Révélations croustillantes dans le livre de la frangine : papy Grosal aurait demandé à être initié à la secte maçonnique, tout en essuyant un refus ! Même l’association de malfaiteurs la plus dégénérée au monde, qui a initié les plus débiles et médiocres personnages que je connaisse (Tonton Jibou, Bénarioua, Zéribette, Kucheida, Cahuzac,…) a refusé sa candidature ! Quel naufrage moral ! Il faut dire que, connaissant le personnage, les frères imaginaient très mal le gourou capable de se taire pendant toute une année d’apprentissage sans ouvrir sa grande gueule, traitant tout le monde d’imbéciles ! Le reste du livre promet d’être intéressant ! À ce rythme, le nabot scatophile (Marc-Édouard Nabe) risque de ne plus avoir grand chose à révéler sur son ex-ami…
Dans son livre Frangin qui paraît le jeudi 26 mars, la comédienne tente de comprendre ce qui a amené son frère aîné à devenir cet homme aux idées extrémistes et ami de Dieudonné. Extraits.
Le 26 mars, la comédienne Agnès Soral publie un livre titré Frangin. Le frangin en question, c’est Alain Soral, homme réputé pour ses idées extrémistes, ami de Dieudonné, qui se définit lui-même comme étant un «national-socialiste» même s’il ajoute que ce n’est pas dans l’acception courante de ce terme.
Dans Frangin (éditions Michel Lafon), Agnès Soral ne parle pas que de ce frère encombrant si éloigné de ses propres idées. Elle retrace son parcours, ses souvenirs, ses nombreuses blessures familiales – un père tyran qui écrasait femme et enfants -, sa détermination à devenir comédienne contre l’avis de ce père. L’actrice révélée par Un moment d’égarement et par Tchao Pantin raconte son histoire familiale pour tenter d’expliquer l’incompréhensible: pourquoi ce grand frère est devenu ce qu’il est, alors que tout au long de leur vie commune, même adulte, elle peut affirmer qu’il n’était pas antisémite du tout. Dans ce livre, Agnès Soral livre de nombreuses anecdotes. Elle ne juge pas. L’exergue de son récit n’est-il pas: «Je sais que la mémoire est sélective et fluctuante, mais c’est comme cela que je l’ai vécu et ressenti»?
Dans l’avant-propos, elle explique sa démarche: «Cette nuit, j’ai pensé à toi. À ce que tu deviens. Cela me donne beaucoup de souci», écrit-elle. Alors que son frère fait la une des hebdomadaires, avec des mots tels que «antisémitisme», «racisme» sous son nom, elle ajoute: «Voilà plus de huit années que tu as rompu les ponts avec toute la famille pour te reconstruire. Eh bien! Il a dû y avoir un bug car tu n’as pas du tout l’air d’aller mieux. (…) Tu parles d’une reconstruction! Même si ça m’a fait des vacances de ne plus te voir, ç’a été difficile de respecter ton choix sans en être peinée. Surtout pour Maman que tu n’as pas vue depuis au moins vingt ans. J’ai beau fouiller dans ma mémoire, je ne trouve aucune trace, dans notre passé commun, de ton antisémitisme. (…) J’ai trop besoin de comprendre ce qu’il t’est arrivé. Je t’appelle sur ton portable. Tiens, ce numéro n’est plus à toi.»
En vérité, elle s’appelle Agnès Bonnet de Soral. En 1978, elle prend le nom de Soral après une certaine notoriété. Notoriété dont son frère allait profiter, surtout après Tchao Pantin : il prend lui aussi le nom de Soral alors qu’il avait entamé une carrière de peintre en signant ABS, comme Alain Bonnet de Soral.
Extraits.
● «Il parle de lui à la troisième personne»
«Je pianote sur le Web et suis épatée de voir le nombre de vidéos enregistrées par mon frère et comment il a envahi la Toile. Les médias lui ayant fermé la porte, il est entré par la petite fenêtre des ordinateurs en se filmant lui-même chez lui sur son petit canapé rouge pour s’exprimer, jour après jour, année après année.
D’abord pour régler ses comptes et donner un avis sur tout: le rap, le cinéma, puis la politique afin de susciter la polémique et d’exciter le plus de réactions dans le but que ça fasse du bruit et d’être repéré. Quel dommage qu’il n’ait pas passé autant de temps sur le canapé d’un professionnel à parler de ses blessures. Ne serait-ce que pour trouver la paix. Ses tics, que je ne lui connaissais pas, déforment sa bouche en un rictus même s’il a l’air de plus en plus satisfait d’avoir des émules. Maintenant il parle de lui à la troisième personne en disant «Écoutez Soral».
Il y a plus de vingt ans, il est allé voir un psychiatre lacanien réputé. Il se trouve que je le connaissais. Il m’a raconté amusé que mon frère ne souhaitait pas poursuivre la psychothérapie et s’était plaint du coût de la séance. Pour rentrer dans ses frais, Alain s’était même débrouillé pour se faire inviter à dîner aux Bains Douches par le médecin.»
● «Il revisite l’Histoire»
«Alain a été rejeté, par la presse, ses «amis» journalistes et intellectuels, après avoir reproduit dans ses livres leurs «conversations» ou leurs lettres personnelles. Il les a critiqués vertement dans des shows télévisés, dans ses vidéos sur canapé. Il revisite aussi l’Histoire et laisse peu la parole aux autres, qu’il humilie pour les déstabiliser quand ils ne partagent pas son avis.»
