
La tactique d’Israël sur Jérusalem
Il s’agit bien entendu de l’État de ce nom qui fut, nous l’avons souvent redit ici, une volonté de Staline confiant à son ministre Gromyko, en 1947, la tâche de proposer un état juif, là où il était question, dans ces débats locaux ou internationaux, d’organiser une vie palestinienne entre deux communautés, l’une ouverte au monde juif, l’autre enfermée dans l’idée et non réalité d’une nation arabe, aujourd’hui détruite par les Wahhabites et apparentés, non pas radicaux, comme on le dit étourdiment, mais au contraire déracinés, dans un monde flottant sur la finance et l’hyper armement. Or ce rêve stalinien, du dénommé Djougachvili, aux trois femmes non chrétiennes d’origine, se réalise par Trump dont la généalogie, du reste, n’a rien d’antisémite ! Ni sa famille : sa fille est une soi-disant orthodoxe, et son mari est chargé en bon commissaire politique, de liquider la Palestine en faisant une Jérusalem conforme au vœu exprimé, par exemple, par Jacques Attali, la capitale du monde par la médiation, eussent écrit Hegel et Marx, du judaïsme entendu non comme religion, dont en philosophe scrupuleux l’illustre allemand Kant doutait, mais comme peuple-communauté !
Ce sera là une grave défaite arabe, chrétienne, musulmane, athée, peu importe ; c’est une affaire de civilisation, car ce faisant, l’Asie arabe, qui est l’origine et le renouvellement de l’Arabité, se trouve morcelée, et par une tendance inhérente à son histoire, disposée à une guerre fratricide suicidaire perpétuellement encouragée et organisée, stimulée par ce même état dont Jérusalem serait la capitale.
Que l’administration de Trump fasse ce travail est plus intelligent que de le confier aux comédiens de la gauche des deux rives de l’Est et de l’Ouest américain qui applaudiront en leur for intérieur, des deux mains, à cette décision, mais une fois Trump ôté du pouvoir par quelque pression financière ou crise, la gauche révolutionnaire adoptera un enfant politique qu’elle n’aura pas créé et dont elle dira qu’elle ne l’a pas voulu, mais l’élèvera.
L’inculture fera le reste. Pour la majorité des milliards d’hommes, dix ans après l’institution internationale de la capitale de Jérusalem par les sionistes, ce qui est une base nécessaire de l’État car la religion est sa matière première, la chose sera évidente, acceptée ; ce sera comme une métahistoire écrasant l’histoire réelle, comme ce bulldozer qui écrasa la courageuse anglaise dans les territoires occupés !
La seule réponse politique n’est pas un État-croupion palestinien, mais un renforcement du patriotisme arabe ; ce qui est justement, par un artifice de la propagande sioniste, présenté aux yeux des nouveaux fanatiques daeshistes comme une vue laïque, contraire au Califat. Bien sûr, tout cela est un truquage ; chacun sait que tel dirigeant d’un parti ou mouvement radical tunisien est nourri par le MI6, comme l’Égyptien de citoyenneté US, Morsi avait une corde de la CIA au cou ! Les chercheurs ou gens informés le savent, mais la multitude a la tête dans son écran de télévision, et l’ignorera toujours, comme ne pourront le savoir toutes les dupes de cette propagande.
Jérusalem attire le capitalisme sioniste et autre, elle a échappé au contrôle politique arabe ; seul Damas tient, et c’est la seule capitale réelle qui ait jamais dirigé à l’époque moderne, avant la victoire anglo-sioniste, la région, Jordanie comprise. C’est pourquoi l’état d’Israël veut neutraliser Damas, sa seule opposition politique et économique, son antithèse au sens propre ; et depuis une dizaine d’années tous nos radicaux, démocrates ou serviteurs de la City londonienne et de Wall Street, de l’oligarchie russe qui approuvera l’action orientale de Trump sous couvert d’un accord d’influence réciproque, contribuent à donner une vraisemblance à cette tradition, que le combat pour ou contre l’Antéchrist se joue, ou s’est déjà joué, à Damas !
Pierre Dortiguier