Voici la spécialité yankee, spécialité transmise de père en fils depuis le massacre des Indiens, et qui se poursuit aujourd’hui en Irak et en Afghanistan, mais également dans d’autres pays où la torture et l’enlèvement d’opposants se font dans la rue. Tout ceci avec la complicité des états vassaux et laquais, trop contents et fiers de rendre service à ces criminels de guerre.
Des gros plans de lésions et autres contusions… Le Pentagone a rendu publics vendredi 5 février 198 clichés témoignant des sévices subis par des prisonniers dans des centres de détention de l’armée américaine au début des années 2000 en Irak et en Afghanistan.
Mises en ligne sur le site internet du ministère de la défense, ces photographies ont été récupérées dans le cadre d’enquêtes pénales concernant 56 cas présumés de mauvais traitements infligés par des militaires américains. Selon un porte-parole du Pentagone, au moins une de ces investigations officielles a mené à une condamnation à la prison à vie. Aucun autre détail n’a été révélé.
« JUSTE UNE PETITE PARTIE »
L’American Civil Liberties Union (ACLU), association qui a engagé une procédure il y a plus de dix ans pour l’obtention de ces clichés dans le cadre de la loi sur la liberté de l’information, a précisé que ceux diffusés vendredi faisaient partie d’un lot de quelque 2 000 photos, dont la plupart demeurent secrètes.
« [Ces dernières] sont la meilleure preuve des abus graves qui se sont produits dans les centres militaires de détention, a estimé Jameel Jaffer, directeur adjoint du département contentieux de l’ACLU. La publication sélective du gouvernement risque de donner au public une représentation trompeuse de la véritable ampleur de ces sévices. »
« Elles illustrent juste une petite partie » de la « torture pratiquée », a renchéri de son côté Naureen Shah, d’Amnesty international. Elle « n’était pas juste le fait de quelques moutons noirs, elle était systémique et ordonnée par les plus hauts niveaux du [pouvoir] ».
SCANDALE D’ABOU GHRAIB
Les photos publiées vendredi, bien que choquantes, ne devraient pas avoir le même impact que les clichés sur les conditions de détention de certains prisonniers à Abou Ghraib en Irak en 2004. Certains détenus affirmaient avoir subi des abus physiques et sexuels, des décharges électriques et avoir été soumis à des simulacres d’exécution.
Ces images publiées par des médias avaient provoqué un scandale international et avaient conduit à la condamnation de onze militaires en cour martiale, dont Lynndie England. Celle-ci était devenue célèbre mondialement pour des images la montrant devant des détenus entravés, menacés par des chiens ou entassés les uns sur les autres. Elle avait été condamnée à trois ans de prison et radiée de l’armée.