Enfin, nous y sommes, c’est dit. L’actuel prince régnant de la Saoudie maudite vient nous expliquer le plus calmement du monde dans le magazine américain The Atlantic que le wahhabisme et la secte des Frères musulmans ont été financés par les États-Unis d’Amérique et le royaume maudit afin de contrer le communisme dans la région, notamment en Égypte. C’est pas très loin de ce que nous affirmons depuis des années, c’est d’ailleurs exactement la même chose mais nous n’avons pas le droit de le dire puisque l’affirmer équivaut à se faire traiter de “complotiste” immédiatement. Par contre, si c’est le patron, le chef des comploteurs qui le dit dans un magazine américain, ça passe à l’aise. Que font les médias classiques français ? Absolument rien. Aucun expert, aucun journaliste, aucun commentateur autorisé n’a eu l’idée d’en parler ne serait-ce que quelques secondes !
Le prince héritier, Mohammed Ben Salman, a affirmé que l’Arabie Saoudite tout comme les États-Unis ont utilisé et financé les frères musulmans durant la guerre froide pour contrer la montée du communisme dans la région, notamment en Égypte.
« Nous avons travaillé avec ceux qu’on pouvait utiliser pour nous débarrasser du communisme, parmi ces gens il y avait les frères musulmans nous les avons financés et les États-Unis d’Amérique les a financés aussi », a déclaré le prince Mohamed Ben Salmane dans un entretien au magazine américain The Atlantic paru lundi.
« Si nous remontions dans le temps, on ferait la même chose nous utiliserions à nouveau ces personnes », a assumé Mohamed Ben Salmane, également ministre de la Défense.
Le Prince héritier saoudien a précisé que son pays, confronté durant la guerre froide au « danger du communisme », a dû traiter avec la confrérie des frères musulmans en Égypte pour se « débarrasser du communisme ».
« Rappelez-vous l’un des présidents des États-Unis les a appelés les combattants de la liberté », a-t-il noté.
« Nous avons essayé de contrôler et gérer leurs mouvements. Mais ensuite vint 1979, (la révolution iranienne), qui a tout fait exploser », a-t-il révélé.
Mohammed Ben Salmane a refusé, pour autant, que son pays assume seul les répercussions du soutien idéologique et financier apporté aux « groupes islamistes », la situation devenant incontrôlable par la suite s’est retournée contre l’Arabie Saoudite et ses alliés, dont les États-Unis.
À la question de savoir si son grand projet consistait à contenir certaines répercussions entraînées par la politique prônée par son pays, le prince héritier a répondu sans équivoque « nous avons utilisé les frères musulmans pendant la guerre froide, nous l’avons fait tous les deux » ensemble.
Et d’ajouter « c’est ce que l’Amérique voulait que nous fassions. Nous avons eu un roi qui a payé de sa vie en essayant de contrer ces gens », a-t-il rappelé à ce propos.
Mohammed Ben Salmane a réfuté les accusations de financement de terrorisme, souvent portées contre son pays, sans nier que des personnes en Arabie Saoudite soient impliquées dans le financement des groupes extrémistes.
« Je défie quiconque qui peut apporter des preuves que le gouvernement saoudien ait financé des groupes terroristes. Oui, il y a des gens en Arabie Saoudite qui ont financé des groupes terroristes », et qui sont maintenant en prison, s’est défendu le prince héritier.
« L’une des raisons pour lesquelles nous avons un problème avec le Qatar, c’est que nous leur avons interdit d’utiliser le système financier (bilatéral) pour collecter l’argent des Saoudiens et le donner aux organisations extrémistes », a précisé Mohammed Ben Salmane.
Dans le même contexte, le prince héritier a renié l’existence du Wahabisme en Arabie Saoudite, estimant que personne ne pouvait définir ce mouvement de l’islam sunnite qui prône un retour aux sources de l’Islam.
« Personne ne peut définir le Wahhabisme. Il n’y a pas de Wahhabisme » en Arabie saoudite mais plutôt des sunnites et des Chiites, a-t-il indiqué.
« Nous croyons avoir dans l’islam sunnite quatre écoles de pensée, et nous avons des Oulémas et le conseil des fatwas », a répondu le prince réformateur.
Au cours de ce long entretien réalisé, par le rédacteur en chef de The Atlantic, Jeffery Goldberg avant les événements tragiques survenus vendredi à Ghaza, Mohammed Ben Salmane a soutenu que les Palestiniens et les Israéliens avaient « le droit à leur propre terre ».
Mais « nous devons avoir un accord de paix pour assurer la stabilité pour tous et pour avoir des relations normales », a-t-il assumé, exprimant au passage son inquiétude quant au « sort de la mosquée al-Aqsa et les droits du peuple palestinien ».
Selon Goldberg, Mohammed Ben Salmane n’aurait pas modéré sa déclaration inédite sur le règlement du Conflit au Moyen Orient si l’entretien avec The Atlantic a eu lieu après la répression meurtrière des manifestants palestiniens à Ghaza.
Algérie Presse Service [APS]