute la jeunesse du continent et de la diaspora. Nous allons passer à une autre étape, car nous n’entendons pas rester incarcérés dans le giron de la thématique monétaire. Quand on parle de souverainisme, c’est une question monétaire certes, mais c’est aussi une question politique et culturelle. On a une responsabilité aujourd’hui, qui est d’appeler les nôtres à refuser d’être manipulés par une quelconque force exogène », foi de Kémi Séba. Au sujet des chefs d’Etat qui estiment que le F CFA se porte bien, il dira ceci : « Ce sont des gens que je compare à des esclaves qui, à l’époque de l’esclavage, refusaient de prendre le chemin du nègre marron qui voulait une indépendance et qui disaient que même si l’indépendance est risquée, mieux vaut la liberté dans la difficulté que l’opulence dans l’incarcération. Nous voulons un avenir libre, quelles que soient les difficultés. Ces dirigeants africains qui veulent garder le confort de la France-Afrique et de l’impérialisme français, devront répondre devant l’histoire. Nous avons un adage qui dit ceci : « Ce que les élites africaines ne veulent pas faire pour le peuple, le peuple le fera lui-même ».
Adama SIGUE – Le Pays [Burkina Faso]
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