Voici encore une fois une utilisation vicieuse de l’excuse de la défense des intérêts économiques, alors qu’en réalité, il est juste question de protéger les grandes entreprises en les mettant à l’abri de toute enquête ! Je ne parle même pas des lanceurs d’alerte qui se retrouveront seuls encore une fois. L’affaire du Mediator n’aurait jamais vu le jour si elle n’avait pas été courageusement dénoncée par I. Frachon.
La polémique sur le secret des affaires inclus dans la loi Macron a ressurgi hier suite à l’inquiétude des journalistes. Le gouvernement assure que la profession ne sera pas concernée.
Le gouvernement semblait prêt hier à reculer sur l’épineuse question du «secret des affaires», une disposition instaurée en commission dans le projet de loi Macron par la droite et la gauche. Mais cette nouveauté est vigoureusement contestée par les médias et les «lanceurs d’alerte».
Pour l’heure, l’issue du secret des affaires n’était pas scellée. Interrogé hier, le ministre des Finances, Michel Sapin, a assuré que cette disposition controversée serait amendée lors du débat parlementaire. En revanche, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, est resté beaucoup plus évasif à la sortie du Conseil des ministres. La discussion sur ce point ne devrait pas intervenir avant le milieu de la semaine prochaine.
Dès la semaine dernière, Manuel Valls avait tenté de «dissiper» les craintes et justifié l’adoption de ce dispositif. «Il s’agit seulement de mieux protéger nos entreprises en protégeant leur capital stratégique et en luttant contre l’espionnage industriel», avait assuré le Premier ministre.
Mais avant même son examen en séance, cette disposition a suscité de nombreuses réactions. L’association de lutte contre la corruption Transparency international s’est inquiétée pour la liberté de la presse ainsi que du sort futur réservé aux «lanceurs d’alerte», ces particuliers qui mettent au jour, sur la base de documents confidentiels, des scandales privés ou publics.
Hier, les principaux médias français ont demandé le «retrait pur et simple» d’une «censure inédite en France» adoptée «sous couvert de lutte contre l’espionnage industriel». L’Association de la presse judiciaire (APJ) a dénoncé pour sa part un amendement «catastrophique pour la liberté d’informer», une «arme redoutable entre les mains des dirigeants de grands groupes industriels pour étouffer dans l’œuf toute enquête journalistique sur les dessous des affaires», et appelle les parlementaires à ne pas l’adopter.
Le secret sera inopposable aux journalistes
«Il n’a jamais été question de réduire en quoi que ce soit la liberté de la presse», a répondu le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, qui assure que «toutes les garanties sur ce point seront apportées en séance au moment de la discussion de l’article concerné». De son côté, le député PS Richard Ferrand, rapporteur général de la commission spéciale a lancé : «Leurs craintes sont injustifiées. Jamais je n’aurais déposé un amendement attentatoire à la liberté de la presse» qui assure que le secret des affaires sera inopposable aux journalistes. Le texte pose le principe général de l’interdiction de violer le secret des affaires sanctionné par trois ans de prison et de 375 000 euros d’amende.
- Source :
http://www.ladepeche.fr/
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