Enfin, le journal prestigieux français Le Monde a décidé de publier un éditorial le 22 octobre dernier, rapportant la réalité de la situation politique en Algérie en dénonçant l’entêtement de l’état-major militaire à vouloir imposer une élection présidentielle alors que 30 millions d’Algériens sont sortis le 1er novembre dernier se déterminant dans un référendum à ciel ouvert, contre ces élections du 12 décembre.
Cet éditorial est curieux étant donné le silence complice de la caste médiatique parisienne qui évite de parler de la situation en Algérie malgré 39 vendredis de manifestations ahurissantes, uniques dans l’histoire. Ce silence médiatique colle parfaitement avec le silence diplomatique puisque l’Élysée a toujours été un appui et un allié certain de la junte corrompue algérienne. C’est très simple, tous les politiciens qui ont pillé des milliards d’euros de richesse se sont réfugiés en France et ont souvent la double nationalité. Comment se fait-il que les autorités fiscales et judiciaires n’enquêtent jamais sur ces fonctionnaires algériens qui arrivent en France avec la capacité financière de millionnaires en euros ? Au même moment, si vous réalisez un retrait de 3000 € auprès de votre banque, vous avez droit à une enquête immédiate de Tracfin !
Il se dit dans la rue algérienne qu’il faudra au moins un demi-siècle pour que le peuple pardonne à la France sa complicité criminelle avec la mafia Bouteflika et maintenant avec la junte militaire. Ce silence complice aura des conséquences catastrophiques sur les relations futures des deux pays.
Le journal français Le Monde a publié ce mardi un éditorial cinglant sur la situation politique en Algérie, estimant que le prochain scrutin présidentiel prévu le 12 décembre prochain représente « une élection vide de sens », avec pour conséquence un éventuel président élu « fragilisé, rendant le pays ingouvernable ».
« L’élection présidentielle du 12 décembre aurait dû constituer l’aboutissement du processus démocratique. La façon dont le scrutin est organisé ne crée pas les conditions d’une transition réelle, légitime et transparente vers un accord politique global », affirme Le Monde dans son éditorial publié exactement huit mois après les premières manifestations du 22 février.
« La bureaucratie et les lobbys inféodés au pouvoir ont encore assez d’influence pour tenter de maintenir l’existant à rebours des revendications de la rue. Les vieux réflexes restent les mêmes, même si la pression populaire a obligé le système à adapter son discours. Mais, dans un climat de défiance généralisée vis-à-vis du pouvoir, celui-ci est devenu inaudible », estime le journal français.
« Vouloir perpétuer un système qui a échoué et contre lequel les Algériens sont désormais vaccinés n’aboutira qu’à radicaliser le mécontentement », ajoute-t-il.
« L’élection qui se profile prend des allures de parodie démocratique, dans laquelle les ex-ministres du président sortant font mine de participer à une compétition qui n’a qu’un but : faire émerger une personnalité du sérail pour que rien ne change véritablement », affirme le journal français.
« Tant que la presse subira des pressions permanentes pour diffuser la bonne parole du pouvoir, tant que des arrestations arbitraires et une justice d’exception…
Yacine Babouche
TSA [Tout Sur l’Algérie]22 octobre 2019