Ils pratiquent apparemment tous les mêmes magouilles avec l’argent du contribuable. L’affaire est pourtant très simple à juger : est-ce que Catherine Griset et Thierry Légier étaient, oui ou non, en poste au parlement européen ? Il faut dire qu’il est très difficile de se retrouver à 2 endroits différents au même moment et l’épluchage des emplois du temps et des événements auxquels elles ont pris part … devrait jeter définitivement la lumière sur cette affaire. Si c’est confirmé, on ne pourra que constater que le FN, à l’instar de l’UMPS, pratique les mêmes magouilles, les mêmes techniques qu’il dénonce hypocritement, faisant passer ses cadres pour les chevaliers blancs de la politique…
Mêmes causes, mêmes effets. Après le père, c’est la fille qui est menacée d’être frappée au porte-monnaie par le Parlement européen.
Le 30 septembre, Marine Le Pen a reçu un courrier du secrétaire général du Parlement européen Klaus Welle la prévenant qu’il s’apprêtait à “procéder au recouvrement de 339.946 euros” ! Motif ? Au vu d’une enquête de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), le Parlement estime que l’eurodéputée frontiste a salarié deux emplois fictifs avec les deniers des contribuables européens. Ou, pour le dire autrement, que deux de ses assistants payés par Bruxelles travaillaient en réalité pour le FN en France.
La première est une dénommée Catherine Griset, collaboratrice de longue date de Marine Le Pen. Le Parlement européen lui reproche d’avoir cumulé les casquettes : elle était à la fois l’assistante accréditée au Parlement européen de Marine Le Pen de fin 2010 à début 2016 et sa cheffe de cabinet au Front national à Nanterre. “Votre assistante n’a pas rempli certaines de ses obligations contractuelles et statutaires”, relève Klaus Welle comme “l’obligation d’assistance directe dans les locaux du Parlement”. Avant d’ajouter : “Il résulte que Mme Griset exerçait une activité reconnue au siège d’un parti national, à Nanterre, sous votre directe autorité de présidente de ce parti, sans y avoir été au préalable autorisée par l’autorité compétente”. Le Parlement juge qu’il “aurait donc indûment payé” à Catherine Griset quelque 298.392 euros de salaires.
Le garde du corps dans le viseur
Le deuxième est Thierry Légier, le garde du corps de Marine Le Pen, qui a bénéficié fin 2011 d’un contrat d’assistant local de l’eurodéputée frontiste. Avec une rémunération horaire de 64 euros qui a fait tiquer les enquêteurs de l’Olaf “comparé à la rémunération horaire de 39 euros d’un précédent contrat pour des tâches similaires”, souligne Klaus Welle. Là aussi, l’institution européenne réclame à la patronne du FN le remboursement des 41.554 euros versés à Thierry Légier entre octobre et novembre 2011.
Contacté par Challenges, l’avocat de Marine Le Pen, Marcel Ceccaldi, s’étonne que sa cliente n’ait toujours pas reçu le rapport de l’Olaf qui la met en cause. “C’est un déni des droits de la défense”, affirme-t- il. Sur le fond, il estime que “le travail des assistants parlementaires d’une responsable politique du rang de Marine Le Pen, qui dirige un parti qui a récolté plus de 25% des suffrages en France aux élections européennes, ne peut pas se découper de manière mathématique entre différentes fonctions”. Il prépare d’ailleurs un référé devant la Cour de justice de l’Union européenne. Si le Parlement européen applique les mêmes sanctions que celles infligées à Jean-Marie Le Pen, la présidente du FN devrait bientôt se voir sucrer la moitié de sa rémunération d’eurodéputée – soit 3.100 euros sur 6.200 -, la totalité des […]
Yahoo Actualités — Challenges