Il y a quelques jours, Valls a déclaré que Sarkozy a commis une faute morale, avec sa consigne du “ni-ni” pour le second tour, dimanche (ni PS, ni FN). Et Sarkozy de conseiller à Valls de garder pour lui ses leçons de morale. Il faut bien voir que tous les deux prétendent agir pour le bien de la chose publique, la res publica en latin, la république en français. Et la faute morale en république consisterait ainsi à porter préjudice au bien public. Mais précisément, qu’est-ce que le bien public ?
Un monarque, un roi qui agit tous azimuts pour le bien public, comme Saint-Louis par exemple, est un grand républicain. Et Dieu lui-même est le plus grand de tous les républicains ! On ne le dira jamais assez. Et des Cahuzac ou des Thévenoud sont tout sauf républicains. Un politicien en poste aujourd’hui qui ne jure que par la république c’est un Cahuzac qui ne s’est pas fait pincer. Quant aux républicains américains, autant croire aux voleurs honnêtes, aux cannibales philanthropes, aux usuriers prophètes, aux assassins bienveillants, aux orgueilleux humbles, aux mécréants pieux, aux traîtres intègres, aux tortionnaires attendrissants ou aux coups d’extincteur dans la gueule pacifiques. Le but de la politique, en théorie, est de garantir, ou tout au moins d’œuvrer pour le bien public. Moyennant quoi, un minimum d’honnêteté est requis pour préserver le bien public. Celui-ci se délite quand le vol, le mensonge, la trahison, le crime envahissent la société civile comme la gangrène. Il n’y a donc pas bien public s’il n’y a pas un minimum de bien moral. Un minimum qui permet a chacun d’accorder une confiance minimale à son concitoyen, et qui permet aux relations socio-économiques de tenir et de durer. “Confiance”, voilà le mot clef, voilà ce qui fonde le bien public. Étymologiquement, le mot “fiduciaire” signifie “confiance” (fiducia en latin). Aujourd’hui, la confiance, la fiducia donc, a été totalement absorbée par la monnaie. Et la monnaie elle-même est totalement produite et contrôlée par une clique de gangsters. Il n’y a plus de solution politique aujourd’hui car la boîte de Pandore morale a été complètement ouverte par ces gangsters détenant le pouvoir, le véritable pouvoir (financier, industriel, militaire,… mais d’abord financier), pouvoir auquel sont soumises les décisions politiques, celles de Valls comme celles de Sarkozy. Les braves citoyens accordent donc leur confiance à cette clique de gangsters censés maintenir la confiance, la fiducia, au sein de la société civile. La monnaie aujourd’hui, censée garantir la fiducia, n’a de fiduciaire que le nom. Car elle n’est que le produit de l’usure, du mensonge, du vol, de la trahison, du crime…, elle est l’exacte contraire de la fiducia ! C’est-a-dire qu’elle détruit exactement la fiducia, et donc le bien public. Un des nombreux symptômes de cette destruction, soutenue par ces machines à mentir que sont Valls ou Sarkozy, qui osent traiter d’ennemis du bien public, de la république, ceux qui dénoncent légitimement cette destruction et la tyrannie qui en découle, est évidemment la croissance en flèche du nombre des abstentionnistes aux élections (d’où la volonté de certains État de rendre le vote obligatoire). La liberté politique, si défendue en Occident en tant que bien public le plus précieux, est devenue simplement la liberté de la victime de choisir son bourreau.
Y a-t-il une solution politique pour restaurer la fiducia ? Non, dans la mesure où cette fiducia est une question morale, avant d’être politique. Mais cette question morale peut-elle encore être résolue alors que la boîte de Pandore morale a été complètement ouverte à tous les vents mauvais ? Seul un homme moralement infaillible pourrait refermer cette boîte, mais aucun homme n’est infaillible. L’homme est faillible par nature. Seul Dieu est infaillible, disait Leibniz. La solution au déluge des maux humains n’est donc pas humaine. D’où la croyance au Messie.
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