Ce scandale politique illustre parfaitement l’état de déliquescence des élites algériennes qui, malgré des moyens financiers très importants n’ont pas été capables de mettre en place un système hospitalier digne de ce nom. Du coup, ce ministre de la santé a emmené sa femme accoucher en France dans des hôpitaux plus propres et possédant plus de moyens alors qu’il est lui-même ministre de la santé ! C’est une insulte parmi les plus violentes et les plus humiliantes que peut subir le peuple algérien. C’est d’ailleurs exactement ce qu’avait fait Abdelaziz Bouteflika à partir de son AVC de 2013 en allant se faire soigner dans les plus beaux hôpitaux français et suisses, abandonnant ses compatriotes dans des mouroirs indignes !
Le ministre de la Santé Mokhtar Hasbellaoui a « envoyé sa femme » accoucher dans un hôpital en France, a affirmé vendredi 21 septembre le président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) Mohcine Belabbas en déplorant « l’ampleur de la régression » dans le secteur de la santé.
« Aujourd’hui plus aucun responsable officiel ne se soigne dans le pays. Il y a même ceux qui optent pour l’Europe pour un simple accouchement ; le ministre de la santé lui-même donne le parfait exemple en envoyant sa femme en France pour un tel acte banal », a martelé M. Belabbas dans un discours prononcé lors des travaux de la deuxième session du conseil national du RCD.
Mokhtar Hasbellaoui, professeur en médecine à la tête du ministère de la Santé depuis mai 2017, a déjà connu plusieurs crises dans son secteur. Les plus notables sont la longue grève (plus de 7 mois) des médecins résidents, l’apparition du choléra en Algérie cet été plus de 20 ans après sa disparition.
Mohcine Belabbas a fustigé la gestion du secteur de la santé dans son allocution. Pour le chef du RCD, la détresse des populations est illustrée par « des hôpitaux-mouroir » où le manque de lits, l’absence d’hygiène et les pénuries en tout genre offrent des conditions de travail « déplorables » au personnel médical, le tout dans une indifférence ascendante à mesure que s’élèvent les échelons de la hiérarchie des responsabilités ».« Une situation qui pousse même les moins nantis des citoyens, au prix de lourdes dettes, à se tourner vers les cliniques privées ou à se déplacer en Tunisie ou en Turquie pour ceux qui le peuvent afin d’ accéder à de meilleurs soins », a ajouté l’opposant.
Photo d’illustration : le ministre de la Santé Mokhtar Hasbellaoui – Photo d’archive. DR
22 septembre 2018