Que penser d’un candidat, prétendant à la gouvernance des États-Unis d’Amérique, qui ment avant même d’accéder à ses fonctions, sur la santé de ses affaires, alors même qu’il en a fait un argument central de sa campagne et qui refuse de rendre publique sa déclaration de revenus ? Or, il s’avère que son empire financier est assis sur des bases peu rassurantes, hypothéquées par des emprunts et qu’il est loin de correspondre à ce qu’il avance. Comment pourrait-il donc s’acquitter efficacement de ses fonctions de Président, alors qu’il a été incapable d’assurer la réussite de ses propres affaires ? Sa rivale n’est pas mieux lotie, car chez elle, c’est la santé tout court qui est source de soucis. Ah, ces incorrigibles hommes et femmes politiques !
Donald Trump a fait de sa richesse un argument de campagne, mais l’étendue de sa fortune interroge outre-Atlantique. Le businessman assure peser 10 milliards de dollars, un montant contesté.
Donald Trump est-il sincère quand il évoque sa fortune ? Depuis de nombreux mois, les médias américains s’interrogent. Le New York Times (en anglais) apporte un élément de réponse, samedi 20 août. À en croire le journal, ses sociétés ont un endettement cumulé d’au moins 650 millions de dollars, soit plus du double du montant annoncé par le candidat républicain à la Maison Blanche dans le cadre de sa campagne.
Pour aboutir à ce constat, le quotidien a fait appel à un institut d’étude spécialisé dans l’immobilier pour collecter des données concernant les propriétés du magnat des affaires, en particulier ses immeubles de bureaux et ses parcours de golf.
Une fortune suspendue à des emprunts ?
En plus de ces dettes, il en ressort qu’« une partie importante » de la fortune de Donald Trump dépend de trois accords avec des partenaires ayant souscrit des emprunts totalisant deux milliards de dollars. Si ces derniers n’étaient pas remboursés, le magnat de l’immobilier n’en serait pas tenu responsable, mais la valeur des investissements qu’il a réalisés conjointement plongerait, assure le New York Times.
Parmi les créanciers de l’empire Trump figure une des principales banques de Chine, un pays que le candidat présente régulièrement comme l’ennemi commercial à soumettre. Apparaît également Goldman Sachs, la célèbre banque d’affaires que Donald Trump accuse d’avoir favorisé sa rivale Hillary Clinton.
Un thème qui s’invite dans la campagne
Le milliardaire aime insister sur le succès de ses affaires, présentant sa réussite comme un garant de ses capacités à gouverner les États-Unis. Il affirme peser 10 milliards de dollars, un montant contesté par de nombreux experts. Il continue cependant à refuser de rendre publique sa déclaration de revenus, contrairement à sa rivale, ou à permettre un audit indépendant de la santé de ses affaires.
France TV Info / AFP