(…)
«Sur le site ‘Égalité et réconciliation’ fondé par Alain, il y a un onglet ‘Prenons le maquis’ où il propose ‘une formation citoyen responsable'(payante) qui dure un week-end dans la forêt de Fontainebleau.
Avec des modules courts de self-défense, des modules premiers soins, et le module lien social. Il y vend des paquetages très inspirés de ceux que notre père préparait pour bivouaquer ou faire de l’alpinisme. Et il y a même un sifflet, mais en plastique celui-là. Il y vend des guides de survie et bombes de défense à poivre parmi des filtres à eau, etc. Est-ce par nostalgie des moments de bonheur passés sur notre éden injustement dérobé qu’Alain y emmène ses ‘troupes’?
● «Si les Allemands avaient gagné, toi et moi on ne discuterait pas en français»
«Sur le sol de la chambre, à quatre pattes, on faisait de grandes parties de jeu de go ou j’aidais Alain à placer des petits soldats pour reconstituer des stratégies militaires de batailles de Napoléon décrites dans un des magazines d’Histoire qui traînaient à la maison. En feuilletant une revue, je suis tombée sur des photos de camps de la mort. Un choc. Mon frère les a regardées avec moi, horrifié lui aussi. Auparavant les atrocités de la Solution finale d’Hitler étaient pour moi assez floues. Mais là, les regards immenses des prisonniers dont les visages semblaient plaqués sur leurs crânes, portaient l’épouvante. Tout comme l’image des cadavres squelettiques, jetés nus dans un trou, empilés les uns sur les autres dont les bouches à la dentition apparente, comme des sourires sans joie, semblaient crier encore la souffrance et la faim. Plus rien de ressemblant avec aucune autre photo de ces hommes, femmes et enfants au départ du macabre voyage, trop endimanchés pour monter dans des wagons à bestiaux. Mon frère rompit le silence.
-Regarde, les militaires armés n’étaient pas si nombreux. Si les juifs, en masse, s’étaient jetés sur eux, certains auraient pu s’échapper.
-Ils ont des mitraillettes.
-Et ils ignoraient ce qu’on allait leur faire, c’est horrible… (long silence) Agnès, tu te rends compte, si les Allemands avaient gagné, toi et moi on ne discuterait pas en français.»
● «Les pédés et les ‘feujes’ qui tiennent le cinéma»
«Avec la sortie en 1999 de son quatrième livre, Vers la féminisation? Démontage d’un complot antidémocratique, Alain n’eut pas le succès de ses précédents ouvrages, Sociologie du dragueur et Le jour et la nuit, ou La Vie d’un vaurien, un très bon roman.
-La presse féminine me boude, m’affirma-t-il, et les ventes en librairie ne décollent pas car les vendeuses me boycottent et ne déballent même pas mon livre.
Il sortit ensuite deux pamphlets, Abécédaire de la bêtise ambiante: jusqu’où va-t-on descendre? en 2002, et en 2003 Socrate à Saint-Tropez, où il tire au vitriol sur tout ce qui bouge, dont Dieudonné d’ailleurs, et même sur ses amis journalistes.
Puis Alain se calma et réédita La Vie d’un vaurien, en 2001, à l’occasion de son adaptation en film (Confession d’un dragueur), un bide, mais selon lui ‘culte mais rejeté par les pédés et les feujes qui tiennent le cinéma’. C’était la première fois que je l’entendais dire que cette communauté le rejetait parce qu’il était «goy»et ne l’acceptait pas pour cela dans le sérail. J’ai beaucoup aimé son second roman, Misères du désir, en 2004, un petit flop malgré ses réelles qualités. Cette année-là, j’appris qu’Alain s’était vu comme moi refuser l’entrée chez les francs-maçons. Il en critiqua plus tard publiquement l’existence avec véhémence.»
● «Alain rameute en se servant de la peur»
«Avec son ‘association’, Alain rameute en se servant de la peur. Pas celle de la fin du monde, mais celle de la crise ; la fin d’un monde d’argent, etc. Il rassemble les mécontents, les révoltés, les râleurs… qu’il hypnotise par son débit de paroles, l’utilisation de références historiques falsifiées. Et, pour se protéger et canaliser leur agressivité, il désigne une cible, un bouc émissaire: le juif. Vieille rengaine. Il fait aussi du neuf avec un classique. On prend les mêmes et on recommence. Il exploite les vieux clichés éculés du juif usurier. Je ne suis pas historienne mais faut-il rappeler que cette abominable légende du juif avide d’argent trouve son origine au Moyen Âge? Les Juifs à qui l’on interdisait l’accès à la propriété, de cultiver des terres et d’élever des troupeaux, accédaient plus facilement aux métiers d’argent que les catholiques se refusaient à accomplir, les jugeant impurs et en cela une menace pour le salut de leur âme. Les maux et les responsabilités dont on accable les Juifs sont des détournements et des réécritures de l’histoire. Ce que mon frère sait pertinemment.»
● «Moi, je serai dans le dictionnaire»
Alain Soral à sa sœur Agnès: «Quand tu seras morte, on t’oubliera. Moi, je serai dans le dictionnaire, m’avait-il rétorqué un jour où je lui conseillais d’être moins agressif, de se détendre car il n’avait pas l’air heureux.»
Frangin, d’Agnès Soral. Éditions Michel Lafon, 284 pages, 16 €. En librairie le 26 mars.
- Source :
http://www.lefigaro.fr/
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