
Le Brexit, détonateur de la crise
Rien n’est plus à craindre, soutenait un poète – philosophe allemand, professeur d’histoire et avait débuté une carrière de médecin-militaire, Schiller, que les gens à demi-instruits, car mieux vaut que le bon sens se couvre d’ignorance que d’informations incomplètes précipitant le jugement. Il y a aussi une autre façon de mal saisir une situation, c’est de ne l’examiner que par parties, dans le temps, et non de la considérer dans un espace, fût-il imaginaire. C’est ce que nous apprend la querelle des supporters et des détracteurs de l’Europe faisant rage dans le Royaume-Uni. Une prophétie, que l’on trouve des deux côtés de la Manche dévoile au contribuable-électeur que l’Euro va chuter, qu’il ressemble à un feu embrasant cette maison européenne à laquelle les opposants britanniques fort nombreux suspendent volontiers les portraits de l’Empereur corse et du Chancelier de souche bavaroise-autrichienne.
Il y a au moins une certitude que l’on implante dans l’esprit public, et que pourrait bien affermir la tendance présente de l’or à la hausse, est que notre monnaie ou sera dévaluée ou remplacée, dans le premier cas par la création d’une zone où un Euro particulier serait à la disposition des pays faibles, dans le second par l’imposition communautaire d’une valeur moindre de l’Euro demeuré général. Dans tous les cas, le sauve qui peut boursier est à l’ordre du jour ! C’est moins une administration que l’on craint, la bruxelloise, qui se retrouve dans tous les pays démocratiques où les sectes paralysent le pouvoir, qu’une incapacité de ces fonctionnaires de s’opposer au réalisme bancaire exigeant de payer des dettes. L’on a beaucoup décrit ces administrateurs non élus, sans se douter qu’au sein de nos Assemblées où siègent des hommes et femmes publics présents sans que l’électeur moyen comprenne quelque chose au jargon des promesses, ne votant que sur la mine ou la réputation, ce sont des commissions techniques indépendantes qui forcent les « élus de la Nation » à donner leur assentiment, sous peine de ne plus être sur la liste des candidats républicains présentée à cet aveugle qu’on nomme le peuple souverain.
En fait, à Londres, à Bruxelles ou à l’Assemblée des Nations de New York, l’homme public est déraciné, toute compréhension de la situation lui échappe ; on lui demande de recevoir des instructions, non de juger, sauf à apprécier sa carrière personnelle ! C’est un candidat en loge qui avance les yeux bandés, la main sur la gorge s’offrant au crime, s’il abandonne le parfum des commissions où les maîtres le polissent, selon l’image maçonnique, comme une pierre.
Bagatelles pour un massacre, avait bien annoncé le médecin des pauvres, et de l’Hôpital Franco-Musulman de Paris, le breton parisien Ferdinand dit en nom de plume, Céline !
Et la crise financière et économique, dans tout ceci ? Elle n’éclatera point à l’improviste, mais pour bâtir un autre système sur les ruines d’une Europe défunte, car il faut voir plus loin, mondialement, diront les laïques, les penseurs séculiers, comme on les désigne parfois, charitablement dira la voix répercutée du Pape François, internationalement ou cosmopolitiquement diront ceux qui vagabondent spirituellement, en anarchistes soucieux du moindre effort, comme sont les générations sorties du moule libertaire et féministe, c’est-à-dire vivant d’abord dans la guerre, puis dans l’indistinction des sexes, pour lesquels le contrat social masque les lois d’airain de la nature.
Très caractéristique à cet égard est la violence des injures entre partisans outre-Manche d’une Europe entière et ceux d’une Europe à la carte, car l’idée d’une indépendance complète de l’Europe est redoutée, et c’est pourquoi l’on laisse toujours la barrière ouverte, croyez-le, à ceux qui voudront traire la vache à lait Germania ! Ce que l’on recherche, c’est à désorienter et à effrayer l’électorat, en le préparant ainsi aux sanctions financières méritées par les gouvernements, les associations, les mafias qui ont ponctionné l’Europe communautaire, comme elle le font de leur pays. La question de ce choix du Brexit est donc moralement formulable ainsi: sommes nous prêts à accepter tous les sacrifices d’une gestion financière malheureuse ? C’est alors que nous verrons tous les responsables d’hier vouloir se laver les mains, et comme on dit populairement des mariés en France, partir à l’anglaise ! La crise financière touchera néanmoins tout le monde. L’essentiel, convenez-en, est que l’on ne recherche pas les vrais coupables. Un terme générique et vague, comme l’Europe, les capitalistes etc. suffira, mais le censeur qui châtie notre langue ne laissera rien passer, sauf à parler de reptiliens, et nous verserons vers un conflit tout aussi bien mijoté que les deux précédents… Bagatelles pour un massacre, avait bien annoncé le médecin des pauvres, et de l’Hôpital Franco-Musulman de Paris, le breton parisien Ferdinand dit en nom de plume, Céline !