

Pierre Laval était aussi socialiste
Dans le bref mémoire écrit pour sa défense, dans un procès expédié rapidement, Pierre Laval, qu’il est inutile de présenter, surtout à un public formé à la vision des images, l’homme à la cravate blanche, l’Auvergnat de Châteldon, plusieurs fois ministre de l’intérieur raconte qu’il eut un rôle historique dans la législation des années vingt sur les Allocations familiales, sympathisait avec le socialisme tout en restant indépendant. Nous ne citons pas son nom en vain, dans un temps où tout ce qui touche à cette époque est marqué par l’événement que l’on sait, et auquel il fait allusion plusieurs fois, citant le général de la police des SS en France, Oberg plus tard libéré en 1962 par le souci d’une réconciliation franco-allemande : que les déportations civiles orientales polonaises avaient pour fin la création d’un État. Ceci avait été la réponse officielle administrative à l’inquiétude qu’il manifestait.
Nous n’ insisterons pas tant le sujet est devenu évident pour la grande masse instruite plus largement qu’autrefois, même si elle travaille moins en rapport avec ce savoir ! L’orgueil philosophique cède à la démocratie des Sophistes, qui ouvrent leurs écoles ; comme nous voyons fleurir des institut privés vendant des titres à la consommation !
L’avocat Laval n’était point le seul socialiste à suivre cette politique de collaboration, dont le terme, souligne-t-il, figurait dans la convention d’armistice. Son autre non pas égal ou concurrent, notabilité de l’École Normale Supérieure, mais contestataire de sa finasserie politique, était l’agrégé de philosophie qui finit sa vie dans un couvent italien, caché par le clergé catholique du nord, resté, le dira-t-on assez, austrophile ! Il s’agissait d’un socialisme non pas doctrinaire marxiste, mais éclectique, un peu à la façon de l’ancien Président Mitterrand, et opportuniste aussi, terme qui désigna longtemps un courant d’opinion républicain et est entendu aujourd’hui, avec raison, par la jeunesse surtout, comme une lâcheté intellectuelle.
Mais dans l’au-delà point d’accélération des débats, tout est dévoilé ! Platon le dit aussi !
Nous parlons du capitaine Marcel Déat, qui était de la génération de la première guerre mondiale qui vit disparaître de nombreux normaliens, chose plus rare en Allemagne où ils étaient légalement, j’entends les étudiants, professeurs, membres du clergé, musiciens même, dispensés du service militaire, ce qui les poussait par patriotisme en revanche, à se porter volontaires comme Heidegger ou l’éditeur d’Hölderlin tombé à Verdun Norbert von Hellingrath dont nous connûmes la fiancée, femme de lettres autrichienne et introductrice du genre nippon poétique des Haiku dans les lettres allemandes ! Nous nous éloignons du socialime de la plaine et gagnons les cimes ! Retournons sur nos pas ! Ce ténor de la Collaboration franco-allemande marqua ses faveurs pour la colonisation sioniste dans l’entre deux guerres et contre les antisémites fit acclamer les noms de Bergson et de Léon Brunschwicg. En mars 1944, il fut nommé ministre du Travail. Il mourut catholique, ce qui n’est pas rare dans les biographies intellectuelles françaises caractérisées par ce que Spinoza nommait la fluctuation de l’âme.
On trouve des noms très familiers aux socialistes et aux républicains dans ces tractations gouvernementales de fin de l’État français, qui fut une parenthèse entre deux Républiques, mais les hommes n’en continuent pas moins de vivre pour autant, comme les oiseaux de la république d’Aristophane, de chanter dans leur cité que le Grec nomme Coucou les Nuées !
Laval avait pris un avions pour l’Espagne et sa femme le poussa à retourner se justifier, ce contre quoi le mis en garde le général Franco. Il apparaît à la lumière de ce que nous laissons entrevoir de ce mémoire du Président du Conseil des Ministres que nombreux étaient ceux qui, proches de son style de pensée, avaient intérêt à ce qu’il ne parlât point trop longtemps devant un tribunal, aussi les débats furent-ils accélérés jusqu’à son exécution sur une chaise, une fois désintoxiqué du poison qu’il avait absorbé !
Mais dans l’au-delà point d’accélération des débats, tout est dévoilé ! Platon le dit aussi !
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