Une chose est certaine, aujourd’hui en Occident une seule valeur est importante, un seul paramètre dirige et motive les élites politiques. Ce n’est pas le patriotisme, certainement pas l’honneur, encore moins le respect de la vie de leurs concitoyens… non puisque le seul argument qui met tout le monde d’accord est celui de l’argent. Si demain ces gens devaient commercer avec Satan himself afin de le fournir en bois pour alimenter un brasier géant, ils le feraient sans hésitation aucune et sans le moindre scrupule !
Ce qui est curieux c’est la lenteur de la justice concernant cette affaire. Alors qu’on a pu voir l’ex-candidat insoumis qui s’était félicité de la mort du lieutenant-colonel Beltrame, écoper d’une condamnation expéditive d’une année de prison avec sursis, les dirigeants de Lafarge, eux, courent toujours…
En 2014, Jean-Claude Veillard était sur la liste de Wallerand de Saint-Just.
À la même période, il supervisait les négociations entre Lafarge et l’EI.
Voilà qui ne tombe pas très bien pour Marine Le Pen, à quelques heures du débat décisif qui va l’opposer à Emmanuel Macron.
Ce mercredi 3 mai, Mediapart publie une enquête embarrassante, dans laquelle on apprend que Jean-Claude Veillard, directeur sûreté du groupe Lafarge et cité dans les « troubles arrangements » entre l’entreprise et Daech, était candidat aux municipales sous les couleurs du Front national.
Dans le détail, il était cinquième sur la liste menée par Wallerand de Saint-Just, trésorier du Front national et président du groupe FN au Conseil régional d’Île-de-France. « C’est exactement à la même période que Lafarge négociait avec l’État islamique », note Mediapart. Sollicité par le site, Jean-Claude Veillard a répondu qu’il s’agissait d’une « affaire personnelle et privée ». « Si j’avais été l’adjoint de Mélenchon ou d’un socialiste, cela ne vous aurait pas intéressés, j’en suis sûr », s’est-il également défendu.
Le Monde avait révélé en juin 2016 « les troubles arrangements » de Lafarge avec l’organisation jihadiste pour qu’une de ses cimenteries située à Jalabiya (nord est de la Syrie) puisse continuer à fonctionner en 2013 et 2014, avant que l’EI ne s’empare du site et annonce l’arrêt de toute activité.
Selon le quotidien, l’entreprise avait alors cherché à garantir l’accès à l’usine de ses ouvriers et des marchandises alors que plusieurs points de la zone étaient contrôlés par l’EI, en missionnant un intermédiaire pour obtenir des laissez-passer aux checkpoints. C’est via cet intermédiaire que Jean-Claude Veillard était informé de la situation sur place.
Voici par exemple le genre de message que ce candidat frontiste recevait, selon des documents publiés par Mediapart : « l’État islamique veut une liste de nos employés avec leurs cartes d’identité pour délivrer à chacun un autorisation de franchir leurs checkpoints ». Au mois de novembre, l’ONG Sherpa a déposé plainte à Paris contre le cimentier français pour « complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ». Selon Mediapart, la justice devrait ouvrir une instruction sous peu.