Extraordinaire revendication des pays pauvres qui croient que leur Nutella ou Coca n’est pas le même que celui de l’Europe occidentale. C’est stupéfiant de bêtise. La réponse est oui, c’est le même poison, la même huile de palme, les mêmes colorants E150d cancérigènes, le même sucre… En résumé, la même junk food bien dégueu qui empoisonnera vos enfants.
La polémique enfle.
Des pays d’Europe de l’Est accusent des grands groupes agro-alimentaires de commercialiser des produits de moindres qualités sur leurs marchés. Le 9 mars, « sept à huit pays, emmenés par la Hongrie, la République tchèque, la Pologne et la Slovaquie, ont réussi à faire inscrire sur le communiqué final du Conseil européen leurs préoccupations » concernant le Nutella vendu chez eux, rapporte BFMTV qui cite Le Monde. Ils reprochent à l’entreprise italienne Ferrero de vendre un produit de « qualité moindre » sous le « même emballage ».
La demande a été prise très au sérieux par le Conseil européen puisque les 28 États membres de l’UE devront discuter de ce sujet touchant à la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Outre le Nutella, c’est le problème plus large de produits occidentaux vendus sous des emballages identiques, alors qu’ils sont de qualité inférieure qui agace les pays de l’Europe de l’Est. Ces derniers évoquent également les cas de la charcuterie et des boissons gazeuses, comme Sprite et Coca-Cola.
Selon Le Monde, une série d’analyses effectuées par un laboratoire slovaque a prouvé que « la moitié des 22 produits achetés à Bratislava, la capitale du pays, différaient en goût, en apparence et en composition de leurs équivalents achetés dans des villes autrichiennes ». Des résultats qui ont fait réagir les autorités. « Ces pratiques sont humiliantes et créent deux catégories de citoyens dans l’Union », dénonce le Premier ministre slovaque.
Un diplomate d’un de ces pays précise, par ailleurs, qu’il ne s’agit pas d’une « question d’adaptation au goût local, mais de qualité des ingrédients qui est dégradée ».
L’Algérie un marché peu exigeant
Pour l’Algérie, marché inondé par les importations, la question de la qualité est aussi récurrente. Des consommateurs se plaignent souvent de produits non-efficaces et n’hésitent pas à demander à des personnes, vivants à l’étranger, de les fournir en produits dits « d’origine ». Quand ce n’est pas possible, les consommateurs apprennent alors à déchiffrer les codes-barres pour déterminer la provenance des biens et éviter de consommer de la contrefaçon.
Au niveau alimentaire, les pays du continent africain peinent encore à atteindre l’autosuffisance et continuent ainsi à importer les produits alimentaires de base, comme le riz ou le blé. En juin dernier, le Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice) appelait d’ailleurs les États à plus de vigilance face à la mauvaise qualité du riz importé d’Asie. En cause : les conditions de production et de conservation qui pourraient rendre ce produit dangereux pour la santé. Le riz destiné à des marchés jugés « peu exigeants » pourrait être de « qualité « inférieure à la normale », avait prévenu l’AfricaRice.
La « qualité africaine »
En septembre 2016, l’ONG Public Eye dénonçait un autre scandale en Afrique avec la mise sur le marché d’essence et de diesel de mauvaise qualité. Dans un rapport d’enquête, cette organisation révélait que des traders suisses écoulaient des carburants toxiques, qu’il qualifiait de « qualité africaine » et dont la teneur en soufre était de 200 à 1000 fois plus élevée qu’en Europe. Ces produits sont nocifs aussi bien pour les populations d’Afrique de l’Ouest, marchés sur lesquels ils étaient vendus, que pour l’environnement.
Même si ces pratiques peu éthiques avaient provoqué un scandale, les négociants suisses n’étaient pas pour autant dans l’illégalité car ils profitaient simplement des normes plus laxistes de ces pays. En Europe, la pratique dénoncée cette semaine par certains États n’est pas non plus illégale puisque « les fabricants ont le droit de changer la composition de leurs produits en fonction des pays, à condition qu’ils respectent les normes sanitaires en vigueur », rappelle BFMTV.
TSA [Tout Sur l’Algérie]