Nous y voilà ! Enfin ! Cet article devrait se poster dans la rubrique Cassandre, car encore une fois, nous avons eu raison depuis le départ (2007) ! Sans fausse modestie, c’est beaucoup lorsqu’on est profane de l’économie, vous ne trouvez pas ? Et pourtant… L’aventure de l’euro commença par de belles promesses, ça commence toujours par de belles promesses. Mais cela se termine aussi dans des fosses communes, toujours dans des fosses communes car à un moment donné, il n’y a plus assez de temps pour enterrer les montagnes de cadavres.
Revoyez les déclarations du dégénéré Yves-Thibault de SILGUY (IEP et énarque, patron de Vinci !), commissaire européen chargé de l’euro justement (1995-1999) :
« Les avantages de l’euro sont essentiellement économiques : plus de croissance et plus de compétitivité pour les entreprises. L’euro est facteur de croissance européenne. En éradiquant les variations de change, et en permettant une comparaison aisée des prix, l’euro contribue à décloisonner le marché intérieur. Un grand marché sans risque de change, améliore la situation des entreprises. Les consommateurs sont, enfin, les principaux bénéficiaires de la monnaie unique.
L’euro a été lancé le jour où les États ont acquis la certitude que les finances publiques seraient gérées de manière rigoureuse par tous. A cette fin, a été adopté en juin 1997, un « Pacte de stabilité et de croissance » qui permettra d’assurer le retour à l’équilibre des finances publiques, au plus tard en 2002. Marché intérieur, Europe monétaire, Union économique : l’économie européenne se donne progressivement les moyens de son intégration dans la globalisation mondiale. Pour le plus grand bien des Européens d’ailleurs, puisque croissance et emploi doivent en résulter et prodiguer un niveau supérieur de richesse et de prospérité. » Magazine Label France n°40, juillet 2000.
Les Grecs, les Italiens, les Espagnols, les Irlandais, les Portugais … apprécieront la boutade. A la première lecture, on est tenté de se demander s’il ne s’agit pas d’un sketch, puis on finit par se rendre compte qu’en fait, il n’en est rien ! Le sieur de Silguy était en réalité très sérieux en déclamant sa prose avec emphase et autosatisfaction ! Costard, cravate et jargon d’énarque, il a enfumé tout son monde.
Ces messieurs auront vraiment tout tenté pour essayer de sauver l’euro ; ils l’ont rapiécé, suturé, cautérisé, pansé, autant qu’ils pouvaient le faire, mais en vain. Soudain, vint sur la table du G20 une idée de génie ; le premier ministre grec décida d’avoir recours à un référendum pour demander à son peuple, au bord de l’insurrection, ce qu’il pensait du plan de sauvetage imposé par l’UE. Patatras… les démocrassies occidentales n’ont en pas voulu ! Quoi ? Une consultation populaire ? Une votation démocratique ? Mais, malheureux, vous n’y pensez pas un instant ! Ce sera à coup sûr un refus ! La mort de l’euro et de l’UE avec ! Jamais ! C’est ainsi que la dictature s’est mise en marche et que vous avez pu la voir de vos propres yeux et la vivre pleinement en en étant les témoins privilégiés …
Revenons maintenant à notre cher pays. Selon l’éminence grise, F. Fillon : « Notre souveraineté financière, économique et sociale « exigeait » des efforts collectifs et prolongés et même quelques sacrifices ». Les incompétents d’hier comprennent, enfin, la gravité de la situation, sauf que c’est le peuple qui va payer, encore une fois, la facture et non les coupables des crimes financiers. On parle maintenant d’austérité, de faire augmenter la TVA de près de 30% pour récupérer 8-10 milliards que l’on n’a pas, mais que l’on a quand même prêtés à la Grèce il y a à peine quelques jours !!! Des milliards, que cette dernière, en imitant l’exemple polonais (affaire des avions de chasse US), a utilisés pour acheter aux USA près de 400 chars de guerre ! Que vive le patriotisme économique européen…
Voici les principales mesures Fillon pour sauver la France : Diminution des dépenses de l’assurance maladie. Suppression de la niche fiscale du dispositif Scellier. Gel des prestations sociales à 1% en 2012. Application de la réforme des retraites avancée d’une année, à 2017. Relèvement du taux précédemment réduit de la TVA de 5,5% à 7% sur tous les produits et les services. Bien sûr, le gouvernement, qui veut donner l’exemple, a gelé les salaires des ministres et du nain (après l’avoir triplé en 2007 !) tout en explosant le budget des sondages gouvernementaux (133,4 millions d’euros de budget en 2010 sans appels d’offres) !!! On nous prend vraiment pour des imbéciles…
Pendant que ces ploutocrates, plus justement cleptocrates, magouillent des plans de sauvetages sans queue ni tête, sans même comprendre ce qu’il font, ce sont les peuples européens qu’ils saignent à blanc. Les vampires de la finance ne s’arrêteront pas là. Alors, peuples européens, réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard !